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1820. contrat, son bâtiment resteroit acquis en toute propriété à la marine
4 mac royale de France, clause à laquelle il fut enfin forcé de consentir. Par ce
nouvel arrangement, nos conditions primitives se trouvèrent singulièrement
améliorées, puisque, sans dépense subséquente, mon expédition
acqiiéroit un nouveau navire, avec lequel nous pouvions continuer nos
opérations et revenir en France. Voici les conditions de ce dernier traité.
A r t i c l e V . — Le capitaine Galvin cède et résigne en toute propriété,
à la date de ce jour (4 mai), conformément aux pouvoirs dont il est investi,
entre les mains de M. de Freycinet, contractant pour la marine
royale de France, ie navire le Mercury, d’environ 280 tonneaux.
A r t i c l e 2. — Le capitaine Galvin continuera d’être chargé du commandement
de ce navire jusqu’à son arrivée à Montévidéo. Tous risques
et périls, ainsi que tous les frais quelconques relatifs à son entrée en
rade, tels que droits d’ancrage et de pilotage, seront à ia seule charge
du susdit capitaine.
A r t i c l e 3 . — Trois jours après notre arrivée à Montévidéo, ie capitaine
Galvin, à moins qu’il n’en soit empêché par des événemens imprévus
indépendans de sa volonté, débarquera son équipage, ses effets
personneis et ses provisions; et enfin le Mercury sera définitivement mis
à la disposition de M. le commandant de Freycinet.
A r t i c l e 4 - — La délivrance du Mercury sera faite avec tous ses objets
d’armement, ses agrès, ses deux embarcations, en un mot avec toutes les
choses qui appartiennent au vaisseau, ainsi qu’ii est spécifié dans l’inventaire
en bonne forme que le capitaine Galvin place dès ce jour entre les
mains du commandant de l’expédition française.
A r t i c l e 5. — Il est convenu qu’il sera payé au capitaine Galvin, tant
pour i’achat du navire le Mercury que pour le fret du transport à Montévidéo
de l’équipage de l’Uranie et des effets sauvés de cette corvette, la
somme nette de 18 000 piastres espagnoles [97 200 fr .].
A r t i c l e 6. — Le payement de ia susdite somme aura lieu à Montévidéo,
dans ie cas où l’on pourra s’y procurer des fonds en négociant des
lettres de change sur le trésorier général de ia marine de France à Paris,
ou par l’assistance du gouverneur de cette colonie. Dans le cas contraire,
le capitaine Galvin s’engage à venir Iui-même à Rio de Janeiro, pour y
EWRE VI. — De P o r t - J a c k s o n e n F r a n c e . 13 19
recevoir ladite somme de 18 000 piastres, qui iui sera payée alors par
ie consul générai de France au Brésil.
A r t i c l e 7 .— En conséquence des dispositions contenues dans le
présent contrat, ia convention faite précédemment pour ie fret de l’équipage
et des effets sauvés de l ’Uranie à Rio de Janeiro est annulée.
Cette pièce, rédigée à la fois en anglais et en français, fut signée en
double minute par moi, commandant de 1 expedition, par le lieutenant
en pied, le commis aux revues, et enfin par le capitaine du Mercury.
Après la conciusion de cet acte important, nous changeâmes de route
et cinglâmes sous toutes voiles vers Montévidéo. Nous avions aperçu ia
veille un navire baleinier français le Harponneur, capitaine Lami, qui,
parti du Havre depuis 9 mois, étoit depuis 3 ou 4 dans ces parages, occupé
à la pêche de la baleine. Ce capitaine vint à bord, et m’assura que.
depuis qu’il avoit commencé ses opérations, il n’avoit encore pris que
3 baleines, mais qu’il lui en étoit échappé plusieurs, dont la dernière,
entre autres, étoit d’une tailie extraordinaire. Cet aveu nous donna à penser
que ses gens n’étoient pas fort adroits. Deux autres bâtimens étoient à
l’horizon ; M, Lami nous dit que l’un d’eux étoit également un baleinier
français, qui heureusement venoit définir ses opérations, etretour-
noit en France. II nous apprit encore qu’ii y avoit en ce moment sur le
banc de Patagonie, c’est-à-dire entre ia côte d’Amérique, depuis ie cap
Horn jusqu’au Brésil, et les îles Maiouines, au moins une centaine de
navires baleiniers de diverses nations, et qu’en général il n’étoit pas rare
d’en rencontrer lorsqu’on naviguoit dans ces parages.
Après douze jours de navigation, nous arrivâmes enfin le 8 mai au
soir, devant le port de Montévidéo. C’étoit l’instant où je devois prendre
le commandement de mon nouveau navire; je lui donnai ie nom de corvette
la Physicienne, et, après avoir préalablement arboré le paviilon du
Roi, je fis jeter l’ancre à 6 heures du soir. Nous trouvâmes en grande rade
un beau vaisseau anglais et une assez mauvaise frégate portugaise : cette
dernière portoit pavillon amiral.
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Mai.
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