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II
- À
D e s c r ip t io n
(les
îles M a lo u in e s .
G é o lo g ie .
arrivé pendant que nous y étions. Après que leur chair a été décomposée
ou dépecée par les pêcheurs, leurs os sont, à la longue, portés sur
les terres par les ouragans, qui font élever et grossir considérablement
les flots. C ’est ainsi que ies débris de la corvette l’Uranie, moins de deux
ans après son naufrage, furent trouvés à cent pas de l’endroit où , en dernier
lieu, elle avoit été échouée, ils eussent sans doute été portés bien plus
loin encore, sans les hautes dunes qui étoient là pour retenir la mer. »
Aux détails qui précèdent, donnés par notre habile médecin, nous
ajouterons les considérations suivantes : Bougaiuviiie nous apprend que
bien que la pierre à bâtir soit très-abondante sur ces bords, et très-facile
à tailler, c’est en vain qu’on y a cherché la pierre calcaire. M. Lamarche
croit que l’on pourroit y suppléer amplement, pour la construction des
maisons, en faisant de la chaux avec des coquilles, dont il existe, assure-
t-il, des bancs considérables.
D’après les mêmes autorités, nous dirons que les terres propres à
la fabrication de la poterie et des briques, que i’argile et le sahle, sont
communs aux Maiouines.
Iles Saunders, Maidenland, etc.— Le capitaine Byron, en 17 6 5 , ayatit
fait creuser ia terre à deux pieds de profondeur, près des rivages de l’île
Saunders, pour en examiner le soi, le trouva composé d’une terre noire
et friable; puis sous cette première couche étoit un léger lit d’argile,
L’îie Maidenland mériteroit bien assurément un examen approfondi;
mais nous n’avons point eu occasion de la visiter sous le rapport géologique.
Le capitaine Orne nous a assuré que les montagnes de cette île,
comme celies de l’îie Conti, étoient entièrement pelées, et que leur sommet
étoit couronné de roches qui se projettent en l’air sous forme
d’aiguilles. Tout indique entre ies différentes îles du groupe une parfaite
analogie.
Dans sa course de la baie Française à l’île West-Point, M. Dubaut a
eu occasion de s’assurer qu’on trouvoit, sur les rivages de i’île Keppels,
des agates en assez grand nombre. L’île West-Point elle-même est
assez élevée, circonstance qui lui est commune avec toutes les terres
du voisinage; mais son aspect est loin d’annoncer une grande fertilité;
c’est là cependant où M. Dubaut a rencontré l’exemple unique d’un
arbuste de 5 à 6 pieds, ainsi qti’on ie verra dans le paragraphe suivant.
§. V.
Nature du sol; productions.
« L a surface des Malouines, avons-nous dit déjà, d’après M. Quoy,
se partage en montagnes et en terrains bas et unis. Le sol des premières
est aride, de couleur grisâtre, et presque toujours dépourvu de végétation;
le second est tourbeux, couvert de graminées et d’un nombre assez
borné de végétaux en miniature, au milieu desquels on trouve çà et là
de nombreux étangs d’eau douce et de petites rivières.»
Notre botaniste, M. Gaudichaud, a été affligé de ne voir partout, au
lieu de terreau, qu’une sorte de bourre, épaisse de 10 à 15 pouces,
semblable à celle qu’on rencontre dans beaucoup de marais, sur ies
côtes d’Europe, et qui n’est composée, en apparence, que de touffes de
gramens très-serrées.
Les coions établis par Bougainville sur l’île Conti, ayant eu de
nombreuses occasions d’examiner la nature de ces îles, avoient aussi
remarqué ce lacis de racines d’herbes et de plantes ligneuses qui s’étend à
un pied de profondeur, et s’étoient convaincus que pour cultiver le sol il
falioit préalablement enlever cette couche, la diviser, la faire sécher, et la
brûler ensuite : procédé qui réussit merveilleusement, dit-on, pour l’amélioration
du terrain. II existe au-dessous un terreau noirâtre qui n’a jamais
moinsde8 à 10 pouces d’épaisseur, qui a souvent beaucoup plus, et dans
lequel ia charrue peut être employée avec avantage; après quoi on rencontre
une terre jaune ou terre franche, à une profondeur indéterminée.
Les Français et les Anglais ont fait diverses tentatives pour naturaliser
aux Maiouines les grands végétaux et les plantes potagères d’Europe; et
cependant en i 820 il ne restoit à cet égard d’autre trace de leurs travaux
que les murs d’enceinte des jardins où iis avoient fait leurs essais. Une
chose qui a frappé le capitaine Weddell, c’est la situation que les Anglais
avoient affecté de donner à leurs cultures, près de l’établissement du Port-
P ro d u c t io n s
v é g é ta le s .