
Colonie
de
Port-Jackson.
Arrivée
des convicts.
I I 26 VO YAGE AUTOUR DU MONDE.
mande(i). C ’est en cet instant que le gouverneur reçoit les rapports du chirurgien
sur la conduite qu’a tenue chaque individu pendant la traversée;
ii demande également aux convicts s’ils ont quelque plainte particulière à
faire; et, dans ce cas, on en prend note, pour qu’un plus ample examen
soit déféré à ia police. Si les convicts déclarent au contraire qu’ils sont
satisfaits, le gouverneur leur adresse une allocution dans laquelle il leur
exprime l’espérance que le changement qui vient de s’opérer dans leur
situation amènera un changement dans leur conduite ; il les engage à
commencer une carrière nouvelle, à oublier en quelque sorte ieur vie
passée, et à mériter par leur bonne conduite l’indulgence et les récompenses
auxquelles ils peuvent prétendre.
Jadis ces nouveaux venus étoient envoyés à leur destination sous la
conduite d’un surveillant ou d’un constable désigné ad hoc; on exige aujourd’hui
que le maître ait quelqu’un de confiance pour accompagner
les domestiques qui lui sont accordés.
Demandes de convicts. — Lorsqu’on veut obtenir des convicts mâles pour
domestiques, ii faut en adresser la demande à un bureau spécial, en se
conformant à certaines formalités prescrites par les règlemens; et si
l’on désire qu’ils soient ouvriers, artisans ou laboureurs, la requête doit
en faire une mention expresse.
La distribution des femmes a lieu à queiques égards de la même manière.
Mais pour celles-ci les demandes sont généralement en si grand
nombre qu’on ne peut pas toujours y satisfaire, en sorte qu’il n’en est
accordé qu’aux familles honnêtes, conformément à l’avis d’un bureau
établi à cet effet (2). S’ii arrivoit que toutes les femmes convictes nouveliement
débarquées ne pussent pas être placées immédiatement dans les
(1) Peu de temps avant ie 11 octobre 1834 on distribua 227 convicts, nouvellement arrivés
dans la colonie, ainsi qu’il suit :
Service des particuliers........................................................................... 176
Service public.......................................................................................... i i
Convicts spéciaux................................................................................... 9
Forçats enchaînés...;........................................................................... 21
Malades, etc............................................................................................ 10
(2) Lang’s History o f N ew South Wales, t, II. — R. Dawson dit que les femmes convictes
ne sont distribuées qu’aux colons mariés considérés comme suffisamment honnêtes, ct qui en
ont fait la demande. (Voyez Present state o f Australia.)
LIVRE V. — D e s S a n d w i c h à P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t , i i 27
familles, on enverroit le surplus au dépôt de la manufacture de Parramatta,
où elles seroient alors conduites par eau.
Lorsqu’on désire obtenir des convictes pour domestiques, il faut .s’adresser
par écrit au comité chargé de la direction du dépôt de Parramatta
et de ses succursales, qui fait connoître en temps opportun au
demandeur l’épôque à laquelle ies sujets pourront lui être confiés.
Ceux des colons qui ne voudroient pas garder des condamnés chez eux
pendant toute l’année, ou qui se verroient dans l’impossibilité de remplir à
leur égard les obligations qu’on leur a fait souscrire, devroient en faire
la remise au principal surintendant, ou au magistrat de leurs districts
respectifs, à l’instant où ces domestiques leur deviendroient à charge, et
l’administration s’en cliargeroit de nouveau.
§. III,
Emploi des convicts.
A l’exception d’un petit nombre de convicts que l’on conserva pour le
service des maisons, ils furent tous, dans le principe, employés par le gouvernement,
soit à l’agriculture, soit aux travaux publics ; mais cette charge
ne tarda pas à devenir fort onéreuse pour l’état. Par la suite des émigrans
volontaires étant venus s’établir dans le pays, et quantité de convicts
libérés s’y étant fixés aussi eux-mêmes, on se vit obligé d’assigner uu ou
plusieurs de ces prisonniers à chacun des particuliers en état de ies entretenir
(i), et le gouvernement ne se réserva plus à lui-même que le
nombre d’ouvriers strictement nécessaire à .ses besoins : ce système d’économie
s’est continué jusqu’à ce jour.
La question de savoir quelle seroit la meilleure manière d’employer les
condamnés dans une colonie pénale est encore fort controversée. On ren-
contreroit des difficultés de plus d’un genre (2) si l’on vouloit modifier, en
raison de la culpabilité plus ou moins grande de chacun, ia nature du travail
qui lui est imposé. A cet égard, quoiqu’on ait été forcé d’établir entre
(1) Lang, op. cit.
(2) il sembleroit de toute justice qu’il y eût des degrés dans les punitions comme il y en
eut dans ies fautes commises, et que l’on ne traitâtpas le faussaire, le parjure, le filou, ie voleur
D d d d d d d *
Arrivée
des convicts.
Travail
des hommes.