
C o lonie
de
Port-Jackson.
Commerce.
10 14 VOYAGE AUTOUR DU MONDE.
.anglaise qui devoient se consommer dans le pays; le haut commerce les
livroit aux marchands de Sydney, pour qu’ils les détaillassent ensuite aux
habitans. Les fonds de la mère-patrie, employe's aux dépenses administratives,
étoient, en dernière analyse, ia source unique qui fournissoit au
payement de ces denrées. Ceci dura jusqu’à l’époque où les productions
territoriales de la Nouvelle-Galles purent entrer, comme objets d’exportation,
dans la balance du commerce, et y figurer avec quelque
prépondérance. Les progrès de l’agriculture et de l’éducation des bestiaux
amenèrent enfin l’état de choses que l’on voit aujourd’hui et auquel sont
encore venus se joindre les bénéfices d’un commerce d’entrepôt.
» Il est évident que tant qu’ils y^rouveront des avantages suffisans, les
agriculteurs se livreront à la production des grains et à la multiplication
des bestiaux, et que, dès qu’ils ne Verront plus un profit convenable à
échanger leurs produits pour des denrées intertropicales, iis préféreront
s’occuper de la culture du café, du coton et du sucre. On sait qu’une des
meilleures conditions du commerce , c’est que ies colonies travaillent à
produire les matières premières convenables à leur climat et à ieur soi,
et les transmettent ensuite au grand laboratoire de la mère-patrie, qui
ies leur réexpédie, à son tour, transformées de diverses manières, mais
toutes en rapport avec ieurs besoins. »
Déjà le Port-Jackson offre un vaste débouché aux marchandises qui
s’élaborent dans les ateliers de la Grande-Bretagne; et à cet égard cette
colonie est très-favorable à l’Angleterre, qui reçoit, à son tour, ies précieux
produits de son sol, dans une progression toujours croissante.
Le commerce avec la Nouvelle-Zélande prend journellement aussi
plus d’extension; les colons en tirent surtout le phormium tenax qui,
depuis un petit nombre d’années (1), figure si avantageusement parmi
les principaux objets d’exportation qu’ils expédient à Londres. L’importance
de ce trafic, avons-nous dit, a engagé le gouvernement hriannique,
à établir à la Nouvelle-Zélande un résident, qui doit d’abord protéo-er les
spéculations de ce genre, maintenir ensuite la police parmi ies marins
qui s’en occupent, &c. En 1828, selon Busby, on exporta de Sydney en
Angleterre, 60 tons [609 quintaux métriques] de cette précieuse prodiic-
( i ' C e s t à commencer de 18 2 5 que ce commerce a pris quelque développement,
LIVRE V. — D e s S a n d w i c h à P o r t - J a c k s o n i n c i .u s i v e m e n t . 1 0 1 5
tion, évalués, en somme, à 2 6oo‘"®‘ [65 0 0 0 * ] ; on verra plus bas qu'en
18 32 l’exportation a été de plus de 806 tons [8 186 quint, métr.j ,
dontieprix total cependant ne s’éleva qu’à 1 5 9 4 9 ’ ''' [398 7 = 5^-
Les munitions et les armes de guerre sont aujourd’hui les seuls objets
d’échange que les chefs de ia Nouvelle-Zélande consentent à recevoir
des Européens.
L’augmentation des produits de la pêche de la baleine ajoute sans
cesse aux richesses de ces contrées; et l’activité qui en résulte a donné
naissance à une sorte de marine coloniale, déjà intéressante et bien digne
de fixer l’attention prévoyante de la Grande-Bretagne.
Dans les considérations qui vont suivre, nous parlerons du commerce
intérieur et extérieur, que nous diviserons en commerce d’importation et
en commerce d’exportation, Qiielques tableaux en présenteront ies développemens;
et i’on se convaincra, à leur inspection, des avantages qui
résultent pour la colonie du commerce d’entrepôt que nous avons déjà
signalé.
Jusqu’ici les fournitures de«blé et de viande, ainsi que la vente des
autres denrées nécessaires tant à ia consommation des convicts qu’à celle
du reste des habitans, ont été les principaux articles du commerce
intérieur. En générai, la circulation des objets propres aux besoins de la
vie, tant pour la table que pour ies vêtemens de première nécessité et de
luxe, est très-active dans le pays, d’où résulte un mouvement d’affaires
aussi rapide que constant.
Ce qui se rapporte à la construction des maisons, à leur décoration , à
i’élégance de leur ameublement, &c., ne présente pas moins d’intérêt; mais
ce sont surtout ies maisons de petites dimensions et les boutiques propres
aux ventes de détail, qui offrent les bénéfices les plus grands et ies
plus assurés. « Ces placemens sont si profitables, dit le révérend Henry
» Carmichael (1), qu’on a vu des constructions se faire sur des terrains
» loués, sous la seule condition d’en avoir la jouissance pendant sept ou
» dix années. Dernièrement une rue entière de Sydney a été bâtie de cette
» manière, avec un bail de dix ans; les maisons furent élevées à forfait,
» et la totalité de la dépense, y compris le montant du bail, n'excéda pas
( i ) In N ew S o u th -W aU s Calendiir, (-te., 18 3 4 .
Nn nn n n *
Commerce.
Commerce
intérieur.