
Iles Sandwich.
Gouvernement .
Éta t milii
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gouverneur de l’île dans laquelle leur propriété est située; iis s’en font
payer un, à ieur tour, paries fermiers ou les paysans qui cultivent pour
eux. Les gouverneurs doivent aussi au roi une redevance annuelle.
Ces tributs consistent en bois de sandal, pirogues, bois de construction
, cochons , chiens , poissons secs ou salés, poules, végétaux, poé ,
filets, nattes, étoffes, plumes de couleur, paniers, calebasses, & c ., que
l’on donne en quantité pius ou moins forte, suivant la richesse du contribuable.
Le roi, dit-on, avoit dans ses caisses, en 1 8 1 9 , une somme de
300000 piastres en argent comptant, ou environ un million et demi
de notre monnoie. Ses revenus en ce genre s’augmentoient des droits d’ancrage
imposés aux navires de commerce qui séjournoient à Wahou ; on
payoit ¿0 piastres pour le mouillage en rade, 80 pour entrer dans le port ;
une piastre, dont la moitié lui étoit dévolue, pour avoir un pilote. Il est
problable que, pour jouir du droit d’abattre en carène, les navires étoient
aussi soumis à une subvention particulière, afin de pouvoir faire usage du
ponton destiné à cet objet.
Eu cas de guerre, tous les hommes capables de servir sont appelés à la
défense commune. Des lances de diverses sortes (pl. 90), les unes à pointe
barbelée (fig. 3), les autres à pointe plate (fig. 5 ); des javeiots (fig. 4);
des pieux servant aussi d’instrument d’agriculture (fig. ¿ ); des frondes
tissues en kair ou en cheveux; des poignards ou dagues en bois dur,
nommés pa/ioa ; telies étoient les armes offensives des anciens guerriers
sandwichiens.
Déjà le capitaine Cook avoit remarqué que ieurs arcs et leurs flèches
étoient trop foibles pour être employés utilement à la guerre;,nous en avons
porté ie même jugement. Peut-être, ainsi que nous l’avons dit (pag. ¿09),
sen servoient-iis uniquement à la chasse des oiseaux qui leur fournissent
des piumes colorées.
Soumis à une sorte de tactique militaire , ils savoient construire en
pierres amoncelées des éspèces de camps retranchés.
Les femmes suivoient farmée, et portoient des calebasses pleines d’eau,
et des provisions de bouche pour réparer, après l’action, les forces des
combattans; elles s’occupoient aussi du pansement des biessés.
LIVRE IV. — D e G o a m a u x S a n d w i c h i n c l u s i v e m e n t . ¿ 2 i
Sous le règne de Taméhaméha, les canons, les fusils et les armes Iles San dw ich,
blanches d’Europe furent introduits aux Sandwich; il s’y en trouvoit un Gouvernement,
assez grand nombre quand nous visitâmes ces parages. Une belle batterie
de vingt-deux canons, du calibre de 2 2 , tous montés sur affûts marins,
étoit établie à Kayakakoua, près du débarcadère au Nord de la baie ;
deux petits mortiers en cuivre se trouvoient placés devant la maison de la
princesse Kéohoua. Toute cette artillerie paroissoit être en bon état,
ainsi que les ustensiles propres à son service.
Quelques canons, dont nous ne pûmes connoître le nombre, garnis-
soient en outre ia plage de Kohaïhaï. «L ’entrée du port d’Onorourou,
ditM. Guérin, étoit défendue par une forteresse quadrangulaire très-vaste,
entourée de murs crénelés, ayant de cinq à dix pieds de hauteur, suivant
i’inégalité du terrain. Les pièces d’artillerie qui arment cette forteresse sont
pour la plupart des caronades de 24 et de 3 2 , placées dans des embrasures
beaucoup trop ouvertes ; néanmoins ies soldats destinés à les manoeuvrer
pourroient être passablement à i’abri derrière les parapets et les palissades.
Nous ne sommes point entrés dans ce fort, et nous n’avons pu
juger par conséquent de sa disposition intérieure : on y comptoit cinquante
quatre bouches à feu. »
Les fusils étoient en grand nombre entre ies mains des insulaires et
dans les magasins du roi ; il y avoit aussi une immense quantité de
poudre de guerre.
Le pavillon sandwichien, tel que nous i’avons vu flotter à Kohaïhaï et sur
ie fort d’Onorourou, se composoit d’un yacht anglais, sur un fond rayé
horizontalement de neuf bandes alternatives, blanches, rouges et bleues:
le blancétoit placéle plus haut et leyacht à i’angle supérieur, près laralingue^
II nous reste à dire un mot de la marine des naturels. A l’époque où M arin e ,
nous visitâmes ces parages, on comptoit aux Sandwich cinq brigs (i) de
90 à 100 tonneaux, un nombre égal de goélettes du port de ¿0 à 70, et
une dixaine de cutters de 20 tonneaux environ; en tout 20 navires à
formes européennes : ies brigs avoient été vendus par les spéculateurs
anglo-américains ; le reste sortoit des chantiers du ro i, où ils avoient
( I ) T ro is de ces brigs étoient à O no ro u ro u , un quatrième dans la baie de W a ïtia sur l’ile
O w h y h i, le cinquième à A to u a ï. ( Voyez plus h au t, page 54 8.)