
Histoire
de
Po rt-Ja ckson .
1R22.
18 2 3 .
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Le ge'néral sir Thomas Â^risbane, son successeur, arriva à Port-
Jackson le 7 novembre, et entra en exercice un mois après environ.
M. Macquarie ne quitta la colonie avec sa famille que le i 5 février
de l’année suivante.
Un des premiers actes du nouveau gouverneur fut l’érection d’iin
monument à la mémoire de Cook et de sir Joseph Banks , sur l’une
des pointes d’entrée de Botany-Bay : une plaque d’airain gravée y indique
l’époque du débarquement de ces deux hommes célèbres, qui eut
iieu, comme on sait, près de la pointe Sutherland, devant laquelle étoit
mouillé ieur vaisseau.
Ce fut à peu près vers la même époque que les habitans les plus
instruits de Sydney fondèrent une société philosophique, et, quelques
mois plus tard, une société d’agriculture, qui devint bientôt florissante;
enfin sir Thomas Brisbane, amateur éclairé d’astronomie, fit bâtir un
observatoire à Parramatta, pour y placer les instrumens qu’il avoit apportés
avec lui d’Angleterre.
Deux navires russes, l'ApoHo et le Rurick, voyageant en découverte,
arrivèrent encore successivement à Port-Jackson, en juin et juillet, pour
y prendre des rafraichissemens.
Au commencement de 1823 le gouverneur autorise la distillation
des liqueurs fortes de blé et de sucre, permission qui jusqu’alors avoit
été rigoureusement interdite aux colons, l.es rudimens d’une petite
ville, sous ie simple nom d établissement, sont élevés à Wellington-
Valley; et quelques négodans fondent un système régulier de paquebots
entre Port-Jackson et l’île Van-Diémen.
M. Allan Cunningham part au mois d’avril pour un voyage d’ex-"
ploration locale, et découvre, sur une distance de plus de jo lieues
marines, une nouvelle route, entre Bathurst et les plaines de Liverpool,
destjuelies Oxiey avoit fait une simple reconnoissance cinq ans auparavant.
Ce petit voyage dure trois mois. Peu après le capitaine Currie
et ie major Ovens employèrent deux mois à faire l’examen du pays
situé au Sud du lac George, et s’avancèrent, en prolongeant de loin
ia rivière Morrombidgee, jusqu’aux dunes Brisbane ou de Monaroo, par
36° 8 de latitude Sud.
La corvette française la Coquille, chargée d’une mission scientifique,
sous les ordres du capitaine Duperrey, mouilla au Port-Jackson le
17 janvier 1824, et en repartit le 20 mars suivant.
Établissement à la Terre d'Arnheim. — Jusqu’ici les Anglais n’avoient
encore pris solennellement possession que d’une moitié de la Nouvelle-
Hollande, ainsi que nous l’avons dit plus haut (pag. 797): ils s’emparèrent,
en 1 8 2 4 , Je la Terre d’Arnheim, située à l’extrémité Nord du
même continent, et y fondèrent une petite colonie, L ’expédition chargée
de remplir cette mission relâcha au port Essington, sur la presqu’île
Cobourg, mais, ne pouvant y rester en raison du défaut d'une aiguade
suffisante, elle alla s’établir un peu plus à i’Ouest, dans le détroit d’ApsIey,
sur la côte occidentale de l’île Melville (pl. 9 1 ). Dès le mois d’octobre
on s’y occupa de la construction des maisons nécessaires et d’un fort,
qui reçut le nom de Dundas. Trois ans après, quelques hommes furent
encore déposés au port Raffles, un peu à l’Est du port Essington, où
l’on bâtit ie fort Wellington; mais en 1829 cette espèce de comptoir,
ainsi que la colonie de i’île Melville, furent entièrement abandonnés
et le personnel fut transporté an port du Roi-George sur la Terre de
Nuytz (pl. 9 i).
Le but apparent des Anglais, en se fixant sur cette côte, étoit
d’avoir un point de ravitailiement convenabjj| pour ceux de leurs navires
qui, arrivant par le détroit de Torrès, auroient dessein de se
rendre dans les îles d’Asie. Le dernier traité de la Hollande avec
l’Angleterre ayant fermé au commerce britannique lapins grande partie
des ports de l’archipel indien, à moins de payer des droits énormes,
les Anglais crurent devoir fonder sur la côte Nord du continent austral
un entrepôt pour leurs marchandises; ils se fîattoient que les Malais de
Macassar, qui viennent annuellement dans ces parages pour faire la pêche
des holothuries ou tripangs, s’y pourvoiroient des produits européens;
et qu’enfin les Chinois, attirés par le même leurre, ne manqueroient
pas d’y envoyer leurs spéculateurs; toutefois ces prévisions brillantes ne se
sont point rétilisées ; et i’insalubrité même du climat, étant venue se joindre
à ces mécomptes, fit promptement hâter la dislocation de ces petites colonies.
En débarquant sur l’île Melville, le commandant anglais ne man-
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