
1 1 42 VOYAGE AUTOUR DU MONDE.
Colonie griefs conteiius dans sa plainte. Le même magistrat peut aussi envoyer
Port-Ja/kson temporairement, quand ie cas l’exige, ies déiinquans dans la brigade de
Moyens forçats enchaînés que le gouvernement emploie sur les routes et à
«.oercitifs, etc. iravaux publics.
Les établissemens de pénalité, tels qii’étoient jadis ceux de Newcastle
et du Port-Macquarie, et que sont aujourd’hui l’île Norfolk et ia baie
Moreton , servent particulièrement de réceptacle aux convicts transportés
pour de grands crimes et à long terme. On y reçoit aussi ceux qui, pendant
ieur résidence dans les districts déjà colonisés , ont montré par leur
mauvaise conduite qu’ils devoient être soumis à une discipline plus sévère.
II y a des criminels incorrigibles, dit ie D.^Lang, qu’il faut retrancher
de la société, autant pour leur réforme particulière que pour l’intérêt du
public, et dont l’influence pestilentielle seroit capable de corrompre une
chaîne même de forçats. L’île Norfolk est surtout admirable pour opérer
l’isolement dont il s’agit, parce qu’en raison des récifs qui l’entourent, il
est absolument impossible de s’en échapper. Aucune femme convicte n’y
est admise.
Il seroit à désirer que les grands criminels envoyés dans les établissemens
de ce genre fussent condamnés à y demeurer à perpétuité. On a
encore proposé que les moins coupables n’y fussent retenus que peu de
temps , et comme dans un lieu de correction. Je ne sais si je me trompe,
mais il me paroît qu’une épreuve de ce genre seroit plutôt capable d’infecter
tout à fait ceux qui y seroient soumis, que de les amender sous
quelque rapport que ce pût être.
A la manufacture de Parramatta et à ses deux succursales, avons-nous
dit, sont renfermées les convictes qui doivent y rester en dépôt, jusqu’à ce
qu’elies puissent être placées chez ies colons. Elles composent, avec les
femmes qui ont été rendues par ieurs maîtres au gouvernement, pour
cause de surabondance de service, ia première classe des détenues; on
comprend dans la iroiflmc celles que i’on considère comme incorrigibles
ou qui sont condamnées à une reclusion temporaire, en raison de quelque
nouveau forfait. Une classe intermédiaire à ces deux-là, désignée sous le
nom de seconde classe, comprend les convictes qui, étant restées pendant
ie temps de ieur punition dansia 3“ ou dernière classe, y ont subi une sorte
Moyens
coercitifs, etc.
LIVRE V .— D e s S a n d w i c h à P o r t - J a c k s o n in c l u s i v e m e n t . 1 1 4 3
d’épreuve et sont enfin jugées dignes de monter à la classe supérieure ; elies
ont alors l’espoir d’être placées chez les coions en qualité de domestiques.
«Les paresseuses, dit le convict Mellish, sont mises en prison, où on
les force à travailler. En cas de vol, elies sont envoyées au dépôt d’un
établissement pénal ( tel que la baie Moreton ), pour y travailler à des
ouvrages de femme avec un collier de fer autour du cou. » Elles sont
encore punies par des privations, des travaux de peine ou par la réclusion,
selon qu’elles le méritent. Celles qui, étant à i’état de domesticité, commettent
quelque faute grave, sont renvoyées à la manufacture de Parramatta,
ou aux dépôts succursales de Bathurst et de la rivière Hunter,
pour y être châtiées.
Dans ces villes, et surtout dans ia capitale, si les constables chargés de
la visite des cabarets y rencontrent une convicte qui ne soit pas munie
d’un certificat de service ou de mariage, iis la mènent en prison, d’où,
si c’est la première fois qu’elle soit en faute, elle est simplement renvoyée
au dépôt ; mais s’ii y a récidive, on l’y retient prisonnière et enchaînée
pendant un certain laps de temps.
Beaucoup d’excès et d’abus résultent de cette grande réunion de femmes ;
mais ce quiy ajoute encore, c’estla facilité qu’ont certains hommes de s’y
introduire soit légalement, soit par fraude, ainsi que nous l’avons vu plus
haut; cette agglomération singulière de gens à differens degrés de criminalité
auroit dans tous ies cas un fâcheux résultat, alors même que le mélange
des sexes n’y existeroit pas. On a remarqué, en effet, que les personnes les
plus perverses étoient toujours celles qui avoient ie plus d’influence sur
les autres. Triste prérogative de ces gens corrompus!
Les condamnés qui, se faisant remarquer par une conduite régulière, Encouragemens
et louable, ont des familles à entretenir, sont en général traités avec plus
d’égards que les autres ; s’ils sont ouvriers et compris dans la réserve du gouvernement,
on leur permet d’avoir un logement hors de la caserne, et de
travailler pour leur compte aux heures et aux jours où leur devoir ne ies
appelle pas ailleurs. Malheureusement la même indulgence s’est étendue
à un grand nombre d’hommes qui n’ont pas de famille; et, ce qui est
bien plus singulier, à des individus qui vivent en concubinage.Le nombre
des convicts employés en 1 8 1 9 , dans les établissemens du gotiverne-
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