
T a b le a u des articles propres à fournir une cargaison de défaite et d'une vente
avantageuse à Montévidéo et à Buenos-Ayres.
D E T A I L D E S M A R C H A N D I S E S .
Armes, telles que sabres, épées et pistolets; un petit assortiment.
Batiste, en petite quantité.
Bas de fil d’Hesdin blancs, pour hommes; bonne qualité............................
Bas de soie à jour, pour femmes, en petite quantité.
Bottes pour hommes.
Cartes à jouer espagnoles à deux figures, moitié rouges et moitié blanches.
Draps de soie, pour gilets; en petite quantité.
Drap de Verviers, noir, blanc et vert; mais de ce dernier en petite
quantité.
Eau-de-vie de Cognac, couleur paille; en canevettes.
Écarlate fine, en petite quantité.
Eventails en bois et en papier, avec figures.......................................................
Florence double d’Avignon, en couleurs à la mode.
Fils à coudre assortis, i’un dans l’autre.....................................».......................
Galons de soie et cordonnet en tout genre ; petit assortiment.
Gants blancs longs, dits passe-coudes, pour femmes; en petit nombre,, .
Gants d’hommes.
Huile d’olive, de 13 bouteilles au panier.
Papiers peints, pour tentures.
Parapluies à canne, la moitié verts, et le reste rouges; les | de 30 à
3 5 pouces.
Parfumerie de bon choix.
Rubans de soie en couleurs diverses, et du dernier goût.
Rubans de fil assortis en paquet 3 .6 .9 . 1 2 . 2 4 .36 , dont f de fins et | de
communs; l’un dans l’autre.............................................................................
Rubans de velours noir, de 2 à 4 doigts de largeur; les pièces ayant l’une
dans i’autre 32 aunes.
Satins blancs de perle, noirs et autres, en couleurs à la mode.
Serge noire croisée double, la plus large possible.
Soieries satinées d’un tissu léger et de couieurs à la mode; en pièces-
Souliers de femmes; | très-petits et | pour pied moyen.................................
Souliers d’hommes; | à double couture et ^ en escarpins, faits avec soin.
Tafiëtas doubles, larges et assortis; | noirs et j en couleurs à lu mode.
Verres unis, façon cristal, grands comme des verres à vin de Bordeaux..
Vins rouges, de Cahors et de Languedoc; en barriques...............................
D E M E SU R E .
La douzaine.
La douzaine.
La douzaine.
La livre.
La douzaine.
Le paquet.
La paire.
La paire.
Le cent.
La barrique.
d ' a c h a t ,
eu francs .
50/00'
de 14 >00.
à 1 6 ,00.
6 ,00.
3 o ,00.
en pia stres . en francs .
de 1 6
à 18.
5 >00.
de I 2
à I 6.
1081^,00/
32 ,40.
80 ,40.
13 ,;o .
86 ,40.
97
10 ,80.
13 ,50.
64 ,80.
86 ,40.
N . B. Nous avons compté ici la piastre à 5 francs 40 centimes, qui etoit sa valeur courante sur la place de Montévidéo,
i’e'poque de notre séjour; mais ce taux, on le conçoit, varie seion le change.
C H A P I T R E XLVI I .
Traversée de Montévidéo a Rio de Janeiro.
Lorsque nous quittâmes les Malouines, ie bonheur de nous voir enfin
hors de cet affreux désert dominoit chez nous sur toute autre pensée;
mais nous fûmes affecté d’une manière bien différente à notre départ de
Montévidéo. Le mois que nous venions de passer au milieu des plus
agféables distractions, et comblé des attentions les plus délicates et ies
plus aimables, s’étoit écoulé si vite, qu’il nous eût paru n’avoir été qu’un
songe, s’il n’eût laissé notre coeur pénétré de ia plus vive reconnoissance
pour les hôtes affectueux qui nous avoient traité avec tant de bonté,
et que peut-être, hélas! nous ne reverrons jamais.
Mon intention étoit de me rendre en toute hâte à Rio de Janeiro, où
nous espérions pouvoir faire réparer d’une manière convenable le nouveau
bâtiment que nous venions d’acquérir; mais, dans le jour qui
suivit notre départ, un violentpampéro s’éleva tout à coup, et agita ia mer
avec tant de fureur que notre pauvre navire en fut très-fatigué.
La Physicienne étoit loin d’avoir les bonnes qualités de l'Uranie. Dans lo-
un fort tangage, qui mit notre beaupré presque entièrement sous l’eau, ce
mât important se rompit à l’endroit des liures, où il étoit un peu avarié.
Un tel événement pouvoit devenir très-grave par ses conséquences. On
sait en effet que le beaupré est en quelque sorte ia cief de tous les autres, et
nous dûmes craindre un instant de nous voir aussi démâtés de notre mât
de misaine, qui se trouva fortement compromis, La célérité de nos manoeuvres,
avec un équipage bien exercé, nous mit heureusement à l’abri
de ce malheur. Mais nous avions le long du bord un danger d’un autre
genre; le tronçon de notre beaupré, retenu encore par les divers cordages
qui i'attachoient au vaisseau, étoit ballotté contre la coque du bâtiment,
et, bélier immense, il menaçoit de défoncer le vaisseau, et par conséquent
de nous précipiter dans l’abîme ! Coupe, coupe partoutI fut le commandement
que je fis aussitôt, et la promptitude avec laquelle on obéit nous
sauva dans cette circonstance périlleuse.
18 2 0 .
9 juin.