
î ri
C o lonie
de
Port-Jackson.
Education
des chevaux.
Education
des moutons.
nécessaires à l’administration , alors surtout qu’aucune offre de ce genre
ne pouvoit lui être faite , en raison de la pénurie des bestiaux chez les
particuliers. On s’est servi également de cette ressourcé pour obtenir
des conditions plus favorables lorsqu’on avoit à passer une adjudication
de fournitures de viande ; et enfin quand il falioit faire des avances de
bestiaux aux colons libres nouvellement arrivés, et exécuter des travaux
publics considérables.
La colonie ne convient pas moins aux chevaux qu’aux bêtes à cornes,
n Quoique en général ces animaux aient le défaut d’être petits de taille,
011 est cependant parvenu , dit Dawson, à élever quelques individus fort
beaux, et l’on' espère obtenir de plus grands succès encore par la suite.
Chez eux, comme chez tous ies quadrupèdes exotiques de la colonie, on
a retrouvé une disposition naturelle à augmenter de dimensions. » Les
chevaux qu’on élève proviennent surtout du mélange d’individus bengalis
et créoles, dérivés eux-mêmes de la race arabe croisée avec celle d’Angleterre
; mais ils sont pius remarquables par l’élégance de leurs formes
que par leur force. On a vu (oner, en décembre i 834, un étalon renommé,
Ç - 3^1, |- J ^ T,2 5'] , pour chaque jument qu’il couvroit ; d’autres , moins
en réputation, n’étoient payés que i*'®* 1 o®*“ [ 3 y*', 5 oQ , dans les mêmes
circonstances. Les éleveurs donnent de temps en temps du maïs à leurs
chevaux et trouvent que cette nourriture leur est aussi profitable que
toute autre; et néanmoins ies fourrages provenant de semences européennes
sont constamment fort recherchés. Nous verrons bientôt qu’en
1828 ii y avoit dans la colonie pins de 13000 chevaux; mais ia rapidité
de leur multiplication s’est trouvée considérablement restreinte
par la cherté excessive des fourrages.
Une société s’est établie à Port-Jackson avec ie but ostensible de
perfectionner la race des chevaux, mais c’étoit plutôt, selon le D'' Lang,
un prétexte pour avoir des courses périodiques, amusement dont ies
.Anglais sont passionnés et qui ilonne lieu, avons-nons observé ailleurs,
à des excès de plus d’un genre.
Toutefois c’est vers l’éducation des bêtes à laine que i’agriculteur
australien dirige ses soins les plus assidus. Un petit nombre de ces animaux
furent d’abord introduits dans le pays sans y exciter une attention
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spéciale, mais M. John Mac-Arthur, en i y p 4 > ayant réfléchi le premier
au parti très-avantageux que les spéculateurs pouvoient en tirer,
montre'ia possibilité d’améliorer les races existantes. Deux ans plus tard,
il acheta quatre brebis et deux béliers mérinos purs, qui iui servirent
à perfectionner ie troupeau que déjà il s’étoit formé. Procédant ensuite
d’après un système de croisement qui iui est propre, il parvint en fort
peu d’années à un degré d’amélioration des plus remarquables.
» Ce célèbre agriculteur ayant soumis, en 1801 , des échantillons de
sa laine pure mérinos, à d’habiles manufacturiers, elle fut trouvée égale
en qualité à la plus belle laine d’Espagne ; et sa laine de race mêlée parut
aussi avoir une grande valeur. Ce fut alors que M, Mac-Arthur fit l’acquisition
de neuf béliers et d’une bi'ebis du troupeau royal de Kew, et qu’il
les transporta dans ses fermes de Port-Jackson. En 1803, époque du
second voyage qu’il fit en Angleterre, la beauté de ses laines lui mérita
l’approbation du roi. Il acquit encore, dans cette circonstance, deux
nouvelles brebis et trois béliers, qui furent également joints à ses troupeaux.
Le gouvernement colonial, pour récompenser des succès dont il
prévoyoit déjà toute l’importance, concéda gratuitement à M. Mac-
Arthur 10 000 acres [4 046 ,7 1 hectares] de terre dans le district de
Cow-Pasture, où furent jetés les fondemens de cette belle ferme de
Cambden, dont ie nom a été imposé depuis, par la reconnoissance publique,
au comté même où se trouve cette propriété. Là furent transférés
ies troupeaux déjà nombreux du propriétaire, et depuis lors ils s’y sont
encore singulièrement multipliés et améliorés.
L’introduction des bêtes à laine de race saxonne est de beaucoup
plus récente. On assure que ces animaux seront plus profitables encore à
ia colonie que les mérinos, pour l’amélioration des troupeaux. M. Richard
Jones, à qui cette innovation est due, ayant en cela rendu un service non
douteux à l’agriculture australienne, a reçu à son tour du gouvernement,
ainsi que favoit eue M. Mac-Arthur, une concession gratuite de 10 000
acres de terre.
Quoique l’éducation des moutons offre d’assez nombreuses difficultés,
les avantages qu’en retirent ies cultivateurs ne laissent pas que d’être
immenses. En général les colons s’attachent beaucoup plus à l’amélioration
Agriculture.