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Remarques
sur
M ontévidéo.
Pli}’ siqiie.
133^ VOYAGE AUTOUR DU MONDE.
Lors du séjour de la Physicienne à Rio de la Plata, le mauvais temps
a correspondu avec les vents de la bande (i) de l’Ouest; le rumb dominant
a été le S. S. O., et sa force la plus fréquente le petit frais, Ceux
qui ont été le plus intenses souffloient du Sud et du S. S, E . , grand
frais et par petites rafales, le 7 mai; cette bourrasque a duré f i . Le
24 du même mois un vent grand frais du Sud a aussi duré 4*', et le lendemain
un grand frais de S. O ., S'*.
Magnétisme. — Nous avons déterminé l’inclinaison magnétique, à
notre observatoire, par une moyenne entre 572 expériences partielles,
et nous i’avons trouvée de 36° 46’ 5 1 “, o ; ia déclinaison moyenne de
i’aiguilie, déduite de 480 résultats, nous a donné 12 ° 4^' 53"> 7 N. E.
§. IV.
Géologie.
« Lorsqu’après avoir visité le Brésil on entre dans l’immense fleuve
de la Plata, on est surpris de la grande différence que présente l’aspect
de deux pays si voisins; et, lorsqu’on aborde à Montévidéo, la présence
des roches de gneiss est le seul indice qui montre qu’on soit en Amérique.
Des plaines basses, ondulées et sans fin, où les arbres sont rares et
même où ii n’y a point d’arbres, remplacent ici les forêts épaisses et les
montagnes de Rio de Janeiro.
» Cette contrée, formée d’une terre meuble et légère, paroît due en
partie aux alluvions. Les eaux qui la couvroient autrefois ont entassé leurs
dépôts sur les roches primitives, dont quelques-unes apparoissent maintenant
à la surface du sol. La ville de Montévidéo est bâtie sur une pareille
base : c’est un gneiss dont les couches sont plus ou moins inclinées,
tantôt horizontales et quelquefois verticales. Les premières, plus dures et
d’un grain plus fin, servent surtout dans la construction des édifices. On
trouve aussi des schistes bleus compactes, qu’on emploie pour carrelage.
Le mica qu’ii renferme est blanc ou noir, et réunit parfois ces deux cou-
( i ) On entend par bande de l’horizon un segment angulaire de iSo » d’am p litu d e , que le
rumb désigné partage en deux parties égales.
LIVRE VI. — D e P o r t - J a c k s o n e n F r a n c e . > 3 3 7
leurs dans les mêmes couches. Aux environs on trouve des blocs de
feldspath laminaire, d’un pied de diamètre; et en allant à ia petite montagne
conique , dite le Monte-Video, et qui est située à l’Ouest de la ville,
on remarque des couches verticales de phyllade, qui ne font qu’apparoître
à la superficie, et annoncent qu’on passe à un autre terrain. » [M . Quoy.)
M. Gaudichaud remarque avec raison que le sol des environs de Montévidéo
a beaucoup d’analogie avec celui des îles Malouines, et, chose
non moins remarquable, que les couches qui le composent paroissent
avoir une direction semblable à celles qui sillonnent les bords et le
fond de l’immense baie Française, c’est-à-dire qu’elies se dirigent de
l’E. S. E. à r o . N. O., à peu près.
Un fleuve, ou plutôt une mer d’eau bourbeuse, parcourt cette contrée.
C'est sur ses bords, et non loin de la ville de Montévidéo, qu’on trouve
enfouis, dans une terre légère, des débris de grands animaux dont les
espèces n’existent plus. Les bancs nombreux qui encombrent le cours de
la Plata semblent indiquer que son lit n’eut pas toujours la vaste étendue
qu’il a maintenant, et que ses eaux se rendoient à la mer par plusieurs
issues; il en est du moins ainsi de la plupart des grands fleuves, qui
tendent toujours à gagner en surface, jusqu’à ce que la nature ou l’art
s’opposent à leur agrandissement.
« Dans ie port, qui n’est qu’une anse peu abritée, dit M. Qitoy, les
eaux du fleuve s’avancent dans les terres par de nombreuses petites lagunes
marécageuses. On doit attribuer à la nature du terrain et à la violence
des vents, lorsqu’ils soufflent par rafales, l’absence des grands arbres
dans toute cette immense étendue de l’Amérique.»
§. V.
Productions naturelles.
'égétaux. — « L’histoire naturelle, observe M. Gaudichaud, est nécessairement
peu variée, sur un sol aussi pauvre de grands végétaux. La
première question qu’on soit disposé à se faire en voyant la campagne
qui environne ia ville, c’est pourquoi il n’y a pas de bois dans des lieux
Géolo g ie .