
Ill
Manufactures.
de ia Nouvelie-Zélande font usage exigeoient beaucoup trop de travail
pour penser à s’en servir en grand. Enfin un convict libéré, nommé
William, et cordier à Sydney, imagina une machine ingénieuse à l’aide de
laquelle, lorsque les feuilles sont encore vertes, on brise avec facilité ce
parenchyme, et on nettoie ensuite ies fibres. La filasse qui résulte de cette
opération a déjà été employée, par cet ouvrier, à la fabrication du fil
à voile, et de toutes les espèces de cordages, les câbles exceptés. Leur
supériorité sur ceux commis avec le meilleur chanvre de la Baltique a
été démontrée par des expériences souvent répétées, tant à la Nouvelle-
Hollande quen Europe. La filasse du phormium s’imprégne très-bien
de goudron (i).
Le Mémorial encyclopédique de juillet 1835 assure qu’un établissement
nouveau a été depui.s peu formé à Greenwich, par lePsoins
de MM. Enderby et compagnie, et qu’on s’y occupe principalement de
la fahtication des cordages de phormium-tenax. Mais afin de les pré-•
server de toute altération et de ies rendre imperméables à l’humidité,
on les fait tremper dans une dissolution de caoutchouc ou gomme élastique,
qui pénètre aux parties les plus intimes de cette substance textile.
La longueur de la fibre du phormium rend l’usage de ces cordages
tiès-précieux pour la marine. La plante, avons-nous dit, croît très-bien à
Port-Jackson, et cependant sa culture y est fort négligée, sans doute à
cause de la facilité que i’on a de s’en procurer d’immenses quantités par
Je commerce avec la Nouvelle-Zélande. M“ “ Macquarie m’a assuré que
les feuilles de phormium récoltées en 1822 dans ia colonie furent utilement
employées dans quelques manufactures, quoique la filasse n’en fût
pas d’une qualité aussi soyeuse que celle qu’on retire des mêmes plantes
venues de la Nouvelle-Zélande ou de l’île Norfolk.
Qtieiqims années avant le voyage de l’Uranie, on étoit parvenu , à
ia suite d’un petit nombre d’expériences tentées en Dauphiné. à débarrasser
les feuilles du phormium de leui partie mucilagineuse, par un
procédé analogue a celui suivi à Lyon pour le déereusement delà soie
et qui consiste à faire bouillir les feuilles dans de l’eau avec une certain!
quantité de savon ; à les presser ensuite entre les doigts pour en enlevei
( I ) Voyez B ig g e , op, ch . I I I ' partie.
C o lo n ie
dç
P o r i'Ja c k so n .
LIVRE V. — D e s S a n d w i c h à P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t . 973
ia partfe mucilagineuse, et enfin à laver les fiiamens dans de l’eau courante.
On a obtenu ainsi des fils d’un blanc argentin (1).
Manufacture de tabac. — La naturalisation du tabac dans l’Australie, Manufactures
et le dégrèvement des fortes taxes auxquelles son exportation fut d’abord
soumise, ont permis de donner à la fabrication de cette substance
un développement qui non-seulement suffit aux besoins des habitans,
mais qui, de plus, offre au commerce des profits avantageux. Les premiers
essais eurent peu de succès, parce qu’on ne connoissoit pas bien
encore la manière de le manipuler ; mais depuis 1822 des ouvriers plus
expérimentés ayant été employés à cette fabrication, on peut aujourd’hui
la considérer comme une des véritables sources de ia richesse coloniale.
Les qualités que i’on prépare sont le negro-head [tête de nègre] et le
tabac en poudre. Déjà, en 1834, on trouvoit que ces produits n’étoient
que légèrement inférieurs à ceux du Brésil; et l’on espéroit qu’avec un
peu plus d’habitude de la part des fabricans la préparation de cet important
article ne tarderoit pas à se perfectionner encore.
Meunerie et boulangerie. — Des moulins à vent, fixés sur ies hauteurs
de Sydney, furent longtemps le moyen employé pour faire ies moutures;
et ce nç fut qu’en 1815, que le premier moulin à farine, mû par ia vapeur,
parut dans la colonie : M. Dixon l’y établit. Quelques années après
on en plaça un second un peu au Nord de celui-là; et, à une époque
encore pius récente, deux autres, non loin de la route qui va de Parramatta
à Windsor, près de l’embranchement de Pennant-Hills ; ces derniers
sont connus sous le nom de Darling-milb.
Les boulangers coloniaux sont en nombre considérable, et fabriquent
à la fois le pain et le biscuit de mer.
Construction navale. — Depuis longtemps ies charpentiers emploient
les bois du pays à la construction navale, et débitent maintenant aussi,
pour le même objet, ceux qu’on apporte de la Nouvelle-Zélande.
C ’est ce qui a permis de donner à cette industrie le développement fort
considérable que l’on y remarque. La presque totalité des navires de
Port - Jackson, employés au cabotage, n’ont pas une autre origine.
( I ) Voyez le Mémoire cité de Fau ja s de S a in t -F o n d , dans les A n n a le s du Aïuséum d ’ histoire
naturelle de i S i j -
Voyage de l ’Uranie. — Historique. T . II. |-] |q j-j
Emploi
de substances
mixtes.