
Description
des
îles Malouines.
Histoire.
» étroite, et, autant que je pus ie remarquer, il y a peu d’eau sur sa
» rive septentrionale; mais je crois très - fermement que toute espèce de
» vaisseaux pourroient passer en rangeant ia rive du Sud; car il est à
» présumer que le fond augmente dans cette partie. Néanmoins il seroit
>> nécessaire de chercher un canal assez profond pour que les navires
» pussent y entrer à la mer basse. J ’aurois bien voulu rester toute la nuit
•» au vent de cette île ( 1), mais on me représenta que l’objet de notre
» navigation n’étoit pas de nous amuser à faire des découvertes. Près de
» cette île, nous en vîmes une autre (2) dans la même nuit, ce qui me fit
» croire que peut-être elles appartenoient l’une et l’autre aux îles Sébald
» de Weerdt (3).
» Nous reprîmes notre route à I’O. S. O ., qui n’étoit que le S. O,
» corrigé (4); l’aiguille aimantée déclinant alors vers i’Est de 22°, nous
» fîmes voile dans la même direction (5) jusqu’à ce que nous arrivâmes
» par ia latitude de 33°. »
» Dans le manuscrit comme dans la relation imprimée, continue Byron,
il est dit que cette île est par 4 y “ de latitude; qu’elle parut d’abord à
i’Ouest du vaisseau, et être couverte de bois; qu’on y découvrit un port
où un grand nombre de vaisseaux à l’ancre pourroient être en sûreté,
( i) « / would have had there stood upon a wind all night. » L e traducteur français du vo y ag e
de B yron a rendu ainsi ce pa ssage , ccj^aurois bien voulu rester sous le vent de cette He toute la
nuit ; » ce qui est exactement le contraire de la pensée de fau teu r.
{2) L es marins savent qu’ à une grande distance de terre les parties les plus élevées de la côte
présentent souvent fa sp e c t d’une île ; je crois que tel étoit ici le c a s , et que cette deuxième Me
n’est que le mamelon d’une montagne ou d’une terre é le v é e ; car on ne peut supposer que
C ow le y ait voulu parler de f îlo r qui se trouve très-près de te r re , dans le S . E . de la partie
méridionale du port dont il est ici question.
{3) O u , comme dit C ow le y dans sa mauvaise orthographe, the Sibble D’wards.
(4) I l ne paroît pas que le rédacteur du vo y ag e de C ow le y a it été bien fort en m a r in e ;
l’O . S . O ., avec 2 2 ° de déclinaison N . E . , ne deviendroit pas le S . O . mais fü u e s t . II y a
donc nécessairement ici une grande erreur, que personne ne paroît a voir remarquée. J e pense
qu’ il faut lire : « Nous reprîmes notre rouie au S. S. 0., qui n’étoit que le S. 0. corrigé. » E t
c’ est très-probablement la route que dut suivre C ow le y , pour se ren dre , du port devant
lequel il se tro u vo it , au détroit de Mage llan.
(5) C e tte direction de la route a dû aussi être altérée par un courant portant à l’E s t ; sans
cela il eût été impossible à C ow le y de la continuer jusque par 5 3 ° de latitude. Mais les courans
prennent souvent dans ces parages la direction que je leur suppose, comme on peut le
v o ir dans la partie Hydrographique du VoyagQ de VUranie, et dans la relation du capitaine
B e au ch ên e , dont il sera parlé plus bas.
LIVRE VI. — De P o r t - J a c k s o n e n F r a n c e . 1 271
et qu’elle étoit fréquentée par une quantité innombrable d’oiseaux. On Description
voit encore, par ces deux relations, que le mauvais temps ne permit -¡i^s Malouines,
point à Cowley de descendre à terre, et qu’ii gouverna au S. O. jusqu’à Histoire,
ce qu’il fût arrivé par ia latitude de 53°. li est donc certain que Cowley,
de retour en Angleterre, donna le nom d’île Pépys à ce qu’il avoit d’abord
pris pour les îles Sébald de Weerdt, et il seroit facile d’en assigner plusieurs
raisons; mais quoique la supposition d’une erreur de chiffres ne paroisse
pas fondée, cependant, comme il ne se trouve point d’île au 47® degré,
on ne sauroit s’empêcher de croire que la terre aperçue par Cowley
ne soit autre que les îles Falkland. La description du pays s’accorde presque
sur tous les points; et même ia carte jointe à la relation présente la même
forme générale (i), avec un détroit qui la traverse dans ie milieu. »
A une époque où l’art de dresser les cartes étoit entièrement dans
l’enfance, et où l’hydrographie des Malouines et de la côte orientale de
Patagonie laissoit encore presque tout à désirer, la discussion de Byron
pouvoit paroître péremptoire; mais si l’on jette aujourd’hui les yeux sur
nos cartes modernes, la nullité de l’explication ci-dessus devient évidente.
Qui pourroit en effet mettre en doute que ia prétendue île Pépys
soit autre chose que ia portion orientale du continent américain comprise
entre les parallèles de 4 y et 49° Sud! Les terres forment là un
immense promontoire, qui doit offrir l’aspect d’une île au marin qui en
navigue à quelque distance. 11 est de plus évident que le magnifique
port dont il s’agit est le Port-Désiré; l’entrée en est effectivement étroite,
et la description que l’auteur donne, de ce qu’ii a vu du large, s’y rapporte
exactement et ne s’appliqueroit point à la partie orientale des iles
Malouines, où (a baie Française, qui s’y trouve, a au contraire une entrée
fort spacieuse et une eau profonde.
On voit près du Port-Désiré un rocher blanc, remarquable au-dessus
de l’eau : il n’y en a point à l’Est des Malouines. Cowley étant dans le
N. E. du port qu’il cite, ia sonde lui donna fond par 26 brasses, et
l’on trouve justement un tel brassiage dans cette position, sur la carte
( i) C a r te évidemment faite après coup, et sur laquelle on a cru de voir marquer, peut-être
de souvenir, les deux prétendues îles qui sont citées dans la relation. E n tre deux îles voisines
on doit toujours admettre un canal qui les sépa re; il n’y a rien là de caractéristique.
Yyyy y y y *