
lies S andw ich. « Malheureusement, remarque M. Gaimard , ces insulaires ont pris la
D e l’homme mauvaise habitude d’avaler en partie la fumée du tabac; et comme elle
en famille. , a . , t 1 • a ■ • arrive brûlante dans ieur estomac, ce doit etre pour eux un principe
actif de maladie. »
Manière d'allumer le feu. — « Pour allumer ie feu, ditM. Guérin, on se
sert de deux morceaux de bois : i’un [aou-rak], dur et assez gros, est
sillonné dans sa longueur de cannelures d’un demi-ponce de large, mais
peu profondes; l’autre [aou-rima], de bois tendre, n’a guère que huit à
dix pouces de long, et se termine en pointes obtuses taillées de manière
à pouvoir s’emboîter exactement dans les cannelures du premier morceau.
L’opéi-ateur prend l’aou-rima à deux mains, en place une extrémité dans
une des rainures de l’aou-rak, qu’un second individu tient dans une position
fixe, et frotte ainsi longitudinalement avec force ; une poussière ügneuse
ne tarde pas à se produire et à prendre feu ; on cesse aiors de frotter, et
on se hâte d’allumer une mèche faite avec de vieux morceaux de pagne.
Le feu se conserve ainsi tant que dure la mèche, qu’on peut indéfiniment
remplacer. »
Moyens d'éclairage. — Les noix huileuses du koukoui, enfilées à une
petite baguette de bois, servent aux insulaires à s’éclairer dans leurs
cases : ces espèces de torches jettent une assez vive lumière; mais il faut
qu’une personne soit occupée sans cesse à en faire tomber la partie qui
se carbonise; sans cela elles s’éteindroient ou éclaireroient mal.
§. V II.
De l'homme réuni en société.
Population. C ’est une opinion généralement reçue, que, depuis quelques années,
ia population des Sandwich a singulièrement diminué ; on en donne
pour causes les guerres fréquentes qui ont eu lieu sous le règne de Taméhaméha,
dans ie but de ranger sous sa domination l’archipei entier;
l’introduction des liqueurs alcooliques par les Européens, et les excès qui
en ont été la suite; ies catastrophes occasionnées par d’affreux tremble-
mens de terre ; des maladies jusque-là inconnues, apportées par des navires
étrangers; ies fatigues inaccoutumées résultant, pour la basse classe.
LIVRE IV.— D e G û a m a u x S a n d w i c h i n c l u s i v e m e n t . 585
de l’exploitation en forêt et du transport au rivage du bois de sandai lie s San dw ich,
destiné au commerce ; enfin , le libertinage et l’infanticide , conséquences Ue H/omme
funestes de la misère et de la dépravation. De l’aveu de ceux qui ont
résidé le pius long-temps aux Sandwich, quantité de villages autrefois
très-peupiés, abandonnés récemment, n’offrent plus aujourd’hui que des
ruines.
Le lieutenant Jacques King , continuateur de ia relation de Gook
après la mort de ce marin célèbre, établit, par des calculs approximatifs
qui paroissent assez fondés, que la population totale des îles
Sandwich étoit, en 1779, d’environ 400000 individus; elle nous a été
indiquée à nous (i) comme étant de 264 160, dans une note que nous
croyons devoir rapportera l’année 1805 ; M. Stewart a publie, dans le
journal de sa résidence aux Sandwich, de 1823 à 1 8 2 5 , que cette population
ne dépassoit guère alors i4 i 300 personnes, opinion conforme
à ceile que M. Ellis a émise dans la relation de son voyage dans cette
contrée. Voici le tableau détaillé de cette triple énumération :
N O M S D E S IL E S .
P O P U L A T IO N E S T IM É E .
R E M A R Q U E S .
E d 1779. En 1803. En 1825.
Owhyhi..................................... I 50 000.
63 4°*^*
//
100 000. 83 000. (a) S tew art d it seulement qu e cette
M o w i ................... .................. 48 000. 20 000. î le a peu d’ h a b ita n s , san s en fix e r ic
n omb re . N o u s l’ avon s su p po sé de too .
Morokine............................. .. . Inhabitée. Inhabitée.
Tahourowé (rz)...................... // 1 60, 100 l ( b ) Cette p o p u la t io n , d ’ap rè s le mê Renaï
[h) . . ............................. 20 400.
36 000.
60 200.
7 000. 2 300.
me au teu r, e'ioit de 2 000 à 3 0 0 0 am cs,
et la .Suivante de 3 000 à 4. 0 0 0 .
Morotoï............................. .. 23 000. 3 5 °°*
Wahou....................................... 40 000,
40 000.
4 000.
20 000. (f) L e s h a b itan s ont paru ic i en petit
nom b re à S tew art ; p eut—être étoient“
\touaï......................................... 34 000.
1 0 000.
1 0 000. i l s 2 0 0 l
Onihow (c) ......................... 200 ! (ti) I l ne p arie p as de cet î l o t , tou t-
t:
Inhabitée. Inhabitée.
à - fa i t ste rile . L Tahoura.................................... Il 'e stim a tion de 17 7 9 ,
Orihoua ( d ) ............................. 4 000. ¡èid. cc p o in t , paroît e.xtrcmcmcnt erronée.
T o t a u x ...................... 400 000. 264 ' 14 1 300.
Classification des habitans. — Indépendamment des membres de la
famille régnante, et de quelques autres grands personnages qui se disent
(,i) U n charpentier anglais, George Y o u n g so n , fixé à G o am , après avoir demeuré plusieurs
années aux îles S an dw ich , m’a remis ce d o cum en t, dont les é lém en s , combinés selon lui
avec soin, ne paroissent guère offrir cependant qu’une approximation arbitraire.