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C o lo n ie
de
Port-Jackson.
iMaladiestrès
fois elle est produite par les travaux exécutés pendant une exposition
indiscrète au soleil, ou bien à une réverbération de cet astre trop
éclatante; mais plus ordinairement c’est l’usage immodéré des liqueurs
fortes qui lui donne naissance; et dans ce cas, ia perte de la vue en est
presque toujours une suite inévitable.
La dyssenterie s’attache surtout aux gens de la basse classe. Pour la
guérir, les médecins du pays emploient des doses de mercure capables
d’etfrayer un praticiea européen. L’usage prolongé des eaux imprégnées
d’alun, telles qu’on en rencontre dans certaines parties de la coionie,
ainsi que l’habitude de boire trop froid pendant les fortes chaleurs et
lorsque le corps transpire beaucoup , sont regardés comme des causes
accidentelles et efficientes de cette maladie; plus souvent eile provient
de l’abus des viandes salées , ou d’une trop iongue exposition au soleii
pendant les ardeurs de la canicule.
Il n’est pas rare de voir régner aussi des catarrhes épidémiques. On n’a
pas remarqué que les personnes dans la fleur de l’âge les redoutassent
beaucoup, mais it en est autrement chez ies enfans et les vieillards, qui
succombent fréquemment à ses attaques. On a vu de ces épidémies se déclarer
après que les vents brûlans de l’Ouest avoient soufflé longtemps.
La fièvre est peu fréquente, et ne s’observe guère que dans les lieux ies
plus marécageux, à moins qu’elle ne soit symptomatique. La consomption,
sans être tout à fait inconnue, se montre cependant quelquefois, et
moissonne un petit nombre de jeunes créoles. Les cas de goutte sont
peu communs; mais les inflammations qui proviennent de i’abus des
liqueurs fortes doivent être considérées comme endémiques. On a remarqué
qu’en général les maladies avoient à Port-Jackson un caractère
plus aigu qu’en Angleterre.
Une des pius tristes infirmités qui attaquent l’espèce humaine, ie
delirium tremens [délire nerveux ou tremblant], est très-ordinaire parmi
ies colons, et presque toujours il se résout par la mort. Cette maladie
se développe constamment à ia suite des excès de débauche, qu’aggravent
encore, à ce qu’il paroît, les fortes chaleurs de l’été, et i’usage
répété de certaines substances délétères que les cabaretiers du pays
ajoutent aux liqueurs spiritueuses qu’ils débitent. Sous ie poids de cette
LIVRE V .— D e s S a n d w j c h à P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m k n i . 8 7 5
affligeante perturbation, le malade est tourmenté par des terreurs i ma- C o lo n ie
ginaires; il lui semble être poursuivi par des spectres; son corps entier P o n - Ja c k so n
tremble convulsivement, tandis que son esprit est sous l’influence des Maladies,
pensées les plus extravagantes. Le système nerveux est aiors si excessivement
irrité, que ies fonctions du corps en sont interrompues, ou du moins
déranges de la manière la plus grave.
On s’attend: bien sans doute que les affections vénériennes ne soient
pas inconnues dans un pays où la modération et la. tempérance sont loin
d’être comptées- au nombre des vertus les plus communes; ces maladies
y ont peu de malignité. Toutefois la vie s’use bien vite au milieu des
excès condamnables auxquels un si grand nombre d’habitans se livrent;
mais on a remarqué que les personnes sobres y vivoient longtemps.
Voici, d’après le New-South-Wales Magazine, du D'' octobre 1833,
le nombre et le genre de maladies qui ont régné à Sydney, depuis ie
20 août jusqu’au 20 septembre de cette année inclusivement, et tel qu’on
le trouve consigné dans le rapport médical du dispensaire de la capitale :
Pleurésie............................ 1. Scrophule.................. . . .
Phthisies............................. 2. Catarrhes...........................
Rhumatismes................... 3- Vers.....................................
Gale..................................... I . Varicelle.............................
Convulsions [disterlio). 4 - Hydropisie ascite.............
Contusions........................ 4. Défaillance........................
T eigne.................... . . . . 1. Fracture..............................
Syphilis................................ 6. Hépatite.............................
Ulcères................................ 1. Inflammation de l’oreille.
Fistule................................ 1. O bstruction......................
2.
I .
I .
S. V.
Etablissemens sanitaires et de bienfaisance.
Ayant signalé dans le premier paragraphe de ce chapitre le nombre Eiablissemens
des hôpitaux existans dans la colonie, nous n’ajouterons que peu de
chose à ce qui précède. Ces établissemens sont bien pourvus de
toutes les choses nécessaires au traitement des maladies, et des médesanitaires.