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Description
des
iles Malouines.
H istoire.
A cette relation est jointe une carte de l’île Pépys, où l’on a donné des
noms aux pointes et caps ies plus remarquables. Le havre est appelé haie
de l Amirauté : nous ferons connoître bientôt le nom que porte.aujourd’hui
cet enfoncement sur nos cartes. Il paroît que Cowley n’a vu cette terre
que dans i’éloignement; car il ajoute : «La violence du vent étoit telle,
» qu’il nous fut impossible d’y aborder pour faire de i’eau; nous nous éle-
» vâmes dans le Sud, dirigeant notre route au S. S. O., jusqu’à la latitude
» d e 5 3 .»
Pour montrer l’identité de cette île Pépys avec les îles Malouines, ou
Falkland, comme les appellent ies Anglais, voici quel est ie raisonnement
de Byron (i) : «II est certain qu’il ne croît point de bois sur les îles
Falkland ; néanmoins l’île Pépys et ies îles Falkland peuvent fort bien
être la même terre; car sur ces dernières il croît une immense quantité
deglayenls, de roseaux et de joncs, dont ies tiges élevées et rapprochées
offrent dans l’éloignement l’apparence d’un bois. Ces touffes de joncs furent
prises de loin pour des arbres par les Français qui y descendirent
en 17 6 4 , comme on peut le voir dans ia relation que Pernetty a publiée
de ce voyage.
» Ona soupçonné que dans le manuscrit d’après iequei on a imprimé
la relation du voyage de Cowley, continue le capitaine Byron, la latitude
avoit pu être marquée par des chiffres, qui, faits avec négligence, peuvent
être également pris pour 47 ou 5 1 ; mais dans ces parages il n’y a point
d'île à ia latitude de 47°, et les îles Falkland se trouvant presque au 51®,
il sembloit naturel de conclure que j i est le nombre qu’on a voulu représenter
dans le manuscrit. On a eu recours, en conséquence, au muséum
Britannique, et l’on y a trouvé un journal manuscrit de Cowley.
Dans ce manuscrit il n’est fait aucune mention d’une île qui fût encore
inconnue, et à laquelle on ait donné le nom de Pépys; mais il y est
parlé d’une terre située par la latitude de quarante-sept degrés quarante
minutes, nombre exprimé en toutes lettres ; ce qui répond exactement à
la description de ce qui est appelé île Pépys dans ia relation imprimée,
où Cowley dit avoir supposé que c’étoient les îles Sébald de Weerdt.
Cette partie du manuscrit est conçue en ces termes : « Janvier idSj. Dans De scription
» ce mois, nous parvînmes à fa latitude de quarante-sept degrés quarante ¡1^5 Malouines,
» minutes, et nous aperçûmes une île cjui nous restoit à [’Ouest; ayant le H istoire.
» vent à l’E. N. E ., nous portâmes dessus; mais comme ii étoit trop
» tard pour descendre à terre, nous passâmes la nuit en panne. L’île se
» montroit sous un aspect agréable; on y apercevoit plusieurs bois; je
» pourrois même dire que toute i’île en étoit couverte. A l’Est est un
» rocher qui s’élève au-dessus de l’eau; nous y vîmes une compagnie in-
» nombrable d’oiseaux de ia grosseur de petites oies. Nos gens tuèrent
» quelques-uns de ces oiseaux, au moment où ils passèrent au-dessus du
» vaisseau, et nous les mangeâmes : c’étoit un assez bon mets, auquel seu-
» lement nous trouvâmes un goût de poisson.
» Je fis voile au Sud en prolongeant cette île , et crus apercevoir sur sa
» côte du S. 0 .[i), un bon mouillage pour ies vaisseaux. J ’aurois souhaité
» pouvoir mettre un canot à la mer, mais le vent souffloit avec une telle
» violence cjue c’eût été l’exposer à un danger évident. Continuant de faire
» voile le long de la côte, la sonde à la main, nous eûmes 26 et 27 brasses
» d’eau (2), jusqu’à ce que nous arrivâmes à un endroit où nous vîmes flotter
» des goémons; nous reprîmes la sonde alors, et nous ne trouvâmes plus
» que 7 brasses. Craignant de tomber sur quelque danger, nous virâmes
» aussitôt de bord, ne voulant pas rester plus longtemps près d’une côte
” où le fond éloit partout de roche (3); mais le port me parut fort bon
» et capable de contenir 500 vaisseaux. Toutefois l’ouverture en est
( 1 ) ce And ahoiit the South-West side of the island, there seemed to me to be a good place fr
» ships to ride. » La phrase est positive. Cependant on ne conçoit pas trop comment, étant à
l’Est de cette île prétendue, on ait pu en voir la côte S. O., et juger de la bonté d’un
mouillage qui eût été dans cette partie. Je pense donc qu’il y a ici une faute, et qu’il eût fallu
dire : sur la côte qui nous restoit au S. 0., un bon mouillage, etc. On verra bientôt d’autres
motifs pour faire adopter cette version.
(2) Ün ne trouve pas le fond par une aussi foible profondeur, à i’Est des Malouines.
(3) ce Sailing a Uitle further, keeping the lead and having 26 and 2/fathoms water, until we
come to a place where we saw the weeds ride, having the lead again found but p fathoms water.
Fearing danger went about the ship there, were then fearful to stay by the land any longer, it
being all rocky ground. Ceci corrobore ce que nous avons dit dans la note ci-dessus, que
Cowley étoit toujours suria côte orientale de la terre qu’il avoit découverte, et que par conséquent
il ne pouvoit voir un port dans le S. O. de son île prétendue.
Vficige de l ’Uranie. —■ Historique. T . II. Y y y y V \ ’