
île s S an dw ich, fortement chauffées, à défaut d’ustensiles qui puissent aller sur ie feu.
D e l’ homme
en {amille.
Vctemens.
Pour dépecer les viandes, ils se servent d’éclats de bambou tranchans,
ou bien de leurs dents et de leurs mains, quand ce ne sont pas ceiles de
leurs domestiques qui sont chargées de l’opération.
Boissons. — « L ’eaii est la boisson ordinaire des hommes et des femmes ;
cependant iis savent tirer de la racine d’ava une liqueur enivrante. Les
Européens leur ont appris l’art perfide de fabriquer une sorte d’alcooI
avec la canne à sucre, la patate douce et la racine de t i , liqueur qu’ils
préfèrent et dont ils abusent étrangement; elle a beaucoup de rapport
avec l’eau-de-vie de coco : de petites calebasses ( pi. po, fig. 10) servent
à la contenir.» [M. Guérin.)
La plupart des Sandwichiens que nous avons vus portoient une espèce
de manteau noué sur l’épaule, et fait en pagne [tapa] fabriquée avec
l’écorce du mûrier à papier; mais tous, sans exception, avoient un langouti
[maro], d’une étoffe du même genre pius épaisse. Le costume
ordinaire des femmes consiste en une pagne très-fine, pliée en plusieurs
doubles [paou], dont elles s’entourent le corps, soit au-dessus, soit
au-dessous du sein (pl. 83 , 88 et 8p), et qu’elles rejettent queiquefois
par-dessus les épaules. Presque jamais on ne voit les enfans, même en
bas âge, aller sans vêtement; attention qui semble indiquer une sorte de
pudeur : cependant, lorsqu’on va au bain, chacun y entre nu, hommes,
filies et femmes , sans le moindre signe d’hésitation ni de honte.
Comme à la Chine, la couleur jaune est ici plus particuiièrement
affectée aux chefs. La même distinction a lieu pour les manteaux et les
pèlerines en plumes , objets fort chers, qui, travaillés avec un art très-
remarquabie , ont l’a ir, à quelque distance, d’être faits avec un magnifique
velours (pl. 85) : néanmoins le rouge y domine; mais toujours ils
sont, ou bordés de jaune, ou nuancés de dessins dans lesquels cette
couleur se marie avec ie noir. Les reines ont des paous façonnés de la
même manière., dont elles ne se parent que dans les plus grandes occasions.
Nous avons remarqué à Onorourou des hommes de l’intérieur vêtus
de manteaux faits avec la feuilie du ti, dont le tissu imitoit assez bien
nos ouvrages de sparterie; cette étoffe grossière, peluchée en brins de la
plante, nous parut très-propre à garantir de ia pluie.
Quelques chefs s’habillent à l’européenne , en tout ou en partie
(pl. 8 2 , 84 et 89 ) ; il en est de même, à Wahou, des femmes qui
vivent avec ies blancs. Les étoffes de l’Inde et de la Chine, celles aussi
qui proviennent de nos fabriques, tant en coton qu’en laine et même en
soie , commencent également à se répandre.
Les habitans vont habituellement nu-pieds ; seulement, lorsqu’ils doivent
marcher sur des coraux ou sur des pierres aiguës, ils se font de
grossières sandales avec de la bourre de coco. Nos souliers, essayés par
un petit nombre de personnes, furent jugés par elles peu commodes.
Les insulaires des deux sexes aiment en général à rester tête nue:
ies hommes ont cependant des bonnets en ¿/(espèce d’osier), dont les
formes diverses se rapprochent beaucoup de celles des casques grecs
(pi. 9 0 , fig. 7 et 8) ; ceux des premiers chefs sont recouverts de plumes
éclatantes (même p l., fig. i i ). Depuis la fréquentation avec les Européens,
on voit des chapeaux en paille (pl. 82), et quelques autres en feutre.
L ’arrangement de ia chevelure est soumis aux caprices du goût : ies uns
la laissent pendre dans toute sa longueur, ou bien la relèvent au-dessus
de leur tête ; les autres la réunissent en une ou plusieurs queues, ou bien
en tondent des parties de diverses façons , pour des motifs que nous ferons
connoître plus tard [voy. pag. 602) : dans ce dernier cas, la mode la plus
généralement suivie est de ne laisser au sommet, depuis le front jusqu’à
la nuque, qu’une touffe de cheveux de la largeur de quatre doigts, ce qui
figure assez exactement la crinière qui surmonte le casque de nos dragons.
Ornemens. — Beaucoup de jeunes femmes se teignent en blanc, dans
une largeur d’environ deux doigts (page 525), la portion de clieveux
qui entoure leur face (pl. 88); elles se servent pour cela, dit-on, d’une
sorte de craie ou d’argile unie à de la chaux de coquillage. Des couronnes
en plumes jaunes, rouges et noires, entre-mêiées non sans intelligence,
et des morceaux jaunâtres du fruit d’un vacoua odorant, ornent ia t L des
femmes de la haute classe ; elles se font aussi des coiiiers (pl. 83 ) de cette
dernière substance, et d’autres qui sont composés de cheveux tressés, dont
ies branches menues et multipliées supportent, pour l’ordinaire, quelque
breloque en dent de cachalot grossièrement sculptée. Quant aux pendans
d’oreilles et aux colliers en perles de verre, ce sont des parures modernes
D e l’homme
en famille.