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C ommerc e.
o La facilité que l’on a de se procurer des chevaux, dit M. Quoy, fait
qu’on les sacrifie pour la moindre difformité. A la campagne, lorsqu’on
en achète une certaine quantité, on ne ies paye qu’à raison de 36 à
4o centièmes de piastre [ i / 4 ° ® à 2>] la pièce; mais, lorsqu’on les loue
à la ville, on donne une piastre [ 5/40®] par jour. II est vrai que si l’on
crève la monture, i! n’en coûte pas davantage, pourvu qu’on en rapporte
la selle. Quant aux boeufs, il n’est pas rare qu’à la campagne on
vous en donne un, à la seule charge d’en rendre la peau. »
Je ne dis rien des objets de moindre importance et particulièrement
du matté, sorte de plante plus généralement connue sous le nom à’herbe
du Paraguay; on ia prépare en infusion à la manière du thé, et c’est
réduite en vapeur qu’on en hume ie parfum. Son arôme est fort agréable;
mais cette plante n’a pu jusqu’ici trouver grâce auprès des Français, quelque
charme qu’elle offre, dans son usage, aux habitans du pays.
Les provinces de la Bande orientale, dont Montévidéo est la capitale,
sont beaucoup plus avantageuses au commerce que Buenos-Ayres et les
provinces qui avoisinent cette dernière ville. On y trouve aussi les cuirs
en plus grande abondance, et la pesée (mesure en usage dans ce genre
de trafic), qui n’est que de 3 5 livres à Buenos-Ayres, est de 4 ° livres à
Montévidéo. Le port où i’on aborde est aussi beaucoup plus sûr et offre
aux navires plus d’avantage pour ies chargemens et les déchargemens de
toute espèce de marchandise, d’où résuitent des économies considérables.
Les droits de douanes y sont encore bien moindres, et les opérations
commerciales en général plus promptes. A Buenos-Ayres les frais sont
au moins trois fois plus forts qu’à Montévidéo ; tout est donc en faveur de
cette dernière place, soit en temps de paix, soit pendant ia guerre.
La vie animale est extrêmement bon marché à Montévidéo; la viande
de boucherie, les fruits et plantes potagères sont surtout à bas prix; mais
on conçoit que ce qui vient de l’étranger, pour la table des riches, doit
être d’un prix élevé. Il en est de même des objets manufacturés, qui sont
particulièrement nécessaires à la parure et à la toilette. Nous donnerons
ci-après un tableau des marchandises de France qui peuvent être de la
vente ia plus assurée.
II seroit généralement à désirer, dans l’intérêt des armateurs, que les
cargaisons fussent composées par des hommes qui connussent bien les
colonies et fussent instruits de ce qui convient à chacune. On n’enverroit
plus alors dans des pays pauvres et naissans ces énormes quantités de
marchandises de iuxe cjui encombrent ies magasins, telles que porcelaines,
pendules, glaces de prix, soieries et bijouterie de toute espèce;
meubles et objets de mode qui ne sont pas propres à la localité.
D’après ce que nous avons dit précédemment de la nature du sol et de
ses productions, on conçoit que le bois de chauffage doit être tout à fait
inconnu dans ces contrées; on y supplée par ia houille. Les bois de charpente
et de menuiserie y sont aussi nécessairement fort rares et fort
chers.
Rem arque s
sur
M ontévid éo.
C om m erc e.