
1 8 2 0 .
A oût.
fermées tous ies soirs avec attention; je croyois donc ces instrumens parfaitement
en sûreté, lorsque dans ia matinée j’entendis la personne qui,
seion l’usage, venoit chercher la montre de poche qui servoit aux observations,
s’écrier d’une voix émue: Dieu! quel malheur! J ’accourus,
et vis, avec nn désappointement inexprimable, que non-seulement
nos trois chronomètres, numéros 72 et 15 0 de Berthoud, et 2868
de Bréguet, avoient été soustraits pendant la nuit, mais encore cju’on
avoit pris une malle à moi, contenant i 400^ en argent et quelques
journaux et papiers-de l’expédition. La malle et les papiers furent retrouvés
dans le jardin; les montres et l’argent, au contraire, parurent
de bonne prise à MM. ies voleurs. Nous nous assurâmes que ces misérables
s’étoient introduits furtivement par ia fenêtre, cjne nous trouvâmes
toute grande ouverte, mais ils avoient fait leur opération avec lant de
précaution et d’adresse que personne ne les avoit entendus.
Cet accident, fort grave pour nous, l’eût été bien davantage encore,
si nos observations de pendule et de magnétisme, qui exigent une mesure
exacte du temps, n’eussent été déjà terminées. Toutefois je ne perdis
pas un instant pour faire, auprès des autorités du pays, toutes les démarches
que la circonstance exigeoit; un avis, imprimé dans la gazette
de Rio de Janeiro, annonça qu’une récompense pécuniaire seroit donnée
à quiconque mettroit sur la voie de retrouver les objets volés. Mais ces
démarches , et toutes celles que notre consul voulut bien faire de son côté,
ne produisirent rien d’utile, et la poiice étoit encore à chercher la piste
des voleurs lorsque nous quittâmes le Brésil.
Nous venons de voir que cet événement désagréable étoit par le fait de
peu d’importance pour la suite de nos expériences de physique; cependant
comme ces machines devoient encore nous servir à diriger notre
route jusqu’en France, il fallut bien que je m’occupasse des moyens d’y
suppléer. Depuis longtemps nous avions mis de côté une de nos
montres, le numéro i 44 ù® Berthoud, qui, s’étant arrêtée, se trouvoit
par conséquent hors de service; je me décidai à la faire nettoyer par
un habile horloger français établi à Rio de Janeiro, M. Triquet. Aussitôt
que je fus parvenu à deviner le secret de sa fermeture, et par con-
sécjuent à l’ouvrir, je ia portai chez lui, et je dois dire, à son honneur.
LIVRE VI. — D e P o r t - J a c k s o n e n F r a n c e . 1357
qu’il la répara à ma plus grande satisfaction. Toutefois, appréhendant
encore de reprendre la mer avec nn seul chronomètre, sur lequel il
étoit permis d’avoir quelques doutes, je fis part de ma perplexité à M. le
comte dos Arcos, ministre de ia mariiie, qui poussa l’obligeance jusqu’à
nous prêter une montre anglaise d’Arnold, qui avoit une marche assez
régulière. Ces deux chronomètres furent aussitôt mis en expérience à notre
observatoire, et leur marche définitivement réglée.
Le 25 l’amiral Jurien donna un grand dîner à bord du Colosse, à
i’occasion de la Saint-Louis, fête du roi de France, et me fit l’honneur
de m’y inviter.
Nous nous proposions d’emporter avec nous un gros singe du Brésil
très-féroce, que nous nous étions procuré; cet animal, ayant été indiscrètement
tiré de sa cage par un domestique, mordit et blessa de la manière
la plus cruelle et la plus douloureuse plusieurs persoimes qui s’en étoient
approchées un peu trop; i’une eut le poignet percé de part en part, deux
autres le mollet déchiré; heureusement aucune de ces blessures ne fut
suivie de graves accidens.
Le réarmement de la Physicienne étant presque achevé, on commença,
le 2 septembre, à transporter à bord tons nos instrumens d’observation,
ainsi que nos provisions particulières (t), et je fus moi-même m’y
(1) On ne sera peut-être pas fâch é de trouver ici le prix des diverses denrées dont nous
fîmes emplette pendant notre second séjour à R io de Jan e iro ; le vo ic i :
P R IX D ’A C H A T D E S D E N R É E S .
N O M D E S D E N R É E S .
en m e s u r e du BRÉSIL. EN MESURE FRANÇAISE.
R E M A R Q U E S .
Nom Val eu r. V a leu r . Nom
de la mesure.
en reis. en francs. en francs . en reis.
dc ia mesure.
A m andes d o u ces.................... Lifara 2 Jo> 3^ = 5-
) d . i .
20 0. pour le voya ge de
B ananes...................................... Uii mu le t acheté L e ré g im e . 200 . I , 2 5 .
1 , 2 5 .
e 7 t r K ilogram .
L e régim e.
M . l e D 'Q u o y à l a
B iscuit de m er o rdinaire ..
B iscuits (p etits) au s u c re ..
A rrob a.........
L ib ra.............
2 2 4 0 .
2 4 0 .
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1 , 5 0 .
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N ou vcau-F rib ou rg ,
coûta 1 6 0 0 0 reis
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La pièce.
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7 La pièce.