
D e Thomme
comme individu.
Couleur de la peau. — La couieur générale des individus est variable
entre le noir peu intense et le noir rougeâtre, et offre des nuances nombreuses
dans les teintes ; on en voit qui se rapprochent de celle des
nègres d’Afrique, d’autres du rouge cuivré des Malais. Quelques anomalies
du même genre se rencontrent parmi les membres d’une même
famille, sans pouvoir être attribuées à aucun mélange de races. Selon
Dawson(i), ies enfans indigènes sont tous en naissant d’une couleur de
cuivi'e claire, qui, chez ia plupart, devient noire ou d’un brun très-foncé
avant qu’ils aient accompli ieur première année. Ce changement singulier,
ajoute-t-il, n’est point du tout la conséquence d’une opération particulière
, ou de la saleté dans laquelle ils vivent ; il ressort d’une cause
toute naturelle et non artificielle.
Cheveux, barbe et poils. — Les cheveux sont invariablement noirs et
lisses quoique ondulés, et n’ont jamais cette apparence laineuse qu’on
remarque chez d’autres races d’hommes. Les ingrédiens dont ceux-ci se
barbouillent, altèrent cependant cette couleur primitive, et donnent à
leurs cheveux l’aspect coloré qu’ils aiment et recherchent, mais qui n’est jamais
chez eux qu’accidentel. Un de ces indigènes qui, pendant un voyage
en Angleterre, avoit eu quelque attention pour ses cheveux, les portoit
à son retour très-longs, très-beaux et très-noirs, quoique à la Nouvelle-
Hollande on n’en voie nulie part qui atteignent à de telies dimensions.
La plupart des hommes ont ici la barbe noire et épaisse; l’on trouve
aussi chez quelques-uns, sur certaines parties du corps, des poils singulièrement
épais : la figure n° 2 de notre planche i o i pourra en donner
une idée. Le sujet n° i avoit les cheveux beaucoup pfus longs que le
commun de ses compatriotes; l’enduit de graisse dont fls étoient imprégnés
les avoit tellement agglomérés, qu’on eût dit une coiffure composée
de cordes ou plutôt de serpens.
Force. — Le dynamomètre, déjà employé dans l’expédition du capitaine
Baudin aux Terres Australes (2), et qui naguère donna lieu à Péron
de présenter des considérations intéressantes et nouvelles sur la force
relative des hommes sauvages, a servi, entre les mains de M. Gaimard,
( i ) Présent state o f A u s tra lia .
( i ) ia partie historique de ce vo y a g e , édition.
LIVRE V. — D e s S a n d w i c h à P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t . 7 13
à continuer cette série d’importantes expériences. Nous en allons donner P o n - Ja c k so n .
ci-après ie résumé, et nous joindrons à ce qui est relatif au Port-Jackson ,
le tableau de ce que nous avons trouvé dans nos autres relâches; le
lecteur aura ainsi des points de comparaison propres à établir des analogies
entre les différens nombres que ces tableaux renferment : nous
ne nous appesantirons pas davantage sur un objet d’une aussi grande
simplicité.