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avant quelles eussent pu mûrir, les orages et les ravages fréquens qui
résultoient de ia chute d’une grêle énorme et prismatique; enfin les inondations
désastreuses de l’Hawkesbury et de South-Creek, rivières situées
dans les parties ies plus fertiles du comté de Cumberland, on concevra
qu’il étoit difficile à la colonie d’être dans un état fort prospère.
Cependant des jours plus heureux succédèrent à ces momens de désastre,
et, pour emprunter les paroles d’un des premiers historiens de la colonie,
« les temps de famine, de fatigue et d’embarras firent place à des' années
» d’abondance, de repos et de plaisir.» Mais il étoit réservé à un nouveau
gouverneur de voir se développer la colonie sous son heureuse influence.
Le capitaine P. G. King, ancien et habile commandant de l’établissement
de Norfolk, vint remplacer, en septembre 1800, le gouverneur
Hunter, qui partit bientôt après pour l’Europe.
Deux circonstances intéressantes appellent notre attention à la fin de
cette année; c’est la fondation à Sydney d’une institution pour les jeunes
orphelines, et la mise en circulation d’un argent monnoyé ; l’on s’occupa
aussi de la formation d’une sorte de milice composée des habitans stir lesquels
on pouvoit compter le plus, afin d’augmenter la sécurité de la colonie
contre l’esprit entreprenant de quelques convicts.
L ’année suivante ne fut remarquable que par un tremblement de terre
et une nouvelle inondation de l’Hawkesbury. En 1802. trois tentatives
furent faites pour franchir ies montagnes qui bornent du côté de i’Ouest,
du Nord et du Sud, le comté de Cumberland; M. Barrailler fut du
nombre des explorateurs, mais toutes ces expéditions n’aboutirent, ainsi
que celles du même genre tentées précédemment, qu’à montrer les
grandes difficultés de l’entreprise. Ce fut cette même année que l’expédition
scientifique du capitaine Baudin vint relâcher dans la colonie; elle
y séjourna six i^ois.
Au commencement de 1803 parut le premier numéro de la Gazette
de Sydney, journal dont nous ferons connoître ailleurs l’importance.
Un vaisseau fut expédié, sous les ordres du capitaine John Bowen, pour
fonder un établissement de déportation au canal de d’Entrecasteaux, sur
l’île Van-Diémen (pl. 9 i et 92); et quelques hommes furent envoyés aussi
au port Phillip (pi.9 i), dans le détroit de Bass, Cette station fut abandonnée
LIVRE V. — D e s S a n d w i c h à P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t . 805
i’année suivante par suite d’inconvenance locale, et son personnel transporté
à Hobart-Town, ville capitale de la nouvelle colonie de Van-
Diémen.
Le 4 mars 1804 des convicts de Port-Jackson, la plupart Irlandais,
se révoltèrent à Castle-Hiil, aux cris de la mort ou la liberté, et marchèrent
sur Parramatta. La nouvelle de cet événement répandit bientôt l’alarme
à Sydney; ies troupes et les habitans coururent aux armes, les
marins des vaisseaux descendirent à terre; enfin le gouverneur fit toutes
les dispositions nécessaires pour comprimer l’insurrection par ia force;
on publia la loi martiale, et plusieurs corps de troupes ayant à ieur tête
le major Johnstone marchèrent contre les insurgés, qui furent bientôt
atteints ; ils se défendirent avec courage; mais, les munitions leur ayant
manqué, on se saisit des chefs, et tout ce qui ne fut pas tué ou fait
prisonnier fut dispersé. Le but des séditieux étoit, dit-on, de se rendre
maîtres de Parramatta et de Sydney, de s’embarquer ensuite et de quitter
ia colonie à bord des vaisseaux qui étoient dans le port. Dix des
principaux insurgés, pris les armes à la main, furent jugés et punis
de mort.
La tranquillité une fois rétablie, le gouverneur envoya le colonel
Paterson prendre possession du port Dalrymple, sur la côte septentrionale
de l’île Van-Diémen, et y fonder une petite ville qu’on nomma York-
Town. Plus tard, sur la même île, fiirent encore bâties ies villes de
Launceston, George-Town, Llisabeth-Town et quelques villages. On jeta
aussi sur le continent, à l’entrée du port Hunier, les fondemens de
King-Town, ville dont le nom se trouva ensuite changé en celui de Newcastle,
qu’elle conserve encore aujourd’hui; on travailla également à la
construction du fort Phillip, établi sur une hauteur, dans la partie occidentale
de Sydney.
Vers la fin de l’année suivante, deux débordemens successifs de South-
Creek causèrent de nombreux désastres. On vit arriver à Sydney, à
bord d’un navire anglais, piusieurs indigènes de la Nouvelle-Zélande, qui
presque tous étoient des hommes de marque. La curiosité et ie désir de
s’insttuire de la pratique de quelques arts européens étoient ie motif de
leur voyage.
Histoire
de
P o r t'Ja c k so n .
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