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828 VOYAGE AUTOUR DU MONDE.
Histoire cl’indiviclus ne peuvent plus aujourd’hui trouver, dans cette contrée, à
P o n - Ja ck so n , nourrir par leur travail; inconvénient cjui paroît résulter surtout de
1 8 3 1 . l’emploi exagéré des machines, et qui oblige la communauté à venir à
leur secours.
« En négligeant les vertus morales pour ne s’occuper que des valeurs
» matérielles, dit M. de Villeneuve [op. cit.), l’économie politique an-
>. glaise a bien révélé à quelques hommes l’art de s’enrichir, mais il ne
» lui étoit pas donné de résoudre le problème d’une écjuitable distribution
» de la richesse. En plaçant ia destinée de l’homme dans la sphère étroite
» et grossière des sens et des joLiissances physicjues, elle pouvoit bien
» exciter la cupidité, les besoins et le travail, mais elle détruisoit tous
» les liens qui doivent unir les riches aux pauvres; elle enievoit au tra-
» vail son but moral et sa juste récompense; elle tarissoit les sources
» de l’aisance des classes ouvrières, c’est-à-dire la sobriété, l’économie,
» la prévoyance et la suffisance du salaire. »
L ’émigration volontaire a été l’un des premiers et des plus puissans
expédiens auxquels jusqu’ici ait avisé l’Angleterre pour atténuer le mal
et prévenir, s’il se peut, les désastres immenses dont elle est menacée.
Le Canada, ies États-Unis anglo-américains, l’île Van-Diémen, le Port-
Jackson, ont reçu successivement des envois considérables de ses ouvriers;
et la colonie de la rivière des Cygnes elle-même a été en grande partie
composée de pareils élémens. Il y a donc toute apparence que ce système
sera continué et même étendu aux colonies africaines de ia Grande-Bretagne
([). Mais tandis que certains publicistes considèrent avec effroi la
position difficile dans laquelle est placée l’Angleterre, d’autres n’y voient
qu’nne situation toute simple, et même favorable au bonheur futur du
genre humain. «-Le temps ne sauroit être éloigné, dit l’un d’eux (2), oii le
( i ) D an s l’ espace de huit ans ie nombre des émigrans de la G ran d e -B re ta gn e a passé de
14 890 qu’ il y eut en 18 2 5 , à 10 3 1/4O qu’ il y avoit en 1 8 3 2 ; sur ce dernier nombre :
66 3 39 se rendirent aux colonies britanniques de l’Amérique du N o rd ;
3 2 8 7 2 ----------------- aux É ta is -U n is anglo-américains;
5 ----------------- aux colonies australiennes;
1 9 6 ----------------- au C a p de Bonne -Espé rance .
T o t a l é g a l. . . . 10 3 14 0
{2 ) M . Poulett S c ro p e j dans ses Principle s o f p o lit ica l economy.
LIVRE V. — D e s S a n d w i c h à P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t . 829
» noble pian d’une émigration systématique de toutes les parties sur-
» peuplées de la terre, vers ceiles qui ont besoin au contraire d’un sup-
» plément d’habitans, sera signalé comme émané de la vraie sagesse
» politique de tous les états éclairés, et généralement adopté par eux.
» Ce plan, tout en servant à diminuer d’une manière progressive l’exn-
bérance de population de la mère-patrie, fortifiera les colonies nais-
» santés par l’introduction de travailleurs adultes; et quand une aug-
» mentation de population se sera fait sentir, au lieu d’être une source
>> de lamentations et de découragement de la part des hommes d’état et
» des philosophes à courte vue, on la saluera avec délices comme un
» moyen naturel d’ajouter à la somme du bonheur de l’homme et d’é-
» tendre au loin sur ie globe l’empire de la civilisation. »
Mais de pauvres ouvriers sans capitaux sont incapables d’entreprendre
des cultures de quelque importance; il a donc fallu que des capitalistes
instruits prissent aussi parti dans ces entreprises coloniales, afin de fournir
aux dépenses de l’exploitation et de ia diriger. A cet égard les tableaux
brilians et séducteurs n’ont point été épargnés de la part des promoteurs
de ces idées nouvelies, afin d’exciter ies émigrations.
On pensoit en 1831 que ie besoin de bras étoit tel au Port-Jackson,
que I 500 à 2 000 artisans mariés, et autant de bergers et de laboureurs
qui ie seroient aussi, pourroient, en toute sûreté, être importés annuellement
dans la colonie, pendant trois ans; période après laquelle on
jugeroit, avec une plus parfaite connoissance de cause, si de nouveaux
émigrans de ce genre devroient continuer d’affluer dans la colonie.
M. James Bushy, après avoir rempli pendant quelque temps à Port-
Jackson les fonctions de Receveur du revenu intérieur et de Membre
du bureau terrier, fut envoyé à la Nouvelle-Zélande en 1833, avec le
titre diplomatique de Résident de la Grande-Bretagne. Le but de cette
nomination est évidemment d’exercer une influence plus directe sur les
habitans de ce groupe d’îles, que les Anglais considèrent déjà comme une
proie qui leur est assurée, et de protéger les intérêts de leur commerce,
objet que leur politique ne perd jamais de vue.
Les dernleres nouvelles directes qui nous sont parvenues de Port-
Jack' son d■ atent d■ e l■ a f'i n de î j 4 .
1831.