
1 I
I li . Í i,
I
i l l
I :
» Sur des côtes encore sauvages on rencontre pius souvent du bois
» que de l’eau douce; on pourroit citer pour exemple beaucoup de points
» de la Nouvelle-Hoilande.
» Sur quelques côtes habitées par des peuples civilisés on n’obtient
» la permission de faire de l'eau qu’en payant; il sera peut-être plus
» économique d’y acheter du combustible.
» Enfin, un avantage très-grand sera celui qui résultera d’une naviga-
>' tion plus directe, et qui ne sera plus interrompue par des relâches
» forcées, longues et dispendieuses. Le temps apprendra de quelle ma-
» nière on devra user de la distillation dans diverses circonstances. As-
» surément c’est un moyen praticable de faire de l’eau douce; mais il
» ne doit pas être exclusivement adopté, et ii se présentera sans doute
» des cas particuliers où il sera encore pius convenable de faire de l’eau
i> douce à terre. C ’est ce dont chaque marin pourra juger.
» Nous sommes convaincus de n’avoir pas cité tous les avantages que
» doit offrir ce moyen de faire de l’eau douce à bord des vaisseaux; ils
» ont été aperçus de tous temps, et paroissent très-dignes de l’intérêt des
» navigateurs : nous désirons que ces recherches puissent ramener leur
» attention sur cet objet, et les déterminer à étudier la question avec ies
» données nouvelles que nous venons de ieur présenter ici.
» Nous ne terminerons pas ce mémoire sans indiquer quelques pré-
» cautions utiies,
» Jusqu’à ce qu’on ait, par un travail d’une certaine durée, formé des
» hommes capables, pour la conduite des appareils distillatoires et pour
» leur réparation en cas d'accidens, il ne seroit pas prudent d’être à bord
» sans une provision d’un mois d’eau douce. On pourroit la préparer
» dans ie port ou en rade pour apprentissage, et on l’entretiendroit sur
» le même pied pendant tout le voyage, en ayant soin de consommer i’eau
» la plus ancienne.
» Le danger d’incendie n’est certainement pas augmenté par l’établis-
» sement d’un alambic à bord d’un vaisseau. Quelques précautions, que
» le bon sens indique, suffisent pour qu’un de ces appareils ne soit pas
» plus à craindre qu’un fourneau de cuisine. La forme des foyers fumi-
» vores est avantageuse sous ce rapport; le feu y occupe un espace ré-
» tréci, dans lequel le combustible ne peut prendre aucun mouvement,
» et où on ne l’aperçoit qu’en ouvrant les portes du fourneau.
» 11 y a sans doute un autre moyen pour dessaler l’eau de mer que
»la distillation, et l’on en découvrira probablement qui seront pré-
»férables; mais, quelque avantageux que puisse être ce procédé, qui
» peut-etre coûtera bien des efforts au génie, et ne se présentera qu’après
»des progrès encore éloignés dans les sciences, il sera certainement
» trois ou quatre fois moins avantageux, comparé à la distillation, que ce
» moyen ne l’est aujourd’hui par rapport à l’eau d’embarquement.
»En effet, quelque bon que soit un procédé de faire de l’eau douce
» à bord, ia qualité de ce liquide ne sera pas sensiblement meilleure;
» 1 espace qui lui sera réservé sera encore une portion notable de ceiui
» qui est exigé par la distillation; mais, fût-il nui, ce que l’on aura gagné
» ne sera que le quart, tout au plus, de ce que ia distillation promet
» aujourd’hui. Quant au prix, si on emploie quelque matière, il en fau-
» dra consommer bien peu pour ne dépenser qu’un centime par iitre d’eau ;
» si on emploie des machines, elles coûteront un certain prix et présen-
» feront leurs incertitudes.
» On s est arrêté longtemps à la recherche d’un appareil propre à dis-
» tiller i’eau de mer dans le vide. Si ia théorie de la chaleur eût été
»alors aussi avancée qu aujourd’hui, on ne se seroit probablement pas
” engagé dans cette recherche, dont ii paroît qu’on ne peut rien espérer
n d’avantageux.
» En effet, la formation de la vapeur d’eau à une basse température,
• par conséquent à une très-foibie pression, exige une plus grande quan-
> tité de calorique latent qu’à une haute température, à cause du volume
I plus considérable que la vapeur possède passagèrement : donc, si on
') avoit voulu fournir le calorique nécessaire par un combustible, on en
> auroit dépensé plus que pour distiller sous la pression ordinaire; et si
> on avoit voulu profiter de la température de i’air, comme on n’auroit
1 jamais pu obtenir quune différence de température très-petite entre
' l’atmosphère, considérée comme foyer, l’intérieur de la chaudière et ie
' condensateur, on auroit dû pour fournir, par exemple, i 000 litres
• deau par jour, construire un appareil immense. Nous calculons, par
P p p p p p p p *