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D e l’ homme
en société.
Pèche.
rétrécissani, pour ne laisser enfin cjii’une communication assez étroite
avec la cage. On attrape avec ce piège divers petits quadrupèdes et
même des oiseaux.
Pourles bêtesde plus grande dimension, on creuse dans le sol des fosses,
qu’on recouvre artisternent d’un léger couvercle masqué par un peu de
tqrre et de petits brins d’herbe. Tout est disposé pour que l’animal
qui tomberoit dans cette fosse ne puisse s’en échapper. Les sauvages
du port du Roi-George usent aussi d’un piège du même genre.
Péc/ie a la ligne et à la fouène. — Au Port-Jackson, comme dans les
havres voisins, les femmes sont plus particulièrement chargées de fournir
le poisson nécessaire aux besoins de la famille ; elles se servent exclusivement
de la ligne. Les hommes, à ce qu’il paroît, ne se livrent à cet
exercice que par amusement, et ils emploient une espèce de fouène de
I 5 à 2 0 pieds de longueur, dont il y a deux variétés.
C ’est une chose commune de voir de petites pirogues d’écorce, disséminées
sur l’eau, et portant deux pauvres femmes, l’une à la proue et
l’auire à la poupe, occupées à guettet;, pendant des heures entières, et à
prendre du poisson. Au centre de chaque pirogue et sur un lit de pierres,
se trouve toujours un foyer, près duquel elles viennent faire cuire le
poisson ou les huîtres nécessaires à leur subsistance , et se dégourdir
quand le temps est froid. Le mari est quelquefois dans ia même pirogue,
occupé à harponner le gros poisson avec sa fouène ou fiz-gig'
Sur les bords les plus exposés à la fureur des flots, les naturels savent
touenner aussi avec une dextérité véritablement merveilleuse. Dès qu’ils
jugent que le poisson est à une distance convenable, iis courent derrière
le ressac aussi loin qu’ils le peuvent, et lancent leur fouène, avec la
rapidité de l’éclair, au poisson qu’ils n’ont pas perdu de vue. La vague
en revenant pourroit faire trembler pour leur sûreté; mais ils savent,
malgré le choc qu’ils en reçoivent, conserver leur position verticale;
en sorte qu’à la nouvelle retraite des eaux ils sont encore debout sur
leurs jambes et se hâtent, en riant, de courir devant la lame qui les
jette enfin sur la grève, où ils arrivent, avec le poisson qu’ils ont percé,
aux acclamations de leurs compagnons.
S.turt a vu des sauvages qui, se promenant sur la berge escarpée de
LIVRE V.— D e s S a n d w i c h à P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t . 7 7 9
la rivière Murray sans avoir l’airde penserà rien , plongeoient tout-à-coup Port-Jackson.
dans l’eau, ies pieds les premiers, comme s’ils y fussent tombés par ac- D e l’ homme
cident, et ne manquoient jamais, en sortant, de rapporter un poi.sson
qu’ils avoient piqué avec une petite fouène; mais ce qu’il y a de plus
étonnant, c’est que ce poisson étoit toujours piqué à la même partie du
corps (i).
Pêche de nuit.— Le soir, on pêche queiquefois, à la lumière des
torches, le poisson qui se tient parmi les rochers; le même homme
porte un flambeau d’une main et sa lance barbelée de l’autre. Cette
pêche est d’un effet très-pittoresque.
Pêche aux anguilles. — Les individus qui vivent près des marécages, où
les anguilles abondent, se nourrissent en grande partie, pendant l’automne,
de cet excellent poisson; ils le prennent en enfonçant dans i’eau des
morceaux de bois creux où les anguilles se logent, et d’où on les retire
ensuite facilement.
Pêche au filet.—-A quelque distance au Nord du Port-Jackson, on fait
usage d’un filet, en forme de poche et emmanché, qui est une espèce
de truble. Les naturels de la baie Moreton, partagés en deux bandes
égales de quatre, six ou huit personnes, dont chacune porte deux de
ces filets, marchent ainsi armés le long de la grève, jusqu’à ce qu’ils
aperçoivent des poissons qui nagent près de terre, ce dont ieur vue
perçante leur permet de s’assurer, même lorsque ces animaux se tiennent
à 4 ou 5 pieds de profondeur. Aussitôt un petit enfant, compagnon nécessaire
de la troupe, s’avance en se traînant sur les mains et sur les
genoux jusquau bord de la mer; ies pêcheurs le suivent en même temps
distribués en deux lignes, l’une à sa droite, l’antre à sa gauche, et a i o
ou I 5 jjieds de distance. Dès qu’on juge l’instant favorable, on fait signe
à l'enfant, qui jette sur-le-champ une poignée de sable au miiieu des
poissons pour attirer leur attention; au même moment les hommes s'élancent
dans l’eau, se placent en demi-cercle, rangent ieurs filets les uns
à côté des autres, et marchent ensuite vivement et de concert vers ie
rivage. Ce moyen manque rarement de procurer un ample butin.