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6 14 VO YAGE AUTOUR DU MONDE.
Iles S andw ich. D iam ètre du flotteur à son milieu...................................................... oP' lOP” 6*‘ = o"‘ ,2 8 4 .
Hauteur des fa rg u e s ,/ r /« « o . 2 . 9 . = o ,0 7 4 .
Epaisseur des fa rg u e s ................................................................................. o . 1 . i . = o ,0 2 9 .
Hauteur des fa rgues, prise aux points où elles se réunissent
pour fo rm e r, a v e c l’a v ant de la p iro gu e , la figure d’un
sabot o . 1 0 . 4 . = o ,2 8 0 .
» Il n’entre pas iin seul morceau de fer dans ia construction de ces
embarcations, dont la partie principale consiste en un seul tronc d’arbre
creusé, auquel l’ouvrier donne la forme qu’ii juge être la plus convenable
pour rendre leur marche rapide. »
Plusieurs d’entre elles sont, dans tous leurs détails , portées à un
degré de perfection vraiment admirable : l’accastilIage sur-tout, ou l’espèce
de massif en pièces rapportées qui termine l’avant et l’arrière, ne
sauroit être ni mieux uni ni plus artisternent joint. On ne contemple
pas non plus sans surprise, avec c|uelle adresse, quelle intelligence, ifs
parviennent à assembler solidement les diverses parties de ces machines
flottantes, au moyen seulement de simples coutures en tresse de kair,
coutures qu’iis combinent encore de telle sorte que le frottement des
eaux de la mer ne puisse les détruire que très-difficilement. Les balanciers
des pirogues simples, et les pièces qui réunissent ies pirogues doubles
à côté l’une de l’autre, sont fixés avec des tresses du même genre, qui
forment des roustures d’une incroyable résistance. Un plancher construit
entre les deux pirogues jumelles, dans lesquelles sont les rameurs, sert
à placer les passagers et les effets que l’on transporte : ordinairement un
homme placé de l’arrière de chacune, gouverne avec une grande pagaie ;
nous avons vu quelquefois cependant un gouvernail établi à demeure
au milieu de l’espace qui les sépare.
Il nous a semblé que les pirogues doubles n’étoient qu’à l’usage du roi
ou des principaux chefs : ce sont les seules, parmi les embarcations du
pays, qui conviennent à la guerre, et les seules aussi qui aient été autrefois
employées à cet objet. Maintenant ces embarcations sont gréées
en cutters, c’est-à-dire qu’elles portent, avec une grande voile à corne et
à bôme, un ou deux focs; intallation tout-à-fait européenne. Au reste,
toutes celles que nous avons vues avec des voiles, les avoient en toile.
Ces voiles sont petites, comparées aux dimensions de la pirogue; elles
Industrie
manufacturière.
LIVRE IV. — D e G o a m a u x S a n d w i c h i n c l u s i v e m e n t . 6i 5
avoient sur-tout très-peu de guindant, et il nous a paru que les insu- p e s San dw ich
laires ne s’en servent que vent arrière ou avec du largue. Au lieu de
louvoyer, ils aiment mieux aller à la pagaie, et ce moyen en effet est
pour eux beaucoup pius prompt.
«La pirogue double dans laquelle MM. Gaimard, Arago, Bérard et
Peiiion vinrent de Kohaïhaï à bord AeiUranie, le jour où le roi s’y rendit
iui-même, étoit armée de dix pagaies d’un bord et de neuf de l’autre. Les
matelots ramoient tantôt en dedans, tantôt en dehors de chaque pirogue,
mais en sens inverse ; c’est-à-dire que quand ies uns nageoient en dedans ,
ceux du côté opposé nageoient en dehors. Pour avertir de changer la
manière de pagayer, un des hommes qui étoit de l’avant frappoit successivement
trois coups contre le bord avec sa rame, et au troisième coup
la manoeuvre commandée s’exécutoit avec précision. >» [M. Gaimard).
On assure que Riorio, à la mort de son père , possédoit cent soixante-
dix charpentiers constructeurs de pirogues. Ces ouvriers, ainsi que le
font ies Chinois, tiennent avec ieurs pieds les pièces qu’ils travaillent, et
notamment toutes celles que nos menuisiers placeroient sur des établis.
Les outils dont iis font usage aujourd’hui sont presque tous d’invention
et de fabrique européennes : ce sont des haches, des bachots, des ber-
minettes, des ciseaux, des gouges, des vrilles, &c. Iis ont encore un
outil cjui leur est particulier ; il consiste en une espèce de fer à rabot
ployé dans sa longueur, sous un angle d’environ 170° , et fixé par une
ligature à l’extrémité crochue et aplatie d’un manche. Un gaiet volcanique
très-dur et bien poii, tout-à-fait semblable à ceux dont se servent
ies joueurs de maïta, supplée aussi au marteau, au moins dans les menus
ouvrages.
Un seul bâtiment à formes européennes étoit en construction à Kayakakoua
, lorsque nous y passâmes ; c’étoit une goélette d’une trentaine
de tonneaux, à peine montée en bois tors , et dont ie travail paroissoit
suspendu. Un charpentier européen, peu expert, dirigeoit cet ouvrage,
auquel prenoient part plusieurs ouvriers du pays.
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