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II
1288 VO YAGE AUTOUR DU MONDE.
De scription un joiir OU deux à la surface des plaines. On n’a pas vu les ruisseaux y
iles Maiouine s. g^ler; et Jamais les lacs et les étangs glacés n’ont pu porter un homme
Physique. plus de 24 heures de suite; les gelées blanches du printemps-et de l’automne
ne brûlent point les plantes, mais se convertissent en rosée au
lever du soleil. Enfin, pendant un séjour consécutif de trois années,.,
c’est-à-dire de 176 4 à 17 6 6 , les colons français n’ont éprouvé ni de
grands froids ni de grandes chaleurs, et ies nuances entre les saisons,
avons-nous dit plus haut, leur ont paru insensibles.
Dans ies mêmes mers, quoique un peu plus au Sud, Cowley se piaignoit,
en 1Ó83 , du froid excessif qu’il éprouvoit par 60° j de latitude;
mais Drake, qui a pénétré plus près encore du pôle Sud, ne s’est plaint
ni du froid ni des glaces; et nous savons enfin que le capitaine Le ,Hen
Brignon , qui doubla le cap Horn, le 22 octobre i 748; avoit trouvé l’air
froid à la vérité, mais non pas à l’excès; et que même, selon lui, on
auroit eu peine à distinguer si l’on étoit dans une mer pacifique ou au
delà du cap Horn, tant l’air étoit tempéré et la mer unie (i).
Si nous écoutons ie capitaine Weddell, qui a fréquenté ces parages
pendant plusieurs années , les hivers seroient doux aux Malouines, et ia
température rarement au-dessous du point de congélation. Plusieurs
hommes de son équipage, ajoute-t-il (2), n’ont même pas porté de bas
pendant la plus grande partie de i’hiver qu’il passa dans ces îles; quelquefois
cependant le vent du Sud est froid et tempétueux, mais cela
n’est pas fréquent.
Au reste la température, selon Weddell, paroît être en générai beaucoup
plus douce aujourd’hui dans ces parages qu’elle ne l’étoit il y a quarante
ans, et ia cause probable de cette différence provient, suivant lui, des
immenses masses de glaces qu’on trouvoit jadis par la latitude de 50°.
Or cette glace, s’élevant au Nord entre les Malouines et la Géorgie australe,
devoit nécessairement abaisser à la fois la température de l’air et
de i’eau, et donner par conséquent une idée défavorable de ces climats.
Durant les trois voyages que ie même officier a faits dans ces contrées,
de I 8 22 à I 8 24, il n’a jamais trouvé que les glaces dérivassent au Nord
(1) D e Brosses, Histoire des navigations aux Terres Australes.
(2) A voyage towards the South pole.
LIVRE VI. — D e P o r t - J a c k s o n e n F r a n c e . 1289
de ia Géorgie australe, d’où il conclut que de grands changemens doivent
nécessairement avoir eu lieu parmi les glaces polaires du Sud.
Les observations du capitaine Mac-Bride, pendant son séjour au Port-
Egmont, du V février 17 6 6 , au 19 janvier 1767 donnent cependant des
résultats peu différens des nôtres et de ceux qui ont été trouvés à une
époque plus moderne encore. Malheureusement les températures n’y sont
marquées chaque jour qu’à une seule époque, qui, selon toute apparence,
est celle de midi, ainsi que les navigateurs avoient alors l’ usage de le
faire : nous allons en donner un court résumé, auquel nous joindrons ia
température moyenne pour chaque mois , déduite de considérations empi-
rques, dont nous rendrons compte avec détail dans ia partie Météorologique
de notre ouvrage.
ÉPOQUE.
T EM P É R A TU R E C EN T IG R AD E
OBSERVÉE À M ID t.
TEMPÉRATURE
moyenne
conclue
pour
l’époque.
ÉPOQUE.
T EM P É R A T U R E C EN T IG R A D E
OBSERVÉE À M ID I.
TEMPÉRA -
RATURE
moyenne
conclue
pour
répoquc.
Moyenne. Maximum. Minimum. Moyenne. Maximum. Minimum.
I 7 6 6 . -h + H- -H 1 7 6 6 . -i- H- -■H +
Février . . . “ ” ,3 4 - 1 5 *^,0 0. 9^ 44• i o * ,68. Septemb. 7 "’6}- 8^ 88. H ' 3'»3 3- 6“ , 60.
M a r s . .. . 1 0 , 8 9 . . 3 , 8 8 7 .==• 9 , 4 “ - Octobre.. 8 , 0 1 . 1 0 ,0 0 . 7 , 2 2 . 7 . 4 5 -
Avril----- 9 . 2 4 - 1 2 , 2 2 . 6 ,6 6 . 8 , 00. Nüvembr. 8 .44- I Í , 1 1 . 3 >88. 7 , 3 0 .
Mai.......... 8 , . 3- 1 2 , 2 2 . 3 , 8 8 . 7 , ° 3- Décembre 9 >9 = - ' 3 . 33- 6 ,6 6 . 8 , 5 . .
Juin.......... 6 , 3 8 . I 1 ,6 6 . ! ,66. î ,5“ - 1 7 6 7 .
Ju ille t. . . J .04- 4 -44- 0 , 0 0. 2 ,6 3 . Janvier . . I 2 , 2 8 . 15 , 0 0. 10 , 0 0. 1 0 , 6 2 .
Août. . . . 3 ,6 8 . 8 , 8 8 . — 6 ,6 6 . 3 , . 8 -
T empÉ]UTURE MOYENNE de l année. 7 -=JD
e sc rip tion
(les
iles Malouines.
Physique.
Les voyages du plus célèbre navigateur anglais nous fournissent sur la
cpestion des températures quelques observations propres à corroborer les
résultats qui précèdent. Cook, en effet, trouva dans les environs des Malouines,
au commencement de janvier i 767 etàlafin de décembre 17 7 4 .
que le maximum de température, à midi, ne surpassoit pas i centigrades,
tandis que le minimum ne descendoit pas au-dessous de i o‘*,3 centigrades
(i), nombres qui se rapportent assez bien à ceux de Mac-Bride.