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Kemarques
sur la
Terre-de-Feu.
quelle se tenoit entre 5? 4 ’’“ 5*’ 5*’° anglais (1) [ i™, 62 et T", 65 —
4 *' 1 H® 10' et 5P 0'’° 1 1 ‘ pied de roi]. Une tribu des environs d’Indian-
Cove a cependant offert des dimensions un peu plus fortes. En général
ces hommes ont ie nez aplati, les yeux petits, ies joues pleines et
rondes, ies jambes et les bras courts; mais leurs extrémités sont mal
conformées, circonstance qui provient sans doute de l’habitude qu’ils ont
de s’asseoir sur leurs mollets. La figure des femmes est moins désagréable ;
plusieurs d’entre elles ont même un air intelligent que les hommes ne
possèdent pas.
Nourriture. — Les animaux marins, et les coquillages surtout paroissent
faire la partie principale de leur nourriture; et l’on a vu parmi eux des
hommes dévorer, avec une sorte d’avidité gloutonne, des morceaux sales
et dégoûtans de graisse de phoque et de baleine ; il ne paroît pas douteux
que les animaux terrestres et les végétaux comestibles qui croissent dans
les bois entrent aussi dans leur régime diététique; mais ils n’ont aucune
espèce de liqueurs spiritueuses, et le vin même leur a paru une boisson
désagréable.
Vêtemens.— Chez l’un et l’autre sexe les vêtemens consistent en un
manteau de peau de loutre, de phoque ou d’autres bêtes ; plusieurs vont
entièrement nus, d’autres, comme les natureis de la Nouvelle-Hollande,
se barbouillent ie corps d’une manière étrange, avec des bandes rouges
et blanches, tracées horizontalement au travers de la figure et du corps,
agrément auquel ils ajoutent parfois de grands cercles colorés autour
des yeux, ce qui leur donne, comme on peut facilement l’imaginer, un
aspect extraordinaire et presque effrayant.
Malgré cet état misérable, les femmes ont plusieurs joyaux, tels que
des colliers, construits d’une manière très-ingénieuse avec de petites
coquilles émaiilées des pius vives couleurs, réunies par une corde faite
de boyaux, et si proprement tressée, qu’on a peine à concevoir comment
elles ont pu faire un ouvrage aussi parfait sans l’intermédiaire d'un
métier.
( i) Dans son premier voyage le capitaine Cook a mesuré la taille des habitans de la baie de
Bon-Succès, et l’a trouvée de y 8 p ° à 5P lO P “ anglais [ i ' " , 7 3 à i™ , 78 = 5P 3P° lo'.q à y
5?° 9',! français]. Les femmes ne dépassoient guère 5P anglais [ i '“, 5 = 4'’ 5’’° ' français].
LIVRE VI. — De P o r t - J a c k s o n e n F r a n c e . 1221
Le manteau des hommes ne descend guère que jusqu’aux reins; celui Remarques
des femmes est un peu plus ample, et elles se couvrent en outre d’un Terre-deffieu.
tablier, ainsi que la décence l’exige (1), quelle que soit leur jeunesse.
Habitations.— Ils habitent sous des espèces de huttes peu élevées et d’un
aspect très-misérable. Les ustensiles dont ils font usage ne sont pas beaucoup
plus parfaits; ia coquille de moule est leur seul instrument tranchant;
mais les femmes construisent avec beaucoup d’art des paniers
à anse en se servant de fortes herbes.
Ils se procurent du feu en frottant l'une contre l’autre une pyrite et une
pierre dure, et ils en recueillent ies étincelles sur une substance sèche qui
ressemble beaucoup à de la mousse, et s’enfiamine promptement.
Ici, comme dans tous les pays sauvages , la femme paroît être plutôt la
domestique, et en quelque sorte la bête de somme de ia famille, que la
compagne de i’homme. On voit en effet ces malheureuses exécuter les
travaux les plus pénibles, et notamment pagayer dans les pirogues, tandis
que ies hommes restent tranquilles spectateurs de leurs fatigues; ce sont
elles encore qui vont ramasser les coquillages pour la nourriture commune;
qui élèvent les enfins, bâtissent les huttes, etc., etc.; cependant
leurs maris montrent beaucoup d’affection pour elles et pour leur commune
progéniture.
Weddell a vu des villages composés d’un petit nombre de huttes sous
lesquelles se trouvoient réunis une soixantaine de ces Indiens; le nombre
des femmes étoit à celui des hommes dans le rapport de 2 à 3 environ.
Relativement à la longévité, 11 n’a remarqué personne qui parût avoir au
delà de 50 à 60 ans.
Caractères et moeurs. — Le caractèz'e de ces habitans est doux et inoffen-
s if ; on a lieu de croire que leurs propriétés sont en commun, c’est au
moins ce que le capitaine Weddell crut devoir conclure de divers faits
dont il fut témoin; et peut-être pourroit-on expliquer par ià les vols
dont ce voyageur eut plusieurs fois à se plaindre. En général, lorsqu’on
prend ces sauvages en flagrant délit pour quelques méfaits de ce genre,
(i) Cook, dans son premier voyage, observa que quelques-uns de ces sauvages s’envelop-
poient les pieds dans un morceau de peau qui se ferme comme une bourse, au-dessus de la
cheville, et qu’un petit tablier tient iieu aux femmes de la feu ille de fgu ie r.