
7 3 - VOYAGE AUTOUR DU MONDE.
R o rt-Ja ck son . une rivière ou un étang d eau douce, ils ne manquent pas d’y prendre un
tâmiTle''' J<-Jiisser de leurs fatigues.
La, promptitude avec laquelle ils grimpent au haut des arbres,
et de ceux même dont la tige est la plus unie et la plus élevée ,* est
réellement très-curieuse. Avec leur hache de pierre ils font sur un des
côtés du tronc une petite entaille tout juste suffisante pour y placer le
gros orteil, et s’élèvent aussitôt à cette hauteur; une seconde entaille du
côté opposé leur sert à s’exhausser d’un étage de plus ; cette manoeuvre
alternative se continue jusqu’à ce qu’ils soient parvenus au terme de
leur trajet. Les naturels du port du Roi-George n’en usent pas autrement
pour monter à la cime des arbres , et cette pratique s’étend même bien
au-delà du continent austral, puisqu’on la retrouve aux Mariannes, dans
l’archipel d’Asie, et dans un grand nombre d’autres localités.
de ?homn,ës , la chasse, la pêche à ia foène, la construction et ia conet
des femmes, duite des pirogues, la confection des armes et l’écorcement des arbres
telies sont, dans ces contrées, ies occupations pius particulièrement
réservées a l’homme. Les femmes ont dans ieurs attributions ia pêche à
la ligne, très-souvent aussi la conduite des pirogues, l’approvisionnement
■ des coquillages, ia fabrique des filets.de pêche et de transport, celle des
paniers, &c. Ce sont elles qui pendant les marches doivent se charger
non-seulement Je tout le bagage, à l’exception des armes , mais encore des
enfans en bas âge, qui savent se placer à califourchon sur leur cou et se
cramponner à ieurs cheveux dès l’âge le plus tendre (pi. x 0 2 ) ; les maris
pourtant les soulagent de ce dernier fardeau lorsqu’ils les voient accablées
par ia fatigue d’une longue course. C ’est encore à elles qu’est dévolu
ie soin de dresser des huttes, de ramasser du bois pour le feu, de
porter les écorces d’arbres pour la construction des cabanes à chaque
lieu de station. La femme, en un mot, est considérée ici comme un
être inférieur et comme la bête de somme de la famille, ainsi qu’ii arrive
ordinairement chez les peuples ies plus barbares.
X .
De L’homme en société.
Les indigènes ont imposé des noms à toutes les parties de ces contrées,
telles que montagnes, coteaux, plaines, ruisseaux et rivières, ainsi qu’aux
différentes localités qu’ils habitent ou qui sont remarquables par quelque
particularité.
La population est partagée en peuplades ou tribus, dont chacune
occupe un territoire distinct, où l’on est toujours sûr de la trouver, quoiqu’elle
soit continuellement en-ante d’un point à un autre dans faire qui
lui appartient. Les tribus sont subdivisées en familles. Les cantons affectés
aux peuplades les plus considérables, n’ont guère au-delà de i 5 à 20
milles de diamètre, ordinairement pas pius de lo à 1 2 , x-arement moins.
A Port-Jackson chaque tribu prend le nom de la province qu’elle habite,
en ajoutant à ce nom la syllabe ^«z/. Ainsi, quand les Européens abordèrent
dans ces parages , les terres qxii sont au Sud de Botany-Bay étant
appelées Gouéa, Goitéa-gal étoit le nom de la tribu. Les habitans du pays
situé au Nord du premier de ces havres étoient connus sous celui de
Kammerra-gal. Cette dernière nation passoit pour la plus nombreuse
et la plus robuste, parmi celles qui occupoient le comté de Cumberland
(pl. 93 ), et jouissoit du pi-ivilége exclusif et singulier de faire l’opératipru -
de l’arrachement des dents et du percement du septum à tous les enfans
mâles des ti-ibus voisines, ainsi que nous le dirons plus spécialement ailleurs.
Les Kadi-gal tenoient toute la côte méridionale du port, depuis son
extrémité oi-ientale jusqu’à Long-Cove; de là, jusqu’à Parramatta, s’e'ten-
doient.ies Won-gal; et les Wallomede-gal étoient distribués sur la côte
Nord de la rivière de Parramatta, à partir de Lane-Cove. Enfin l’espace
compris entre Parramatta et Prospect-Hill, distants l’un de i’autre de
4 milles, appartenoit à huit peuplades difféi'entes, dont la nomenclature
ne nous est pas connue.
Il est aujourd’hui difficile de comparer d’une manièi-e précise ces
anciennes provinces avec les circonscriptions établies par ^ colonie
Voyage de l ’Uranie, — Historic|ue. T . IL ^ ^ c lc ia
Demeures
politiques
des naturels.