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Po rt-Ja ckson .
D e l’homme
en société.
Autorité
souveraine.
surprise ces embarcations naviguer avec une entière sécurité au milieu
des brisaus, alors que nos chaloupes et canots n’eussent pu le faire sans
un danger imminent. Chacune d’elles peut porter deux adultes, qui la
meuvent avec des pagaies très-courtes, dont ils tiennent une de chaque
main : à cet effet on se place à genoux sur une espèce de bourrelet posé
au fond de ia pirogue; quand on n’a qu’une seule pagaie, on la manoeuvre
alternativement à droite et à gauche de l’embarcation.
S. V .
Gouvernement,
Dawson, après être resté longtemps parmi ies naturels du port Stephens,
trouvoit qu’il iui restoit encore beaucoup à apprendre pour connoître
à fond ies institutions et les règles du gouvernement des indigènes,
lesquelles, ajoute-t-il, sont très-curieuses et très-inte'ressantes. Toutefois il
ne paroît pas que ie pouvoir suprême d’un grand corps de nation réside là
nulle part chez un seui individu; on n’y voit au contraire que de petites
tribus ou de grandes familles indépendantes, dont les membres se réunissent
à certaines époques, quand l’intérêt commun l’exige. Déjà Collins
avoit cru remarquer que ces familles étoient sous l’autorité de l’homme
le plus âgé (le la peuplade, et qu’on l’appeloit béanna (père), dénomination
qui étoit aussi appliquée par eux au gouverneur anglais de Port-
Jackson, et non pas, comme on l’a prétendu, à tousles maîtres par
i-apport à ieurs subordonnés.
Forme du gouvernement. — Ces considérations et quelques autres qui ont
ete énoncées ailleurs, en parlant de la religion, me portent à croire que
leur gouvernement a une fort grande analogie, j’ai presque dit une identité
parfaite, avec ceiui des anciens Mariannais. Dans ce cas ce seroit le
doyen des grands parens qui seroit le chef de la tribu.
On s est assuré que les pères et mères conservent pendant toute leur
vie une influence remarquable sur leurs enfans, que ceux-ci soient mariés
ou non. Tant que les fils restent garçons, ils sont obligés de résider avec
en société.
LIVRE V. — D e s S a n d w i c h à P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t . 783
la famille, et d’obéir au père; mais à sa mort, c’est la mère qui a sur eux P o n - Ja ck so n .
i’autorité. A l’instant où son veuvage commence, si ses enfans sont tous D e l’homme
mariés, elle habite avec l’un d’entre eux, et ne se montre pas moins attachée
à ses petits-enfans qu’elle ne l’a été aux siens propres. Dawson cite
le cas d’un fils qui, désirant se marier, amena chez lui une jeune fille
dont il vouloit faire sa femme; mais sa mère, ayant de l’antipathie pour
cette jeune personne, et ne voulant jamais consentir à l’union projetée,
ii fut contraint de renvoyer sa prétendue et de faire un autre choix.
Il n’est pas rare de voir des individus d’une trempe particulière de caractère
exercer parmi leurs compatriotes une grande influence ; c’est
surtout dans les réunions un peu nombreuses que cela s’observe. Depuis
l’origine de la colonie de Port-Jackson on a remarqué que ceux des
naturels qui parloient ie mieux anglais, ou qui étoient protégés par les
autorités européennes, jouissoient de beaucoup de considération parmi
leurs compatriotes, et qu’on leur obéissoit. On en a conclu qu’il ne seroit
pas très - difficile de plier ces sauvages à un gouvernement stable et
régulier, analogue aux nôtres, en investissant d’une plus forte autorité
ceux d’entre ies naturels qui montreroient une intelligence pius développée,
Telle paroît surtout avoir été l’intention du digne gouverneur
Macquarie, lorsqu’il fit distribuer des médailles à un petit nombre
d’aborigènes, ainsi que nous ie verrons dans la suite.
Ce qui précède s’applique aux parties de la Nouvelle-Hollande où les
Anglais se sont établis dans ie principe, mais je présume que le même
systè.me de gouvernement s’étend aussi au continent austral tout entier;
cette idée se trouve corroborée par divers témoignages, et d’abord par le
récit de deux matelots (i) qui, après un naufrage, sont demeurés pendant
plusieurs mois de 18 2 3 , chez les sauvages de la baie Moreton; ils s'y
sont assurés, en effet, que i’autorité politique réside là entre les mains
d’un chef unique; dans leur relation ils ne désignent jamais ce chef que
sous le titre de roi, et donnent constamment le nom de reine à l’une de
ses femmes, car il en avoit deux, dont une étoit de rang inférieur. Le monarque
jouissoit de privilèges évidens et d’une grande autorité sur toute
I ) F ie ld ’ s hydrographical Memoirs.
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