
C o lo n ie coup de terres, loin de chercher à améliorer ceiles qui sont çpuisées,
P o rt-Ja ck son . préfèrent d’en défricher de nouvelles et d’abandonner les champs
A griculture, précédemment cultivés, jusqu’à ce que le temps leur ait rendu leur fécondité.
Il y a des colons qui préfèrent le système des jachères, d’autres
cherchent à amender le sol avec des engrais, en suivant une progression
bien entendue des cultures, et c^tte méthode, seion toute apparence,
nnira par prévaloir un jour.
Graminées. — Le froment et le maïs, l’orge, le seigle et l’avoine, tels
sont les grains auxquels les agriculteurs donnent ici des soins plus assidus.
Ils multiplient leurs semis en raison de la facilité qu’ils ont d’en transporter
ensuite les produits à Sydney. Le froment se met ordinairement en terre
depuis mars jusqu’en avril, c’est-à-dire pendant ies mois d’automne. Le
commencement d’avi-il est l’instant ie plus favorable pour ce travail,
car ce grain produit presque toujours aiors davantage, et sa récolte est
aussi beaucoup plus sûre. A l’Est des Montagnes-Bleues, le soi et le
climat sont généralement peu favorables à la reproduction du froment,
tandis que plus à l’Ouest au contraire, et dans le comté d’Argyle, il
réussit fort bien ; les moisson* en^ effet sont là fort abondantes, et le
blé y vient d’aussi bonne qualité qu’à Van-Diémen, île toujours fort
renommée pour les produits de ce genre.
C ’est ie contraire pour le maïs, qui se plaît surtout dans les parties
les plus chaudes de ia coionie. On le plante à la distance de trois pieds,
par rangées écartées de cinq pieds l’une de l’autre et dans des trous peu
profonds, faits avec la houe, sur un sol convenablement préparé ; ii
suffit ensuite de jeter quatre ou cinq graines dans chacun de ces trous et
de ies recouvrir immédiatement de terre. La germination commence
presque aussitôt; et quand ia saison est humide, elle se développe avec
tant de promptitude qu’en peu de semaines la plante atteint trois pieds
de hauteur ; elle n’en a pas moins de six ou huit vers la fin de sa croissance.
On cultive rarement le maïs dans les terres de forêt, parce que
celle d’alluvion lui est de beaucoup préférable. Lorsqu’on veut avoir
une récolte précoce , il faut semer cette graminée pendant ies mois
de septembre et d’octobre; car si i’on attendoit novembre et décembre,
il faudroit alors qu’elle succédât, dans les sols riches, à une récolte
LIVRE V .— D e s S a n d w i c h .X. P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t . 925
de hlé, pratique très-préjudiciable en ce qu’elle épuise considérablement C o lo n ie
la terre. „ j*®, ro r t - Ja c k so n .
L’avoine réussit fort bien dans les plaines de Bathurst et du comté A gricu lture.
d’Argyle, qui, étant beaucoup plus élevées que les terres maritimes,
ont par conséquent une atmosphère plus froide.
La même observation peut s’appliquer à l’orge, qui produit un grain
ordinairement petit et léger. L’espèce appelée orge du Cap se donne en
vert aux bestiaux pendant l’hiver, lorsqu’elle a été semée en février; si 011
Ja vouloit pour Je printemps, il faudroit que ses semailles fussent faites
en mai et juin. On a remarqué que l’orge contenoit ici moins de matière
sucrée que la même espèce recueillie en Europe.
Pendant les saisons sèches, la récolte de seigle réussit beaucoup mieux
que celle de froment et d’orge ; aussi a-t-on pensé qu’il seroit utile de
faire entrer le premier de ces grains, concurremment avec Je maïs et
l’orge, dans la ration des convicts, lorsque le froment n’auroit pas réussi
La culture du millet ne s’est introduite dans le pays que depuis peu
de temps; cette piante a l’avantage de souffrir peu de la sécheresse et
de ne pas être attaquée de la nielle: sous ce double rapport, elle est
d’un grand intérêt.
Pommes de terre. — On met en terre ce précieux tubercule dans les
mois d’août et de septembre, et on le multipiie soit de semence, soit en
le plantant tout entier ou par fragmens. Mais cette dernière méthode
doit être évitée pour les pommes de terre destinées à la récolte d’hiver,
à cause des pluies de mars, qui en font gâter la chair en partie ; la
marche inverse convient pour celles de la récolte d’été. Sa culture a
lieu dans toutes les parties de la coionie, et toutefois en assez petite
quantité, parce que les gens de la basse classe, préférant à ce comestible
des poudings faits de farine de blé, en dédaignent l’usage. Parmi ses
variétés, celle qui croît en terre de bruyère et sans engrais est Ja plus
savoureuse, la plus farineuse, et, comin^eile est en même temps la plus
sèche, on la conserve aussi avec plus de facilité ; on doit cependant faire
observer que cette manière de l’obtenir épuise beaucoup les terres.
Navets. — Les navets se cultivent pour les moutons et pour ia
table, mais l’incertitude des saisons rend éventuelle Ja récolte de cette