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Description Les détails que nous venons de rapporter prouvent, ce nous semble,
iles Malouines. fl»® pêche des phoques ne peut être faite avec avantage que par des
Pêche . hommes sobres, laborieux et patiens. Les Anglo-Américains font ce que
peu de marins des autres nations voudroient s’astreindre à faire. Sans
vouloir atténuer le mérite de notre marine marchande, y trouveroit-on
beaucoup d’hommes qui, pos.sédant autant d’instruction queie capitaine
Orne, par exemple, consentiroient comme lui à mener une vie aussi
dure et aussi pénible? Il remplissoit à la fois, sur son bord et dans les
travaux de manipulation qui avoient lieu à terre, les fonctions de commandant
et de premier matelot.
La chasse des phoques ne se fait aujourd’hui qu’avec de très-
grandes difficultés, en raison de ce qu’on a détruit indiscrètement un
nombre immense de ces animaux, aux époques mêmes de la reproduction
de l’espèce. Ne peut-on pas croire que quelques-uns de ces amphibies
sont ailés chercher jusque sous les glaces du pôle pius de tranquillité
pour eux et pour leur progéniture? Aucune police ne préside à cette
espèce de pêche, et il est à craindre que bientôt la race des phoques, qui
couvroit naguère de ses légions les rivages des Malouines, ne soit entièrement
anéantie.
Péc/ie de la baleine. — Les pêcheurs de phoques ne s’attachent point à
la recherche des baleines, mais s’ils en rencontrent par cas fortuit, et dans
des circonstances favorables, ils ne manquent pas de ies attaquer et d’en
joindre ies produits à ceux qu’ils obtiennent ailleurs. C ’est ainsi que la
baleine noire qui, lors de notre séjour à la baie Française, vint s’échouer
sur la plage, fut dépecée par les matelots de M. Orne.
Pêche des cachalots. — Le capitaine Henry Wales, du Sir Andrews
Hammont, voulut bien, Iors de sa relâche aux îles Malouines, donner à
.M. Gaimard queiques renseignemens sur la pêche des baleines-cachalots
dont il s’étoit occupé avec tant de succès durant son dernier voyage
dans le Grand-Océan.
« Cet officier, parti de Londres le 2 juillet 18 18 , relâcha d’abord à
Guayaquil, aux Gallapagos, puis à Valparaiso, et en dernier lieu aux
Malouines, où il arriva le 20 avril 1 820.
» 55 cachalots, dont les plus grands avoient 88 pieds anglais [82P
6 p° 10*. franç. =2 2 6 “ , 8 2 ] de longueur (i), lui suffirent pour compléter De sc ripiion
sa cargaison, et fournirent 60 tonneaux d’adipocire et 1 60 tonneaux ¡1^5 Malouines.
d'huile. Pêche.
» La plupart avoient été harponnés entre les 108 et i 18 “ de longitude,
à l’Ouest de Paris, et les 4 ° 3«' et 5° 30' de latitude; cependant
le capitaine Wales avoit pris un de ces cétacés par 48° de latitude
australe, à peu de distance et à l’Ouest du cap Horn. Quoique cet officier
eût vu un grand nombre d’espèces de baleines, celles qu’il trouva en
plus grand nombre, sur la côte du Pérou (2), furent les cachalots de
l’espèce nommée par les Anglais hump-back (à bosse brisée). L ’huiie de
ce cétacé n’est pas moins estimée que celle de ia baleine franche.
» Il faut que ie harponneur s’attache à frapper la baleine sur le côté, à
I ou 2 pieds de la nageoire pectorale, ou, ce qui vaut mieux encore,
le plus près possible de cette nageoire : et c’est à ce même point aussi
qu’ii doit s’efforcer de plonger sa lance. Le capitaine Wales n’a pas
trouvé d’ambre gris dans le cours de ce voyage. Il pensoit, comme le
plus grand nombre de ses confrères, que les cétacés chez lesquels on
rencontre cette dernière substance, étoient des individus malades.
» On fait fondre le blanc de baleine ou i’adipocire dans des chaudières ,
de la même manière que le lard, c’est-à-dire jusqu’à ce qu’II soit liquide;
on ie met ensuite à refroidir dans des vases de cuivre, et les corps étrangers
se déposent au fond.
» Une baleine ordinaire donne 5 barrels ou barils d’adipocire et 10
d’huiie; une grande haleine, 3 o d’adipocire et 60 d’huile.
» Le ton, ou tonneau pesant de cette dernière substance, se vend à
Londres , ordinairement 90 et quelquefois i 20*'“ [3 o i 5^,3 2°, et 4 020*,42'
( i) L es renseignemens que nous ont fournis les divers baleiniers a v e c lesquels nous avons
communiqué prouvent que la longu eur des baleines a été singulièrement exagérée par ies n av igateurs,
et après eux par ies naturalistes. Ou bien fau d ro it-il admettre que les baleines qu’on
pêche dans ces mers ont une dimension très-inférieure à celles qu’on pêchoit autrefois dans les
mers du N o rd î
. (2) C h e z ces animaux la durée de ia gestation est de 9 ou 10 m o is; ies femelles n’om
qu’un seul petit à la fois. L ’allaitement dure de un à deux ans et le petit tète à la manière
des v e a u x , mais en se tenant sur le dos.