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Iles S andw ich, ies prismes sont irréguiiers, verticaux et courbés. Ge basaitese confond, de
Géologie. chaque côté , dans des couches horizontales de lave compacte. En prenant
la forme prismatique, il est aussi devenu t r è s - s o n o r e q u ’on ne remarque
point dans les couches environnantes. En d’autres endroits,
la matière en fusion, extrêmement ferrugineuse, a été brisée en fragmens
ressemblant à des amas grenus, que je ne puis mieux comparer qu’à du
plomb de chasse qui auroit été mal coulé en passant par le crible. La
partie supérieure de la montagne est recouverte assez profondément
d’une terre pulvérulente rouge-brun , parsemée de morceaux de laves
compactes, et la végétation arborescente ne devient active que dans la
région parcourue par les nuages, c’est-à-dire, tout-à-fait à son sommet.
» Les foyers d’où sortirent ces nombreux pitons sont tellement anéantis,
qu’on ne pourroit en retrouver la moindre trace; seulement on remarque,
en descendant, deux petits pitons, débris d’une bouche de peu
d’importance qui a dû exister sur ses flancs.
” Dans ia partie que nous avons visitée, Wahou paroît avoir été volca-
iiisée bien pius anciennement que les deux îles précédentes. Ses montagnes,
peu élevées, sont dans un état très-avancé de décomposition ,
ce qui leur donne quelques rapports avec celles de l’Ile-de-France. Aussi,
malgré ieur peu d’élévation, sont-elles très-boisées. Une circonstance
particulière, qui semble se rattacher aux îles volcaniques d’une étendue
médiocre et dont ies montagnes ont peu de hauteur, c’est d’avoir des
ports ; au lieu que , lorsque d’énormes pitons s’élèvent au centre, les
déjections qui en sont sorties, s’étendant uniformément et circulaire-
ment, n’ont point formé de ces profondes découpures propres à mettre les
vaisseaux à l’abri. C’est du moins ce qui a eu lieu à Bourbon, à Owhyhi,
à l’Ascension, et en partie à Ténériffe.
» Le port d’Onorourou, situé à l’extrémité occidentale de la baie de
Waïtiti, est abrité par des récifs de madrépores. Tout annonce qu’autrefois
, avant que les eaux de ia mer se fussent abaissées (i), ils durent
s’étendre bien avant dans le vallon qui est vis-à-vis; ce qui semble mettre
un tel fait hors de doute, ce sont les bancs madréporiques spathisés
qu’on rencontre dans les terres.
( 4 ) F'ty'ej tom. I , la note qui est au bas de la page 3 7 5 .
» Une circonstance très - remarquable que présente cette partie de lies
Wahou, ce sont deux cratères éteints, entièrement composés de pépé- ^
rino basaltique. Tous deux sont très-visibies de la rade, dont ils occupent
en quelque sorte le pourtour, en gisant à deux lieues de distance
environ l’un de l’autre.
» Le premier, qui est aussi le plus petit, très-voisin de la bourgade
d’Onorourou, s’élève en cône depuis la plaine jusqu’à la hauteur d’environ
100 mètres. Sa surface extérieure présente tout autour et en grand
nombre, de petites collines très-roides, séparées entre elles par des scissures
profondes : un melon à côtes, coupé à ses deux extrémités, en donneroit
une juste idée. On choisit, pour y monter, ia pente la moins
rapide; et arrivé au sommet, l’oeil embrasse sa circonférence intérieure.
Eteint sans doute depuis des siècles, son fond est uni et recouvert de
graminées. Une portion de ses parois est détruite, et dans un seul endroit
on rencontre des morceaux de lave pesante ; tout le reste, et la
base même de cet ancien volcan, est composé de pépérino basaltique
en couches à-peu-près horizontales, dont ii est facile d’enlever des
fragmens avec la main , tant eiles sont peu adhérentes.
•> Le second cratère termine à l’Est la baie de Waïtiti. La route pour s’y
rendre est pénible et remplie de marais. Avant d’y arriver, on trouve un
terrain gercé et si meuble, qu’à chaque pas on enfonce de plusieurs pouces.
>• Beaucoup plus considérable que le précédent, ce cirque peut avoir
200 mètres d’élévation. Les murailles qui le forment sont très-roides,
et, pour y monter, on est obligé de se servir des mains. Parvenu au
sommet, on a la vue d’un entonnoir parfait, ayant presque autant de
profondeur que ses parois ont d’élévation à l’extérieur. Son contour est
d’une lieue, et fermé de toute part. Le fond est uni, recouvert de graminées,
et légèrement sillonné par les eaux pluviales. La partie qui regarde
la mer, plus éievée, est en même temps plus abrupte que l’autre.
» On ne trouve absolument, dans cet ancien cratère , que du pépérino
formant des couches peu liées entre elles, assez minces, dirigées vers le
centre de l’île, et dont l’inclinaison ne dépasse pas 60". La substance qui
les compose est peu dure , se brise facilement avec la main , et, dans cette
division mécanique , tend à former des boules. Quelquefois des morceaux
Sandw ich.
éoiogie.