
Iles Sandwich. Kohaihai une source d’eau thermale qu’on n’aperçoit qu’à l’instant de la
Description basse mer i l ) ,
géographique. , ^ '
Le ruisseau qui a son embouchure au village de Raheina, sur l’île
Mowi, la rivière d’Onorourou, une autre plus occidentale que nous
n’avions pas vue, une troisième qui gît sur la côte Nord-Ouest de Wahou,
plusieurs courans d’eau assez remarquables sur l’île Atouaï, et divers
étangs disséminés çà et là sur les diverses îles ; tel est à-peu-près ce qui
complète la constitution hydrologique des Sandwich.
Ports et rades. Lg port d’Onorourou, généralement fréquenté aujourd’hui par tous les
navires européens qui viennent dans ces îies , est sans contredit ie lieu le
plus favorablement placé sous les rapports de i’abri qu’on y trouve, du
commerce et des ressources nécessaires au ravitaillement des vaisseaux.
La baie de Waïtia, dans l’Est d’Owhyhi; ceiles de Karakakoua, de
Kayakakoua et de Kohaïhaï, sur la côte opposée; les rades de Raheina,
à Mowi, et de Whymea, au Sud d’Atouaï, sont les autres mouillages de
ces parages les plus commodes et les plus souvent visités,
et ufllfges Kayakakoua. — « La première bourgade, dit M, Gaimard, que nous
ayons eu la facilité d’examiner, se nomme indifféremment Kayakakoua,
Kdiroua et Tdiroua; elle est bâtie sur ie bord de la mer, et paroît composée
de près de quatre cents maisons , si toutefois on veut appliquer ce
nom aux plus petites cases, qui n’ont guère que deux ou trois pieds de
hauteur. On ne distingue aucune rue, ies habitations étant dispersées sans
aucun ordre. Ii y a de plus trois poudrières et un grand magasin en maçonnerie
, recouverts d’une couche de chaux ; quelques autres maisons
sont aussi construites avec des pierres et de la terre, mais eiles ne sont
point crépies.
» Là se trouvent encore, ainsi qu’on i’a dit plus haut, les chantiers,
les hangars, les principaux ateliers maritimes du roi ; et à chaque extrémité
de la ville, deux moráis ou temples païens, simples enceintes entourées
de pieux, et remplies d’idoles gigantesques en bois. Près de celui
du Nord, on voit le tombeau de Taméhaméha, dans lequel le corps
est déposé : ce monument révéré par les insulaires, qui n’osent en appro-
( i ) Vancouve r trou va une aiguade près de K o h a ïh a ï; mais elle étoit à sec quand nous y
relâchâmes.
Description
géographique.
LIVRE IV. — D e G ® a m a u x S a n d w i c h i n c l u s i v e m e n t . 553
cher qu’à une certaine distance, forme un édifice beaucoup plus vaste Ile s Sandwich
que la modeste habitation où résidoit le monarque de son vivant. »
Le soi sur lequel est bâti Kayakakoua est entièrement sablonneux ;
mais rien n’est affreux comme les hauteurs qui l’avoisinent : quelques
misérables cocotiers qui végètent entre les maisons donnent à peine à ce
sombre tableau une légère apparence de vie.
Kohdihdi. — Moins étendu et plus irréguiier que Kayakakoua, Kohaïhaï
a ses environs plus tristes aussi, et plus arides, s’ii est possible. Ici, en
effet, pas le moindre atome de verdure ne s’est offert à nos regards ; on eût
dit que le feu avoit par-tout exercé ses ravages. Sur une hauteur voisine
de la partie méridionale du village, un morai entouré d’une muraille
en pierres sèches, offroit l’aspect d’une redoute européenne. La demeure
de M. Young, construite à l’européenne, se faisoit apercevoir plus loin
du côté du Nord.
Raheina. — La première chose que nous remarquâmes en arrivant
à Raheina, ce fut une maison en briques rouges, tout auprès du débarcadère,
et offrant aux vaisseaux un très-bon point de reconnoissance.
Taméhaméha i’avoit primitivement destinée, dit-on, à faire un magasin;
mais la consttuction en fut si défectueuse, qu’à peine terminée elle se
dégrada à vue d’oeil. Au Sud étoit l’habitation des prêtres, et tout à côté
un morai bâti sur un massif en pierres sèches, qui formoit comme une
digue au bord de la mer. En avançant un peu pius vers i’intérieur, on
rencontre des réservoirs creusés de main d’homme , pour la culture du
taro : iis se prolongent le long de ia côte, à une assez grande distance,
et sont alimentés par le ruisseau de i’aiguade, qu’on y fait arriver par des
canaux de dérivation. Les maisons, au lieu d’être groupées les unes auprès
des autres, sont dispersées çà et là sur une assez grande étendue de terrain,
qui, par un contraste frappant avec celui qui environne les villes précédentes,
offre par-tout l’aspect de la fraîcheur et de la fertilité.
Onorourou. — Sur ie soi uni que forme une plaine assez vaste, se développe
la ville d’Onorourou, bâtie sur les bords d’un havre du même nom.
Les maisons, semblables pour la plupart à celles d’Owhyhi et de Mowi. sont *
entremêlées cependant d’un certain nombre qui sont bâties en pierres, et
appartiennent pour la plupart à des Européens ou à des Anglo-Américains.