
M’ ii lî -fil
ï[
Ivl ,
(Je l’installation. J'insisterai toutefois encore sur ia manière dont le fourneau
et ie reTrige'rant doivent être étançonnés.
J ’avais cherché d’abord à les appuyer sur les épontilles i'Â, i f (fig. i)
et e'i', ei (fig. 4) qui soutiennent le pont supérieur; mais, dès que nous
fûmes à la mer, je me hâtai de changer cette installation très-vicieuse.
En effet, le pont sur lequel reposoit la machine n’oscillant pas précisément
comme le pont supérieur, il en résultoit pour les épontilles, appuyées
sur l’un et i’autre de ces planchers, un mouvement mixte, capable de
démolir le fourneau en très-peu de temps. Je substituai aux épontilles, de
simples arcs-boutans en fer, tels que ///', g f fig . 4) et ml, T m' (fig. z), qui,
solidement rivés sur le pont inférieur et suria machine même, osciiloient
précisément comme elle, disposition qui nous a paru fort bien répondre
au but. Nos arcs-boutans étoient au nombre de six, ml, gh, cn,
et Tm', h'g, n e (fig. z), pour le fourneau; de quatre, na, db, an et
b' d , pour le réfrigérant; et d’un pareil nombre, op, qr, etc. (fig. i), pour
ia cuve d’approvisionnement, placée sur le pont. La cheminée elle-même
fut soutenue par deux pièces analogues, ba, cd (fig, 3 ), fixées parle haut
au collier de fer ¿r, qui embrasse la partie de la cheminée où i’enveloppe
cesse d’être double. Ces derniers étoient percés de trous carrés, et garnis
de chevilles crochues à leurs extrémités (fig. i), capables de servir d’échelons
lorsqu’on vouloit aller orienter, selon le vent, le capuchon xuv de
la cheminée.
On a supprimé dans le dessin de la figure 3 le traversin des bittes, qui
eût empêché de distinguer la face antérieure de la machine, mais on l’aperçoit
en x x ' (fig. 2 et 4). Je fixerai encore i’attention du lecteur sur les
tuyaux par lesquels les eaux de la vidange s’échappent à la mer; l’un,
yZZ Z 0 (fig- 4 )> va à bâbord; l’autre, y x x 'x 'o ', à tribord; ils servent
alternativement selon que le vaisseau incline soit d’un côté soit de l’autre.
Une telle installation n’existoit pas à bord de l'Uranie, les eaux de la
vidange passoiejit sur le pont, ce qui étoit peu commode.
Ces explications sont, je crois , plus que suffisantes pour mettre au fait
des moindres détails, les marins même les moins accoutumés aux apparaux
de chimie, et c’est eux que j’ai eus spécialement en vue lorsque j ’ai
écrit ceci.
§. VI.
Avantages de la distillation de Teau de mer.
J ’ai la confiance que, dans i’état même où j’ai laissé le» choses, ia
distillation de l’eau de mer pour obtenir de l’eau douce convient parfaitement
aux navires du commerce qui naviguent au long cours, et peut
leur offrir une très-grande économie de place pour l’embarquement de
leurs marchandises. En effet ils doivent calculer qu’en mettant à bord une
barrique de charbon de terre à la place d’une barrique d’eau, condition
sensiblement égale pour le poids comme pour ie volume, elle ieur représentera,
par l’intermédiaire de la distillation., six ou sept fois au moins la
même quantité d’eau, et ces considérations sont assurément très-dignes
d’attention.
Les bâtimens de guerre peuvent jouir d’avantages analogues, ce qui
conviendra surtout aux longues expéditions dans lesquelles on n’a pas
toujours à sa portée une aiguade à laquelle on puisse avoir recours, et
qu’il faudroit souvent aller chercher fort loin.
L’usage multiplié des bâtimens à vapeur dans la marine nous est un
sûr garant qu’à l’avenir on se procurera facilement de bons chauffeurs;
c’étoit une condition essentielle qui nous a manqué, à nous qui avons
marché des premiers dans la route. Mais quand le fourneau sera solidement
construit, le feu bien attisé, et l’appareil manoeuvré par un homme attentif
et soigneux, on pourra atteindre au maximum de produit, et à des
avantages bien supérieurs à ceux que nous avons obtenus nous-mêmes.
La vapeur de l’eau peut servir aussi à la cuisson des alimens. J ’avois
fait installer une chaudière particulière pour ce genre d’expérience, mais
elle manquoit de divers objets, et surtout des robinets nécessaires pour
1 économie de ia vapeur, en sorte que nous fûmes obligés , à cet égard, de
suspendre tout à fait nos recherches. Dans l’état où se trouvoit notre
appareil culinaire, la chaleur y étoit trop intense et beaucoup trop difficile
à gouverner. Notre cuisinier, d ailleurs, étonné de cette nouvelle méthode
de cuisson, s’en effraya bientôt; il nous fut toutefois facile de juger.