
C o lo n ie racine. Mars est le mois que l’on préfère pour ses semis en grand.
Po rt-Ja ckson . Pois. — Lorsqu’ils ne reçoivent pas tous les soins que leur délicatesse
Agricu lture, exige, les pois réussissent mal, et c’est par cette raison sans doute qu’on
ies cultive rarement en grand; aussi quoique ce légume soit de bonne
qualité, le produit en est généralement foible. On a remarqué que ies
espèces naines donnoient plus abondamment que les autres.
Prairies artificielles.— Pendant les sécheresses excessives auxquelles la
colonie est exposée, ies prairies artificielles ont ordinairement beaucoup
à souffrir; c’est ce qui fait que quantité de personnes hésitent à se livrer
à cette culture. Le faux seigle ou rye-grass, le trèfle et la luzerne ont été
essayés pour cet usage et ont bien réussi dans les bons terrains, lorsque
les chaleurs n’étoient pas trop fortes. M. Dawson pense que la culture
soignée des herbes indigènes, choisies parmi celles que les bestiaux
préfèrent et qui résistent le mieux au climat, seroit une opération
agricole plus profitable que la culture des prairies d’herbes d Europe.
Le trèfle blanc, quoique les longues sécheresses iui soient particulièrement
très-contraires, reverdit toutefois assez vite dès cjue l’humidité est
revenue. Mais on regarde le rye-grass et ia fétuque des prairies comme
les espèces qui souffrent ie moins des ardeurs de l’été, même sur les
terres argileuses. Lorsque la semence provient de plantes acclimatées, elle
profite beaucoup mieux que celle qui est nouvellement importée. Comme
plante d’un autre hémisphère , la fétuque continue d’abord de fleurir à
contre-saison et ne s’acclimate ensuite qu’après sa seconde récolte.
Une conséquence des faits précédents, c’est que les fourrages de semence
européenne ne sont cultivés qu’en petite quantité, et seulement
pour la nourriture des chevaux de luxe., Au reste, l’époque la plus convenable
pour semer ces fourrages est ie mois de septembre, mais il faut
tâcher d’avoir un temps favorable, et surtout l’espoir fondé d’une petite
piuie. On doit avoir soin en outre que la terre ait été préparée avec
grande attention. #•
Arbres à fruits. — Tous les arbres fruitiers d’Europe et Ja plupart de
ceux d’Asie réussissent ici merveilleusement. L’oranger a besoin de
sept ans pour prendre toute sa croissance; iè pêcher donne abondamment
dès la fin de la troisième ou quatrième année; le figuier et les
L IV R EV . — D e s S a n d w i c h .a P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t . 927
pruniers viennent avec rapidité, et tous produisent une énorme quantité
de fruits. Il est reconnu cependant que le climat de Bathurst, étant,
comme nous l’avons dit, sensiblement plus froid que celui des bords de
la mer, convient mal à l’oranger, ainsi qu’aux autres plantes intertropicales.
Les vents de Srrd, raison de ia basse température qui ies
accompagne, sont aussi très-nuisibles à la croissance de l’oranger, et l’on
doit même éviter de le placer trop près des grands arbres qui pourroient
l’abriter du côté du Nord, et le priver ainsi du degré de chaleur nécessaire
au dévelopjrement de ses fruits.
En général mai est le mois le plus favorable pour ia taille des arbres
fruitiers, et septembre celui qui convient le mieux à la greffe; cette
dernière opération toutefois peut aussi s’exécuter en j'anvier, et même se
renvoyer en février pour les arbres qui, en raison de leur délicatesse,
exigeroient des soins plus minutieux. Les vergers plantés sur ies bords
de la rivière de Parramatta sont renommés, avons-nous dit, pour l’excellence
et la multiplicité des fruits qu’ils produisent. On s’occupoit peu,
dans les premiers temps de la colonie, d’avoir à cet égard les meilleures
espèces; on y veille maintenant d’une manière toute spéciale.
Depuis (830 plusieurs agriculteurs distingués se sont attachés à la
culture en grand de l’olivier, et y ont obtenu des succès.
Vigne. — La naturalisation de la vigne a été pour les colons une conquête
laborieuse et difficile. A diverses reprises ils en avoient essayé la
culture, sans que Jamais les espérances conçues eussent pu se réaliser.
Divers agronomes zélés, parmi lesquels MM. Mac-Arthur père et fils,
Blaxiand, Redfern et Busby tiennent le premier rang, surmontèrent enfin
tous les obstacies, et finirent par trouver, dans la multitude d’espèces
différentes qu’ils avoient tirées des meilleurs crus de France, d’Espagne,
du Cap de Bonne-Espérance et de Madère, celies qui convenoient le
mieux au soi et au climat de Port-Jackson. Un assez grand nombre
d’acres de terre plantés de ce précieux végétal prospèrent maintenant
dans la colonie, et tout annonce, dans les produits, des succès remarquables
et prochains, notamment dans le district d’iiiawarra.
Plantes textiles. — Le coton, le phormium-tenax. Je chanvre et le lin
ordinaire, sont ies seules plantes textiles dont ies colons aient jusqu’ici
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A gricu lture.