
Coion ie
âe
P ort-Jackson.
Indigènes
actuels.
de peuplades sauvages de l’Amérique et de l’Afrique : « Depuis trois
» siècles nous sommes là avec nos lois, nos arts, nos sciences, notre
» civilisation, notre commerce, notre luxe ; qu’avons-nous gagné sur l’état
■ » sauvage? Rien ! Nous détruisons ces malheureux avec le fer et l’eau-de-
» vie; nous les repoussons insensiblement dans i’intérieur des déserts,
» jusquà ce qu’enfin ils disparoissent entièrement, victimes de nos vices
« autant que de notre cruelle supériorité (i) ! ->
§. II.
Digression sur les Nouveaux-Zélandais
De bonne heure les gouverneurs de Port-JacJcson ont senti de quelle
importance il seroit pour la colonie qu’ils administrent, de multiplier
des relations commerciales avec la Nouvelle-Zélande ; aussi n’ont-iis
rien oublié de ce qui pouvoit flatter ies goûts ou attirer ies regards de
Ja mâle population qui habite cet archipel. A plusieurs reprises quelques-
uns de leurs chefs sont venus à Sydney, et y ont pris une idée pius
avantageuse de la supériorité intellectuelle et manufacturière des Anglais,
qu’ils ne l’avoient pu faire jusque-là dans leurs relations avec
ceux des navigateiws de cette nation qui, à diverses époques, ont
relâché dans cette partie des terres australes. Enfin, des voyages exécutés
en Angleterre et à Londres même par ces sauvages, ont achevé de
les éblouir et ont fait naître chez eux le vif désir de posséder les marchandises
et ies objets de luxe qui pendant si longtemps ont excité
leur convoitise.
II y a plusieurs années que le R‘f M. Marsden établit, près de Parramatta,
une école spécialement consacrée aux habitants de ce groupe
d’îles. J ’ignore si cette institution a jamais été bien importante : et
quoique l’on accorde une entière justice aux intentions pures du respectable
fondateur, je n’ai pas oui dire que les progrès de ses élèves aient
été fort saiilans. Un petit nombre d’adultes cependant ont profité de leur
séjour dans la colonie pour acquérir quelques notions dans la pratique de
( i) J . de M a is tre , P rin c ip e générateur des constitutions politiques.
LIVRE V. — D e s S a n d w i c h à P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t . 909
l’agriculture et de quelques autres arts utiles; mais depuis longtemps il C o lonie
n’est plus question d’aucun établissement de ce genre. Port-Lckson
Intelligence des Nouveaux-Zélandais.— Ceux des Nouveaux-Zélandais Digression sur
qui sont venus à Sydney, dit Busby (1), ont souvent montré une curiosité 'Y^|°“X i r '
et une justesse d’esprit qui sembloient être plutôt le fait d’étrangers bien
élevés que le fait de sauvages ignorants. Parmi ces visiteurs, ceux qui ont
été reçus avec assez d’égards pour avoir la liberté de satisfaire leur curiosité
sans crainte et sans danger d’insulte ont montré, par la nature des objets
sur lesquels ils fixoient leur attention, un très-haut degré d’intelligence
et de pénétration. C ’est ainsi qu’on les a vus examiner avec de minutieux
détails les pièces d’une mécanique, et que, s’extasiant devant les brillantes
couleurs d’un tapis de pied, ils ne négligeoient point de comparer sa con-
texture avec celle des pagnes ou étoffes grossières fabriquées par feurs
femmes. En gi^érai ils paraissoient avoir une admiration extrême pour
tous les objell qui les frappoient vivement, et pour les personnes qui
en étoient en possession.
Lors du séjour àe Í Uranie an Port-Jackson, plusieurs chefs Nouveaux-
Zélandais y vinrent en visite; nous les observâmes avec intérêt; et M. Pel-
fion dessina avec son exactitude accoutumée les figures de quelques-
uns d’entre eux, qu’on trouvera gravées sous les n.°® i, 2 et 3 de notre
planche 107. Les dessins placés au-dessous de ceux-là onifété faits suides
têtes desséchées, à la Nouvelle-Zélande même, etsinguiftement bien
conservées quant aux formes et aux moindres détajls. Nous achetâmes
ces curiosités à Port-Jackson, d’où elles ont été transportées à Paris et
déposées au Muséum d’histoire naturelle, il ne faut donc considérer l’esquisse
de ces trois dernières têtes que comme une étude de ces tatouages
singuliers et compliqués que se font les chefs de ces peuplades guerrières.
On remarquera sans doute que parmi eux, les uns ont les cheveux crépus
et que les autres les ont lisses.
« Les chefs de la Nouvelle-Zélande, dit Busby, qui nous fournit les
«détails suivans, sont personnellement remarquables par une vigueur
( i ) N o y sz Authentic information relative to N e iv -S o u th -W a le s an d N ew -Z e la n d , hy Jo h n
Busby.