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en société.
Agriculture.
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Chasse,
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§. IV .
I n d u s t r i e .
Les travaux agricoles des peuples qui nous occupent, se réduisent à ia
récolté des racines de fougère, qui forment la partie principale de leur
nourriture, et qu’ils extraient du sol avec des bâtons crochus, d’un bois
fort dur; quant à ia culture proprement dite, la nature seule en fait les
frais.
Les habitans éloignés des bords de la mer aiment passionnément la
chasse, passe-temps d’autant plus agréable pour eux, que le climat de
ces contrées est fort beau, et que ies arbres des forêts ne sont point assez
serrés pour les gêner dans leur marche. Le kanguroo est le gibier dont
ils font le plus de cas, à cause de son voiume et de la bonté de sa chair;
ils recherchent aussi beaucoup ies opossums, certains oiseaux, les gros
lézards, et même les rats.
La chasse des kanguroos est difficile , parce que ces quadrupèdes
sont très-fins, et qu’ils se laissent difficilement approcher, soit par les
hommes, soit par les chiens ; mais on oppose la ruse à ia ruse. Lorsque
les naturels veulent en prendre plusieurs, ils se réunissent en troupe, et
suivent la tactique que voici : après s’être rangés sur une seule ligne, ils se
mettent en marche en criant avec force, et chassent devant eux tous les
animaux qu’ils rencontrent ; petit à petit ia ligne se courbe, l’intervalle
qu’elle embrasse diminue, et les extrémités viennent aboutir enfin, soit au
bord d’une rivière ou d’un marais, soit au pied d’une montagne escarpée.
Par cet artifice les kanguroos se trouvent complètement cernés, et c’est
alors qu’on en commence le massacre; on choisit de préférence les plus
gros, et l’on ne tue que le nombre nécessaire. Ces pauvres bêtes, en se
jetant à l’eau, n’auroient aucun moyen de salut, car les chasseurs les
y poursuivroient et les assommeroient à coups de waddy.
Si l’on n’est à portée d’aucune rivière ou d’autres obstacles qui
puissent arrêter le gibier, la chasse est beaucoup moins productive*,
ou exige un plus grand nombre de chasseurs : il faut en effet, dans
LIVRE V.— D e s S a n d w i c h à P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t . 777
cas, circonscrire entièrement le terrain destiné à ia chasse, dont
1 etendue est ordinairement d’un à deux milles de circonférence ; pour
cela les hommes forment un cercle, qu’ils resserrent par degrés, jusqu’à
ce qu ils ne soient plus qu’à dix ou quinze toises les uns des autres ; alors,
à un signai donné, ils mettent le feu aux herbes et aux broussailles de
laire qu’ils entourent, se rapprochent du centre à mesure que l’incendie
s étend, et brandissant ieurs sagaies ou leurs waddys en faisant retentir
les airs de cris horribles. Les malheureux kanguroos, ainsi pressés,
cherchent de tous côtés à fuir, mais c’est en vain; le feu d’une part et
ies assaillans de l’autre assurent à la fois leur perte, et bientôt ils succombent
sous les coups qui leur sont portés.
A la baie Moreton, on emploie pour la même chasse des filets de
grandes dimensions, que i’on tend dans la plaine, pour opposer un obstacle
à la fuite des kanguroos; la troupe des chasseurs complète ensuite
le cercle. Cette méthode, comme on voit, n’exige pas autant d’hommes
que la précédente.
Lorsque l’on veut prendre les opossums, on monte au sommet des
plus grands arbres, résidence habituelle de ces animaux, et on ies retire
des trous où ils se logent, avec une baguette crochue; on atteint de ia
même manière les gros lézards appelés guanas ou plutôt igucmas. A l’égard
des rats qui vivent dans des terriers, les naturels allument du feu à l’ouverture
pour les faire sortir, et ensuite les happent avec ia main.
Pièges. — \\s attaquent ordinairement les oiseaux à coups de sagaies ou
de pierres, selon leur grosseur; mais voici une manièi-e assez curieuse
qu’iis ont de chasser les éperviers et les aigles de mer. Un homme
tenant un poisson dans sa bouche, se couche en plein air sur le dos
se couvre en partie de ramée, et reste ensuite sans mouvement. Dès que
l'oiseau aperçoit l’appât, ii commence par rôder quelque temps autour, et
s’approche enfin pour s’en emparer; mais saisi bientôt iui-même par
le rusé chasseur, il devient ainsi victime d’une trop grande confiance.
A ce piège il faut en ajouter un autre, qui consiste en une sorte de
cage de 40 à 50 pieds de longueur, construite avec des broussailles et
des roseaux, et consolidée par un taius de terre qui règne tout autour
extérieurement. L ’ouverture a i pied 4 de diamètre, puis eile va en »e
D e i’homme
en société.