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Course
au N o u v e au -
Fribourg
tuiliers, qui durent chercher dans ie lieu même ce qui étoit convenabie
pour construire ies nouvelles demeures (i). Ces travaux eussent été
considérables dans quelque pays que ce fût; mais au Brésil, où la lenteur
entre comme élément indispensable dans toutes ies opérations mécaniques
des habitans, on doit considérer cette opération comme d’une bien pius
grande importance.
» Les logemens ont été distribués par familles; mais , comme celles-ci
n’étoient pas toutes composées du même nombre d’individus, on a complété
le nombre voulu en réunissant dans une même maison ies personnes
qui se convenoient le mieux. Cette méthode a également été adoptée
pour le partage des terres, sans qu’il y ait eu cependant communauté;
les personnes de tout âge reçurent chacune à leur arrivée, un arpent
carré de terre (2). En ieur donnant d’abord cette quantité, qui est beau-
(1) L e décret royal qui règle les conditions d’après lesquelles la colonie sera établie po rte :
n qu’ il y aura parmi les émigrans un nombre suffisant d’artisans, tels que charpentiers, menui-
j) siers, forg e ron s , serruriers, m a çons, meuniers, cord onniers, tanneurs, ta illeurs, tisse rand s,
« p o t ie r s , tuilie rs, etc. « (V o y e z Décréta e condiçôes do estabelecimento de huma colonia de
Suisse s no reino do B r a q il.)
(2) Indépendamment des terrains concédés par le r o i, sans redevance q u e lcon qu e , chaque
famille suisse a encore reçu des bestiaux et des semences, ainsi qu’ il est spécifié dans le tableau
suivant :
T ableau des bestiaux et des semences accordés par le roi à chaque famille suisse
établie à Cantagallo.
N O M B R E D E b e s t i a u x . Q U A N T I T É D E S E M E N C E S , M E S U R É E S E N L IT R E S .
D E T A IL S
PARTICULIERS.
Boeufs
chevaux
d e tra i!.
Vaches
la itières.
Brebis.
Che-
Porcs. B lé .
H a ricots.
Fèves. R iz .
Pommes
de
terre.
M a ïs . R ic in . L in .
C h a n - R E M A R Q U E S .
P o u r une fam ille de
3 3 4 p e r so n n e s ... 4 - 2 . 4 0 . 4 0 . 1 0 . 8 0 . 4 0 . 1 2 0 . 2 0 . 13 . 3- 1 3 >3- L a récolte de g ra iP
our une fam ille de
ne de ricin est destinée
î à 7 p e r so n n e s ... 3 - 6 . 3- 3- 6 0 . 6 0 . 2 0 . 1 2 0 . 8 0 . 1 6 0 . 40 • 2 6 ,7. 26 ,7 .
à fa ire d e l’hu ile
Pour une fam ille de
8 à 10 p e r so n n e s .. D i - 8 . 4 . 4 - 8 0 . 8 0 . 3 0 . 1 6 0 . 1 2 0 . 2 4 0 . tìo. 4 0 ,0 . 4 0 ,0 .
à b rû le r.
T o t a 6 . 9‘ 1 8 . 9 * 9 - 1 8 0 . 18 0 . 6 0 . 3 6 0 . 2 4 0 . 5 2 0 . 1 2 0 . 80 ,0. 80 ,0 .
T e rm e m o y e n .............. 2 . 3 6 . 3- 3* 6 0 . 6 0 . 2 0 . 1 2 0 . 8 0 . 1 7 3 . 4 0 . =6 ,7 .
