
N .G a l l e s d u S . situé à 15 milles au Nord de Port-Jackson, n’est fréquenté que par
Géographie. Jgs bâtimens coloniaux, ce qui a également lieu dans les ports Hunter
et Stephens (pl. 9 1 ). En s’élevant à 3 1 ° 2 5 ' de latitude, le port
Maccjuarie , sur la barre duquel on n’a que de 8 à 1 1 pieds d’eau,
ne peut admettre que des bâtimens d’un médiocre tonnage ; quant
à la baie Moreton, qui gît à 80 lieues marines plus au Nord, la quantité
considérable de dangers que contient son enceinte, encore imparfaitement
explorée, exige qu’on n’y pénètre qu’avec précaution.
Sans nous arrêter aux ports Hacking, Shoal-Haven et à la baie Bateman,
fixons nos regards sur celle de Jervis, digne, sous tous les rapports ,
d’une plus grande attention. « Quoiqu’elle ne contienne i’embouchure
» d’aucune rivière, dit A. Berry (1), on y trouve abondamment de l’eau
» douce dans toutes les saisons de i’année. L’entrée est sûre et aisée ; et
» quoique son enceinte ne soit pas aussi magnifique que ie Port-Jackson,
» elie offre cependant de fort bons abris, et un mouillage supérieur à
» beaucoup des meilleurs ports fréquentés du monde : le port de Cadix
» même, si renommé dès la plus haute antiquité, ne sauroit lui être
» comparé. Il doit donc, par les progrès probables de la colonisation,
-> devenir un jour le siège d’un établissement considérable.»
Tout-à-fait au Sud, et dans le détroit de Bass, le port Phillip, quoique
vaste et d’un accès facile, n’est pas, à beaucoup près, d’un égal intérêt;
la colonie qu’on y avoit établie naguère a même été retirée, à cause
de la disette d’eau douce et du peu de fertilité du sol. Ces inconvé-
niens n’existent pas au Port-Western, au fond duquel une importante
rivière a récemment été découverte; pour la commodité de la navigation,
néanmoins, ce port exigeroit encore une exploration spéciale. Son
gisement à portée des établissemens anglais de l’île Van-Diémen lui donneroit
assurément une grande prépondérance.
Moniagnes. Le noyau de la colonie de Port-Jackson fut primitivement établi sur
le territoire auquel on a imposé le nom de comté de Cumberland. Une
chaîne de montagnes sauvages, fort abruptes, contourne presque dans tous
les sens ce territoire, et forme avec le rivage de la mer une espèce de D
( i ) V o y e z Geographical M em o irs on N ew -S o u th Wale s, edited by B a r ro n -F ie ld .
LIVRE V. — D e s S a n d w i c h à P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t . ¿ 5 3
immense. Ces hauteurs, fameuses dans ie pays sous le nom de N .G a l l e s d u S .
Montagnes-Bleues, furent, pendant près de vingt-cinq ans, un obstacle Géographie,
aux communications avec l’intérieur, que des hommes entreprenans et
intrépides tentèrent vainement de franchir. Enfin M. le gouverneur
Macquarie, sur quelques indices cjui lui furent donnés, se décida à faire
construire un chemin qui, par des rampes multipliées, s’élève jusqu’au
sommet de i’une des crêtes, de 877 mètres de hauteur, nommée Kings-
Tahle-Land, et se rend de là au mont York, qui n’en compte pas moins
de I 003 au-dessus du niveau de la mer; descendant ensuite par une
route du même genre, on se rend dans les plaines qu’arrosent plusieurs
rivières considérables, qui portent toutes ieurs eaux vers l’occident. Cet
événement digne de mémoire devint une ère nouvelle pour la colonie,
et fut comme le signal des grandes et importantes découvertes qui devoient
avoir lieu plus tard dans l’intérieur du continent austral.
Plusieurs autres chaînes, et les Montagnes-Bleues elles-mêmes, ont été
depuis lors explorées avec des détails plus ou moins minutieux, que
notre carte ( pl. 9 i ) fera suffisamment connoître ; nous nous bornerons
donc à en noter ici les points les plus élevés ou les plus remarquables.
Sous ce double rapport, les Alpes australiennes, au Sud du 3 ¿ ‘^ parallèle ,
occupent ie premier rang ; on ies a vues couvertes de neige au coeur de
l’été; elles ne doivent donc pas avoir moins de 3 000 mètres de hauteur.
Le mont Warning, au Sud de la baie Moreton, paroît aussi très-élancé;
mais on n’a point encore de mesures rigoureuses de ces masses gigantesques.
On en possède de plus exactes, prises avec le baromètre, de diverses
autres montagnes de la colonie. Le piton nommé Sea-View-Hill, dans
l’Ouest du port Macquarie, est un des pius saiilans ; il a sa cime à
I 829 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le mont Exmouth (i), dans
Arbuthnofs range, a précisément la moitié en hauteur du point précédent,
et le mont Cunningham, sur la bande septentrionale de ia rivière
Lachlan (pl. 9 1 ), ne compte cjue 15 2 mètres. On peut voir sur notre
planche 9 2 le résultat de deux niveliemens dus à M. Oxiey, arpenteur
générai de la colonie,
( I ) Situé par 3 1 ° i 3 ' de latitude S . et 14 6 ° 2 4 ’ de longitude E . P . ( Voyez pl. 9 2 . )