
17 9 2 .
‘ 7 9 3 -
' 7 9 5 -
de Sydney, ce qu’on lui accorda. On construisit une cabane de douze-
pieds carrés, recouverte en tuiles, qui lui fut donnée, et dont il prit
possession. Dès cet instant les relations des Anglais avec les naturels des
environs devinrent plus suivies, mais on ne fut pas en meilleure intelli
gence avec les sauvages de l’intérieur du pays qui restoient dans leurs
forêts.
Tel étoit l’état des choses lorsque, le i i décembre i 792, le gouverneur
Phillip, ayant résigné le commandement de la colonie entre les mains de
son premier officier, le capitaine Francis Grose, retourna en Angleterre.
L’administration de ce dernier fut signalée par de fréquentes distributions
de terre. Un certain nombre de colons libres, étant arrivés dans ie
pays, s’établirent sur un point peu éloigné de Sydney, ce qui fît donner
à cette localité ie nom de Liberty-Plains, en raison de ses premiers habitans.
Successivement les* défrichemens s’étendirent, les maisons se multiplièrent
et l’on jeta les fondemens d’une église provisoire. Le 13 mars
17 9 3 , les deux corvettes espagnoles, la Descubierta et l’Altrcvida, vova-
geant en découvertes, sous les ordres de don Alexandre de Malaspina,
arrivèrent dans la colonie et y restèrent un mois. Cette même année, les
colons vendirent, pour la première fois, au gouvernement la quantité de
1 200 boisseaux de blé. Cependant les sauvages continuoient d’inquiéter
les colons, en sorte qu’il fallut en venir contre eux à des voies de fait,
qui prirent plus tard un tel caractère d’hostilité, qu’on se vit encore obligé
de mettre en mouvement les forces de la garnison.
Ces événemens nous conduisent jusqu’au 7 août 17 9 5 , époque de
l’arrivée de John Hunter, nouveau gouverneur de la colonie. Béneiong,
qui étoit allé en Angleterre avec le capitaine Phillip , revint alors à Port-
Jackson, sans que le séjour qu’il avoit fait dans un pays civilisé eût pu
changer ses habitudes sauvages. C’est à cette époque aussi que des colons,
étant à la chasse, s’aperçurent que les six têtes de bétail que nous avons
dit s’être échappées dès les premiers mois de l’établissement de la colonie,
avoient singulièrement multiplié, dans un district éloigné, qu’on appela
depuis, par cette raison, Cow-Pasture,
Une presse introduite à Sydney permit au gouverneur Hunter de faire
imprimer ses ordres, et d’en rendre ainsi la connoissance plus générale.
On s’occupa du dénombrement des maisons de Sydney et de Parramatta,
ainsi que de la division de ces villes par quartiers. Diverses constructions
utiles furent faites, et des voyages d’exploration entrepris dans l’intérieur
du pays et sur les côtes ; d’où résultèrent d’importantes découvertes, et
entre autres celle de plusieurs mines de charhon de terre aux environs de
Liverpool, du port Hunter et du port Stephens (pl. 92).
Quelques émigrans libres arrivent encore en 179 6 dans la colonie;
l’année suivante un navire colonial est enlevé par des convicts qui parviennent
ainsi à s’échapper. Les sauvages commettent de nouvelles déprédations.
Le docteur Bass, dans une simple chaloupe de baleinier,
découvre entre la Nouvelle-Hollande et l’île Van-Diémen, le détroit auquel
on a imposé son nom , et revient dans ia colonie en février 179 8 . L’opinion
singulière qu’on pouvoit en s’avançant dans les bois, et faisant
route au Nord, arriver facilement en Chine, se répand parmi les convicts;
plusieurs de ces malheureux et particuiièrement des Irlandais, imbus
de cette idée, se mettent en route pour exécuter ce voyage; mais la
plupart périssent misérablement. Pour arrêter l’espèce de vertige qui déjà
avoit été fatal à une cinquantaine d’individus, le gouverneur mit en
oeuvre tout ce que le raisonnement et i’autorité purent lui suggérer de
plus efficace; il alla même jusqu’à proposer que quatre convicts, des
plus forts et des plus robustes, fussent choisis par leurs camarades,
et partissent munis de toutes les provisions qu’ils pourroient porter, pour
s’assurer de fimpossibilité d’un tel trajet. Ils partirent en effet accompagnés
de quatre soldats et de trois guides pris parmi les indigènes. On prévoit
l’issue de cette expédition : les hommes quila composoient revinrent accablés
de fatigue, de souffi-ances et de faim; et toutefois le récit de leur
malencontreux voyage ne put empêcher la désertion de continuer. MM. Bass
et Flinders allèrent faire l’exploration du littoral de l’îIe^an-Diémen et
revinrent au Port-Jackson dans les premiers jours de 1799.
Les inconvéniens que nous avons signalés furent autant d’obstacles aux
progrès de l’établissement; et les prétentions absurdes de plusieurs déportés,
qu’il fallut réprimer, firent naître quelques fermens de révolte.
Si i’on joint à toutes ces circonstances les vicissitudes d’un climat encore
mal connu, les chaleurs excessives qui parfois desséchoient les récoltes
Histoire
de
P ort-Jackson,
' 79 5 -
Í7 9 6 .
' 7 9 7 -
17 9 8 .
I799-
i f •- 'M - ,