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Agriculture.
de ia valeur des bestiaux fit réaliser de fort grands bénéfices chez quelques
éducateurs, mais elle eut aussi la malheureuse conséquence de faire
tourner la tête à un très-grand nombre d’habitans. Chacun s’imagina
que la multiplication des troupeaux étoit désormais le plus sûr moyen
de faire promptement fortune; idée qui se trouva fortifiée par la fouie
considérable d’émigrans que l’on vit arriver soudain, et par i’annonce
de ceux qui devoient arriver encore. Tout ie monde se pressa pour
acheter des bestiaux; et l’on vit des marchands, des militaires et des ministres
mêmes de la religion, qui, regardant cette spéculation comme
la plus essentielle et la pius importante de toutes , ne dédaignèrent pas
de se faire eux-mêmes bergers dans toute ia force du mot. C ’étoit un
véritable délire.
» Sur ces entrefaites arriva l’horribie sécheresse qui désola la colonie
surtout pendant les années 1828 et 1829, et détruisit de si belles esperances!
Les fourrages devinrent rares et par conséquent fort chers; et
comme on avoit multiplié les bestiaux outre mesure, on ne sut plus comment
les nourrir. Le prix delà viande de boucherie tomba au taux excessivement
bas de o*'', 43° ie kilogramme, tandis que celui des grains au
contraire s’éleva, dans une proportion analogue, jusqu’à 68Ç 78° l’hectolitre,
ce qui força d’en importer, de Van-Diémen et d’ailleurs, pour
des sommes considérables. Ce fut dans ces circonstances qu’arriva l’échéance
des nombreux billets souscrits pour l’achat des brebis et du
gros bétail , dont l’intérêt n’étoit pas moindre de i o à 15 p. 0/0 : et
les créanciers avoient exigé que les débiieurs donnassent hypothèque sur
leurs immeubles. Or beaucoup de personnes qui se trouvèrent dans
l’impossibilité de remplir leurs engagemens furent expropriées ; d’autres
payèrent, mais furent ruinées.
.. La Compagnie australienne souffrit elle-même beaucoup d’un état
de choses aussi violent, et la chute rapide du prix des propriétés agricoles,
sur ia hausse desquelles elle avoit spéculé, vint encore ajouter à ses mécomptes.
La colonie se ressentit longtemps d’une aussi forte secousse;
mais enfin l’agriculture a repris peu à peu faveur; les prix se sont
nivelés, et tout semble lui faire présager maintenant un avenir heureux
et prospère. •>
§. V.
Chasse et pêche.
Considérée comme objet de spéculation, la chasse mérite à peine
d’être mentionnée-dans ce paragraphe. En effet le kanguroo , le plus
intéressant et le plus fort gibier de ia Nouvelle-Hollande, devient de
plus en plus rare dans le voisinage de l’établissement anglais ; les coions
le recherchent plutôt parce qu’il est pour eux i’occasion d’une partie de
plaisir accidentelle, qu’une occupation vraiment productive. Quant au
menu gibier, on ne le chasse que pour l’agrément de quelques tables
particulières. En ce genre d’industrie, ce qui s’est fait déplus avantageux
a été, pendant un temps, ia chasse des boeufs marrons, ou redevenus
sauvages. Afin d’en diminuer le nombre, beaucoup trop muhipiié, et
de profiter des avantages que ces animaux offroient pour l’approvisionnement
de la coionie, on se vit obligé d’établir un système régulier de
chasse : il consistoit en une vaste enceinte ou parc, consiruite avec de
forts madriers en bois, dans laquelle une porte étoit ménagée; queiques
vaches privées, placées dans l’intérieur, servoient de leurre au bétail
sauvage, qui devenoit facilement ensuite la proie du chasseur.
La pêche des poissons d’eau douce, des poissons de mer et des coquillages
propres à la nourriture de i’homme, est toujours assez riche
pour satisfaire largement aux besoins des colons; mais cet intérêt, tout à
fait local, n’exige pas de fort grands développemens de moyens. Les
méthodes de pêche employées, tant à la ligne qu’au filet, au large ou
près de terre, rentrent dans celles qui sont connues en Europe; et quant
à la qualité et à l’abondance du poisson, on peut consulter ce que nous
en avons dit dans le IV“ §. du X X X “ chapitre de cette histoire.
Il résulte des profits beaucoup plus importans de la pêche de la
baleine et de ceile des phoques, qui forment l’une et l’autre, après le
commerce des laines , la source la plus considérable des richesses coloniales.
- Pêche des phoques. — La pêche des amphibies connus sous le nom
A’éléphans marins, d’ours marins, &c. remonte aux premières années de la
Chasse.
Peche .