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1284 VOYA G E AUTOUR DU MONDE.
Description La baie Marville, ainsi nommée par les compagnons de Bougainville,
Iles Malouines. » teç» successivement des Espagnols les noms de baie del Azàte et de
Géographie. Süii-Salvûdor; elle est beaucoup plus profonde que large, mais nos cartes
la font trop imparfaitement connoître pour qu’il soit prudent aux navigateurs
de s’y engager sans de grandes précautions; son entrée est étroite,
et il y a des brisans des deux côtés, dont on doit éviter l’approche (i).
Le grand nombre d’anses qui existent sur ses bords offrent d’exceliens
abris et des commodités de divers genres. Ii y a mouillage à l’entrée de
cette baie, par 6 brasses, sur un très-bon fond, et à côté d’une île plate.
Canal Falkland. — L’entrée septentrionale du canal Falkland se distingue
par un rocher blanc très-remarquable. Nous n’avons point pénétré
dans ce détroit; mais ie capitaine Weddell, qui l’a pratiqué, nous apprend
qu’il est navigable pour les vaisseaux de toute grandeur, et il conseille de
faire usage delà carte du lieutenant Edgar, qui lui a paru avoir sur ce point
toute la précision nécessaire. Nous devons faire remarquer, à ce sujet,
que l’ouvrage dont ii s’agit ne donne que les détails du côté de i’île Maiden-
iand; ceux du bord opposé, surtout vers le S. E. et le Sud, restent fort
douteux.
Nous ajouterons à ce qui précède, et toujours d’après la même autorité,
que ce détroit a de 7 à 12 milles de largeur, et que plusieurs petites
îles s’y trouvent disséminées. Le capitaine Weddell, y ayant navigué de
nuit et d'un temps forcé, a mouillé dans les havres de sa bande occidentale,
et les a trouvés aussi commodes qu’aucun qui existe au monde.
Port Tamar. — Du rocher blanc dont il vient d’être question, jusqu’à
l’entrée du port Tamar, on compte environ 17 milles. Ce port, selon
M. Dubaut, offre un joli bassin bien fermé, susceptible d’un excellent abri.
Havre Pebble, — Et si l’on s’avance encore plus à i’Ouest, dit le même
officier, on rencontre le havre Pebble, qui est vaste, mais encore fort imparfaitement
exploré. L’île de ce nom en forme la limite septentrionale, et
l’on y remarque plusieurs îlots, des anses nombreuses et des ouvertures
multipliées, dont quelques-unes communiquent avec la haute mer. On
( 1 ) M. D ub aut observa même que la mer brisoit partout comme si l’entrée de ce port eût
été barrée par une chaîne de rochers, circonstance qui le surprit d’ autant plus que sur ce point
la sonde ne lui avoit pas fa it trouver le fond à 2 0 brasses.
LIVRE VL — D e P o r t - J a c k s o n e n F r a n c e . 1285
peut, en passant au milieu de quekjues îlots et des récifs situés au S. O. De scrrpuon
de l’île Pebble, arriver dans le Port-Egmont; mais celte route est einbar- 4 ^ .5 M alouines.
rassée et ne convient d’aiileurs qu’à de petits navires. Géographie.
Port-Egmont. — La forme de ce dernier port est irrégulière, et l’on
peut y arriver par piusieurs ouvertures; celle du Nord convient aux vaisseaux
du plus fort tonnage. Le mouillage ordinaire est à l’Est de la pointe
ia plus orientale de l’île Saunders, près de laquelle les Anglais, avoient
fondé leur premier établissement. Les ruines en étoient encore visibles
en 1820.
Il existe une fort bonne aiguade au fond de cette anse, et il n’est pas
difficile à un navire d’y faire son eau, pourvu qu’il n’ait pas mis à l’ancre
trop loin de terre, car les courans sont violens dans ce havre, et rien n'y
met à l’abri des vents du Sud, qui y sont parfois dangereux.
Havre Brett. — On assure que le havre Brett, situé à la partie occidentale
de l’île Saunders, offre de très-bons mouillages, et que l’entrée de
cet enfoncement est étroite. Nous ne i’avons point vu, mais jusqu’à ce
que la géographie en soit mieux connue, ii conviendra de ne s’y engager
qu’avec prudence.
Havre Byron. — Le havre Byron, qui se dessine plus au Sud, est sans
contredit un des plus étendus des Malouines, et contient probablement
aussi de bons abris. M. Dubaut, en revenant du Port-Egmont, a donné
dans ce port en traversant sa passe du Sud. 11 nous apprend que les
côtes méridionales des îles voisines sont généralement très-montueuses,
et qu’il n’y a que peu de terrains plats. La route que cet officier a parcourue
au milieu d’une multitude d’îlots et de récifs, depuis ie port Tamar
juscju’à l’extrémité occidentale des Malouines, lui a paru très-dangereuse
et seulement praticable pour de petits navires. Des courans violens se
rencontrent fréqiiernment dans cet espace.
Nous avons dit que le port West-Point gisoit à l’Est de l’île de ce nom.
Seion M. Dubaut, sa forme est celle d’un ovale allongé, dont le grand
axe iroit de l’Est à l’Ouest et le plus petit du Nord au Sud. Le mouillage
ordinaire est à peu près au milieu de la surface du port, par 4; 6, 8 et 10
brasses d’eau, sur un très-beau fond de sable. Les aiguades qu’on y rencontre,
tant à l’Est qu’à l’Ouest, sont bonnes et commodes.