Q u i mu lt ip lié p ar 10 0 ,
nombre de fam ille s
que renfe rme la colo
n ie , d o n n e .............. 2 0 0 . 3 0 0 . 6 0 0 . 30 0 . 3 0 0 . 6 000. 6 0 0 0 . 2 0 0 0 , 1 2 0 0 0 . 8 0 0 0 . 1 7 3 0 0 . 4 0 0 0 . 2 6 7 0 . 2 6 7 0 .
i
C h e v a u x . C e u x q u i prcfcrcnt ies chevau;
1 V a c h e s . . P o u r 6 0 bêtes b o vin e s , on con
i au x boeufs do ivent avoir environ
ip te ra 3 taureaux cho is is , s i l ’on ■
40 jum en s su r 6 0 , ou les 2/3 de mâ les .
veut conserver une b elie r a c e .T o u s ceu x q u ’on a distrib ués au x colons
O b se n a iio n s . )
Brcbi
Chèvres
P o rc s .,
ont été de cette qu alité.
. . 18 0 brebis exigent de 6 à 8 bé lie rs.
P our 90 chè vres on au ra dc 3 à 4. boucs.
. . On suppose q u ’un fermier, maître d e 9 0 p o r c s , q u e 45 truies et 3 vcra ts ; le restie des m â le s sera ■destiné à l'eng ra issa ge .
l i v r e VI. — D e P o r t - J a c k s o n EN F r a n c e . 1 371
coup plus considérable que ceile qu’ils peuvent défricher, on a bien plutôt
pensé à 1 avenir qu’au présent. Chaque lot par famille a été tiré au
sort; de façon que certains colons ont été obligés d’aller habiter, dit-on,
à 5, 6 et jusquà 8 lieues du Nouveau-Fribourg. Il est vrai que i’intention
du roi est que les colons demeurent sur leurs terres, et qu’ils ne restent pas
concentrés dans les villes (i).
» Lors de notre arrivée chez ies Suisses, au mois d’août 18 2 0 , il n’y
avoit encore que deux ou trois mois qu’ils avoient été mis en possession
de leurs terres. La première, la plus difficile et la plus pénible chose qu’ils
eurent à faire, fut d’abattre ies arbres, d’y mettre le feu, et de préparer
une étendue de terrain suffisante pour cultiver ce qui étoit strictement
nécessaire à ieur famille; car le subside de 160 reis ou d’un franc par
jour, accordé à chaque individu pendant la première année, et d’un demi-
franc pendant Ja seconde, étoit à peine suffisant pour se procurer du pain ;
et comme cette gratification devoit cesser prochainement, il falioit que
chaque chef de famille s’ingéniât pour obtenir par une autre voie des
moyens d’existence.
» L ’hiver est ia saison iapluspropice pour faire des défrichemens, parce
qu’alors on n’est point assailli par les pluies qui tombent à d’autres époques.
Aussi exhortoit-on sans cesse ies colons à profiter de la bonne saison ;
toutefois, quelque soin que l’on prenne, on ne peut se flatter qu’il n’y
aura pas quelque habitant en retard, soit par suite d’événemens fortuits,
soit pour cause de maladresse, de maladie ou de paresse, et qu’alors, les
secours pécuniaires venant à manquer, quelques-uns des colons ne
tombent dans la misère.
» C ’est ordinairement ici sur la pente des montagnes que les cultures
ont le plus de succès. La terre vierge qu’on y trouve n’est, à proprement
parler, qu’un excellent terreau noirâtre, très-léger, auquel il n’est pas
nécessaire de faire subir de grandes préparations. Un instrument extrêmement
simple, consistant même en un simple morceau de bois aplati,
( i) S a M aje sté a ccorde en outre aux colons suisses, pendant l o a n s , une exemption de
toute espece de charges personnelles et d’impôts territoriaux , tels que d îm e s , e tc ., etc.
L e s Suisses r ich e s , qui désireroient v enir plus tard au Brésil pour y établir de grandes cultu
res, ou fonder des manufactures importantes, pourront obtenir aussi de la munificence du
rot les terrains nécessaires à l’exécution de leurs projets. ( Voyez le décret ro y al précité )
Course
au N ouveau-
F rib ou rg.