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Histoire.
oriental, et que, depuis le 20 janvier 1817, ils sont restés les maîtres de
Montévidéo.
Le général Frustoso Rivero, commandant d’un petit corps de troupes
de 3 à 4 °o hommes que Buenos-Ayres opposoit aux Portugais, est le
seul, dit-on, qui, dans cette province, ait combattu et fait la guerre avec
honneur. Se voyant, seul avec sa petite armée, opposé à des adversaires
puissans, il n fini par obtenir des Portugais une capitulation avantageuse
par laquelle il lui étoit permis de recevoir ses ordres du Cabildo ou municipalité
de Montévidéo, et de conserver le commandement de ses troupes.
Tel étoit l’état des choses lorsque j’ai quitté Rio de ia Piata, tandis que
Buenos-Ayres'étoit plus que jamais livré aux horreurs de l’anarchie.
Les lettres que j’ai reçues de Montévidéo, en date du 3 t août 1822,
indiquoient un état de choses plus calme ; « L ’anarchie qui a régné si
longtemps à Buenos-Ayres, m’écrivoit-on, paroît devoir faire place à un
ordre de choses plus régulier. Depuis un an surtout, une administration
vigoureuse a ramené la tranquillité, calmé les haines, réuni ies partis,
mis de l’ordre dans les finances, et semble enfin annoncer à ce beau,
mais trop malheureux pays, un long intervalle de prospérité et de bonheur.
» Montévidéo continuoit à jouir d’une paix profonde; mais on
craignoit qu’elle ne fût troublée lors du départ des troupes européennes
qui y tenoient garnison, et qu’on annonçoit devoir être prochain.
Ces prévisions ne se sont que trop réalisées. Délivrés de la force militaire
qui ies comprimoit, les habitans n’ont pas tardé à s’ériger en république
à l’instar de Buenos-Ayres. Mais bientôt les jalousies sont venues
souffler le feu de la guerre civile; des ruisseaux de sang ont coulé;
et il est à croire qu’ici encore ie bien ne pourra renaître que de l’excès
du mal, et que les républicains de Montévidéo boiront longtemps à ia
coupe empoisonnée des espérances trompées et du malheur!
§. II.
Géographie.
On sait que la ville de Montévidéo est bâtie sur le bord septentrional
de Rio de la Piata, et à l’entrée orientale d’une anse médiocrement
LIVRE VI, — De P o r t - J a c k s o n e n F r a n c e . 13 3 i
profonde, qui sert de port à la ville; du côté Ouest de cette anse se
trouve la petite montagne qui donne son nom à la ville. Elle est stérile,
de forme arrondie, haute de 2 à 300 toises [390 à 585 mètres] au plus;
mais, en raison de l’aplatissement général du sol, elle domine tout le pays.
A son sommet paroît tm bâtiment fortifié, qui a servi autrefois de
phare; plusieurs courans d’excellente eau se trouvent à la base de la montagne
dans deux jolies petites baies sablonneuses, situées à ia partie Sud-
Ouest; c’est là où les vaisseaux mouillés en grande rade viennent s’approvisionner
avec facilité; une autre aiguade, directement en face d’une
petite île, est affectée à l’usage des navires qui stationnent dans le
port.
L ’eati, dans les environs de Montévidéo, est rare, trouble, souvent
lactescente et impure; eile sourd lentement des terres, et se rend dans
des puits ou des espèces de citernes pratiquées dans le sol. Ces sortes
de réservoirs sont assez nombreux.
On peut prendre sur notre planche i 10 une idée de la ville qui nous
occupe, et de son système de fortifications; une légende, placée dans un
des angles du tableau, en désigne ies principales parties et les édifices les
plus remarquables. Sa position géographique, prise à notre observatoire,
dans le fort San-José, a été fixée par 34° 3 f i 3", 5, de latitude, et sa longitude
Ouest de Paris, par 5 8“ 3 4^ 45 "> ° , ainsi qu’on l’a indiqué sur le plan.
Sans être très-jolie, la ville de Montévidéo est cependant agréable; ses
rues sont tirées au cordeau, mais ne sont pas pavées, en sorte que,
suivant ia nature du temps, on est toujours sûr d’y trouver, soit de la
boue, soit de la poussière. Il y a cependant, sur les côtés, des trottoirs
en larges dalles. L’église principale, édifice vaste et assez élégant, l’emporte
de beaucoup sur le théâtre, dont l’architecture n’a rien de remarquable
que son excessive simplicité. Les maisons, comme dans l’Inde et
au Cap de Bonne-Espérance, sont toutes terminées par des argamasses,
espèces de terrasses, garnies de parapets et de bancs, d’un usage bien
convenable pour des promenades de famille, quand on a des motifs pour
rester en déshabillé. Queiquefois on y place des fleurs, et même des serres
pour les contenir. C ’étoit sur une terrasse de ce genre que, pendant la
durée de mon séjour chez M. Juanico, je faisoismes observations magné-
Remarques
sur
M on te v id eo .
Géographie.
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