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cette somme devoit être remise; ce fut même seulement le 27 mai que
cette singulière discussion fut terminée, et que j’en eus la certitude par
une lettre spéciale du capitaine Gaivin. Je remis, en conséquence,
à M. Raphaël Higinbothom, négociant anglo-américain établi à Buenos-
Ayres, cinq lettres de change, tirées le 2 juin et à 30 jours de vue,
sur le payeur général de la marine à Paris, de la somme de 97 2oo‘ ;
ce qui, en comptant ia piastre, d’après le cours du change légalement
constaté, à 5/40® faisoit bien les 18 000 piastres dont j’avois
à m’acquitter. C ’est ainsi que se trouva terminée cette iongue et désagréable
affaire.
Cependant M. Lamarche pressoit, avec son activité accoutumée, l’armement
de la Physicienne ; i’arrimage étoit fini, ie gréement remis en état,
autant cjue ie permettoit le peu d’étendue de nos ressources, et déjà on
travaiüoit à embarquer l’eau et les autres provisions qui nous étoient
nécessaires pour nous rendre à Rio de Janeiro.
Nous avions déjà trouvé que la Physicienne avoit de longueur totale 79P ;
que sa plus grande largeur étoit de 26" f « 6/ dimensions toutes considérablement
moindres que celles de ÏUranie; or il étoit évident que notre
nombreux équipage devoit être diminué pour éviter l’encombrement
extrême au milieu duquel nous vivions. J ’accordai, en conséquence, le
débarquement à tous ceux de nos compagnons qui ne m’étoient pas indis-
jiensabies, et réduisis ie personnel de la Physicienne à 79 hommes, tout
compris.
Rien ne nous retenant plus au mouillage, je pris congé des autorités
du pays, ainsi que des autres personnes qui nous avoient honorés de leur
bienveillance pendant notre séjour.
Le 6 on leva l’observatoire, dont on rapporta à bord les instrumens.
Dans la soirée nos bons amis voulurent nous conduire eux-mêmes sur
ie vaisseau, et ils acceptèrent une collation improvisée que nous fûmes
assez heureux de pouvoir ieur offrir comme un juste mais beaucouji trop
foible témoignage de nos tendres sentimens, de nos regrets et de notre
reconnoissance! Ii fallut ensuite se séjtarer et nous disposer à reprendre
le cours de notre voyage.
Dès le matin du 7 ie temps étoit magnifique et la brise favorable;
LIVRE VI. — De P o r t - J a c k s o n e n F r a n c e . 1 327
nous ne tardâmes pas à appareiller sous toutes voiles, en saluant la place
de la salve d’usage; un des forts nous rendit ce salut; mais, comme ce ne
fut pas d’un nombre égal de coups, je mis en panne et envoyai au gouverneur
mes justes réclamations. II s’excusa sur ce qu’on n’avoit pas
exécuté ponctuellement ses ordres, et me prévint qu’il alloit faire recommencer
son salut par un nombre de coups de canon égal à celui que
j’avois tiré, ce qui eut lieu en effet.
L ’obligeant capitaine Hervaud voulut bien me servir de pilote, et m accompagner,
avec sa goëlette, jusque par le travers de l’île de Flore, où
il reçut nos adieux et reprit la route de Montévidéo.
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