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970 VOYAGE AUTOUR DU MONDE.
Colonie première qualité; et, quoiqu’elles commençassent à devenir rares, les
Port-fa'ckson peaux de kanguroos étoient encore au nombre de celies qu’ils mettoient
Manufactures, en oeuvre. On assure que ies cuirs de boeufs augmentent en qualité à
mesure que les animaux qui les fournissent sont plus âgés.
Fabrication des chapeaux. — Le poii de kanguroo a d abord servi a alimenter
cette industrie qui, à la fin de 1820, occupoit deux fabriques;
ses produits étoient de qualité un peu inférieure à ceux d’Angleterre,
mais les prix en étoient sensiblement moins élevés. Ce genre de fabrication
s’est perfectionné depuis, au point qu’en 1834 on pouvoit
obtenir des chapeaux de toute forme et d’excellente qualité, à fort
bas prix.
Fabrication de draps communs. — Aussitôt que l’éducation des bêtes à
laine eut pris dans ie pays un développement suffisant, plusieurs colons
imaginèrent de faire tisser chez eux-mêmes les étoffes destinées à vêtir
ieurs domestiques convicts et à leur servir de couvertures. Mais bientôt
une manufacture en grand de ce genre fut établie à Botany-Bay, par
M, Siméon Lord, et i’on y fabriquoit en outre des bas de laine. Au
dépôt des femmes convictes de Parramatta, connu, avons-nous dit, sous le
nom àe female factory, on tisse aussi des étoffes analogues avec les laines
inférieures du pays : c’est ce qu’on nomme e'toffes de Parramatta. La consommation
des draps communs de la métropole est auiourd’hui presque
entièrement remplacée par celle des étoffes de la colonie, que les plus
riches habitans ne dédaignent même pas de fake confectionner dans leurs
propres fermes.
Fabrication de beurre et de Jromage.— On s’occupe de cette fabrication
avec beaucoup de déyeloppemens et d’avantages dans les districts de
Bathurst et de la rèvière Hunter. C ’est dans les riches pâturages des bords
de la Lachlan que sont nourris les bestiaux qui donnent les fameux fromages
de Rankin, ainsi désignés du nom de ceiui qui les (abrique On fait
aussi à Bathurst, avec du lait de brebis, de fort bons fromages; mais ia
facilité des communications du district de la rivière Humer avec Sydney
esi cause qu’on se livre à l’industrie de la laiterie sur ce point avec
plus de développement encore qu’ailleurs. 11 est même à craindre que la
concurrence de ces produits avec ceux des cantons siiués à l’Ouest des
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de substances
végétales.
LIVRE V. - — D e s S a n d w i c h à P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t . 9 7 1
Montagnes-Bieues ne réduise bientôt le prix de ces derniers à un taux assez
bas pour priver ies producteurs de la plus grande partie de leurs bénéfices.
Distilleries, — Longtemps le gouvernement local s’opposa à ia distilla- Manufac t
tion des grains ; il craignoit devoir se répandre parmi les habitans, peti
disposés d’aiileurs à ia sobriété, une abondance trop grande de liqueurs
enivrantes. Cette permission, souvent et vainement demandée, finit ce
pendant par être accordée en 1822. D’abord les fabricans furent astreints
à n’employer que des grains récoltés dans la colonie, le gouverneur se
réservant le droit de suspendre toute distillation de ce genre, lorsque le
blé auroit dépassé, pendant deux jours consécutifs, au marché de Sydney,
le prix de 10 shillings le bushej,; il resta entendu néanmoins que,
tout le temps que dureroit cette" prohibition, la distillation des fruits
pourrSit être continuée (i). La pêche commune convient éminemment à
ce dernier usage et a été souvent employée avec succès. Depuis lors les
distilleries se sont multipliées en raison de l’immense quantité de liqueurs
fortes qui entrent dans ia consommation. Un gin d’excellente qualité se
fabrique surtout à la distillerie Brisbane, établissement dirigé par M. R.
Cooper ; et depuis peu quelques personnes ont aussi obtenu de l’eau-de-vie
passable, parla distillation d’un vin médiocre récolté dans le pays.
Brasseries. — On envoyoit jadis à grands frais d’Angleterre à Port-
Jackson toute la bière qui s’y consommoit; mais dès 1820 la quantité de
cette iiqueur fabriquée dans la colonie, soit avec le houblon et la drêche
qu’on y récolte, soit avec le maïs et ie sucre, étoit déjà assez considérable
pour satisfaire en grande partie aux besoins de la consommation.
Pour favoriser d’une manière plus spéciale ies productions indigènes, les
habitans eussent désiré que l’on frappât d’un droit spécial la bière faite
avec le sucre ou les autres substances venues du dehors.
Corderie. — La force considérable des fibres du phormium fixa longtemps
fattention publique, avant même qu’on eût su tirer cie cette précieuse
substance textile un parti véritablement utile. La difficulté consistoit
surtout à dépouiller la feuille du parenchyme qui la recouvre. Le
rouissage étoit impuissant, et les moyens mécaniques dont les sauvages
( i ) B ig g e , Troisième R a p p o rt au couve Bathurst.