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Novembre
tais que je pouvois souhaiter et qui acquiretit uii nouveau prix par la
manière dont ils furent offerts et la grâce avec laquelle on sut prévenir
mes besoins, et jusqu’à mes moindres désirs.
Ici devroit naturellement se dore ia relation de ce voyage, si je ne
tenois à faite connoître le résuitat du conseil de guerre maritime auquel
les ordonnances vouloient que je fusse soumis par le fait de la perte de la
corvette ÏUranie.
Ce tribunal, assemblé à Paris par les ordres du ministre, le 16 décembre
18 20 , fut composé de M. le vicomte Delamarre de la Mellerie,
capitaine de vaisseau, président; de MM. Prigny de Quérieux, Philibert,
baron Roussin, Gauthier de Rigny, baron de Mackau, capitaines
de vaisseau; de MM. les capitaines de frégate Massieu de Clerval et
Fleuriau; enfin de xM. Botherel de la Bretonnière, capitaine de frégate, qui
remplissoit ies fonctions de rapporteur et de. procureur du roi.
Le jugement rendu porte ce qui suit :
« Le conseii de guerre maritime a déclaré et déclare à l’unanimité que
» M. le capitaine de frégate Desaulses de Freycinet est honorablement
» acquitté, relativement à i’échouage et à la perte de ia corvette ÏUranie,
» dont le commandement lui avoit été confié par Sa Majesté; en consé-
» quence, son épée lui a été rendue par le président, et, au nom du
» conseil, ii lui a adressé des éloges sur ia conduite qu’il a tenue dans
» ce naufrage et dans ies circonstances qui en ont été la suite.
)> Le conseil de guerre ordonne que M. Desaulses de Freycinet sera
» de suite rendu à ses fonctions, et qu’une expédition du présent juge-
» ment sera adressée à Son Excellence le Ministre de la marine et des
» colonies, à la diligence du président. »
APPENDICE.
CHAPITRE L.
D i s t i l l a t i o n d e l ' e a u d e m e r .
Une grande partie des faits contenus dans ce Chapitre furent publiés,
en mars 18 17 , dans les Annales de chimie et de physique. M. Clément-
Desormes, cjui rédigea ce Mémoire après mou départ de ia capitale, ne
pouvoit naturellement parier des expériences subséquentes qui furent
faites à Brest, Toulon et Rochefort, avant et après que ÏUranie eut mis
sous voiles, ni de celles qui eurent lieu pendant le cours du voyage. Cette
particularité explique la nécessité où je me suis trouvé de remanier à certains
égards ie premier travail; cependant j’ai conservé scrupuleusement
toute la partie scientifique de l’opération, telle que M. Clément-Desormes
l’a décrite, et j’ai distingué par des guillemets tout ce qui appartient-à
ce savant chimiste.
I.®
Mémoire de M M . Clément-Desormes et L . de Freycinet.
« L ’idée d’employer la distillation pour rendre l’eau de mer potable
» est très-ancienne, et a dû en effet se présenter à l’esprit d’un grand
» nombre de personnes. On a même, à diverses époques, cité des ex-
» périences dont le résultat étoit satisfaisant : cependant, comme ce
» moyen avoit des contradicteurs qui s’appuyoient aussi sur des expé-
» riences, il en est résulté une assez givande incertitude pour que,
» jusqu’à présent, on n’ait pas entrepris de fournir de i’eau à une e.xpé-
» dition Importante, par le seul moyen de la distillation. Ceux-ci sou-
» tenoient que l’eau de mer distillée n’étoit pas potable, à cause de son