
Identité
des races.
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et, sur des points très-écartés les uns des autres, on trouve le womera et le
bomerang [i), engins particuliers au continent qui nous occupe.
Par-tout aussi ies cabanes sont construites en écorce d’arbre ou en
branchages, mais tellement exiguës, qu’à peine peuvent-elles offrir un
abri imparfait à un petit nombre d’individus ; il y a constamment un
feu placé à l’ouverture, laquelle est toujours dirigée du côté opposé au
vent régnant. Aucune sorte de vêtement n’est en usage, ni chez l’un
ni chez i’autre sexe, si ce n’est, mais rarement, un petit manteau fort
court de peau de kanguroo ou d’opossum. Une corde de poil de bête ou
de cheveux humains sert aux hommes à se serrer le ventre et les reins.
- En voyage, quelqu’un de ia troupe tient constamment un brandon
à la main, soit pour allumer le feu au point où l’on doit stationner, soit
pour enflammer les herbes desséchées qu’on rencontre. Les femmes portent
derrière le dos, dans un sac ou filet fixé à leur tête par un cordon, le
bagage de la^communauté, fardeau auquel ii faut qu’elles ajoutent encore
ies enfans en bas âge. (Voyez pi. 10 2 .)
Dans toute l’étendue de la Nouvelle-Hollande, des parcs de pêche
sont établis sur les bords de la mer ou des rivières ; les uns construits
de pierres superposées, les autres avec des piquets fichés dans le sol.
Mais comment, après toutes ces similitudes, expliquer ia variété presque
infinie de langages qui se rencontre à chaque pas 1 Elle provient évidemment
du cercle très-circonscrit qu’occupe chaque peuplade, ainsi
que du peu de relations qui existent entre elles. Des chasses passagères
et restreintes sont la principale cause de leurs déplacemens momendu
continent austral; mais je crois qu’il y a eu méprise de la part du navigateur célèbre qui
v ient d’ ètre c it é ; en e ffe t , sur des parties très-rapprochées de c e lle s - là , le capitaine P. P. K in g ,
dans sa belle exploration de la même c ô t e , n’a rien trouvé qui fû t , à cet é g a rd , conforme à ce
qu’ annonce l’ ancien voyageur hollandais,
( I ) L e womera existe à la baie des C h ien s -M a r in s, au port du R o i-G e o rg e ( King l’assure
positivement contre l’ avis de F lin d e r s ) ; à la baie T o w fo ld , au P o r t - Ja c k so n , à la rivière
E n d e a v o u r , à l’île Liza rd (côte E s t , par 14 ° 3 0 ' S . ) ; aux îles We lle sley et à la baie C a léd on
(g o lfe de C a rp en ta r ie ) ; aux îles Goulburn ■( T e r re d’A rn h e im ) ; à la baie H anove r et sur la
presqu’ île B ou g a in v ille ( T e r re de W it t) . L e bomerang a été vu au P o r t - Ja c k so n , à la baie
B owen (côte E s t , par 2 2 ° 3 0 ' S , ) , dans le golfe de C a rp en ta r ie , ainsi que prés du C a p Lé-
vêque ( T e r r e de W it t , par 1 2 1 ° E . P .) , au port du R o i-G e o r g e , et dans i’ intérieur des terres,
sur les bords de la Morumbidgee. Nous donnerons plus bas la description de ces armes.
Identité
des races.
LIVRE V .— D e s S a n d w i c h à P o r t - J a c k s o n in c l u s i v e m e n t . 7 0 7
tanés, ou bien c’est la guerre qu’il faut porter chez une tribu voisine. P o rt-Ja ck so n .
De vastes déserts séparent souvent ces hordes barbares, et forment
d’immenses obstacles aux rapprochemens qui pourroient être tentés.
De telies circonstances ne rendent sans doute que plus étonnant l’air de
parenté que nous avons fait remarquer plus haut. Nous ne chercherons
point à expliquer ces mystères, mais nous bornant à l’étude des faits ,
seule base exacte et philosophique de nos connoissances positives, nous
laisserons au temps et à des observations soutenues et bien dirigées, ie soin
de soulever le voile qui nous dérobe encore, sur ce point, la connoissance
de ia vérité.
Revenant au théâtre spécial de nos travaux, nous nous occuperons
spécialement de la description physique de l’homme qui habite les environs
du Port-Jackson.
Proportions du corps. — Ses caractères principaux sont ia grosseur
de la tête, le défaut de proéminence des muscles du corps, et sur-tout
l’inconcevable maigreur des bras, des cuisses et des jambes; caractère
si marqué chez quelques individus, qu’on les prendroit pour des caricatures
ou de véritables spectres; les pieds, sans être très-grands, sont
en générai larges et musculeux, de même que ies mains ; la taille est variable,
ordinairement petite, quoique parfois au-dessus de la moyenne.
Les traits de la figure forment presque toujours un ensemble peu agréable,
et queiquefois fort laid, ce dont on peut juger par les portraits que renferment
nos planches 9 9 , 10 0 et 1 0 1 ; le nez est presque toujours plat,
les narines larges et plus ou moins aplaties; les yeux roux, gris ou
bruns, très-enfoncés dans leur orbite, et couverts de sourcils épais. Les
lèvres sont médiocrement épaisses, la bouche fort large et garnie de
deux rangées de dents , non moins remarquables par leur hlancheur que
par leur régularité; les oreilles prennent peu de développement. Chez
quelques individus, appartenant à des tribus voisines des Montagnes-
Bleues, on a remarqué que les cuisses et les bras étoient notablement plus
longs qu’on ne l’observe chez ceux qui vivent près des rivages de la mer.
A côté de ces corps décharnés et de ces têtes hideuses , on voit parfois
avec étonnement, chez l’un comme chez i’autre sexe, des sujets bien
D e l’hom m e
comme individu.
Qualités
physiques.