
P o n - Ja ck so n . deux est-Ü une fille, celle-ci devient alors l’objet d’une triste préfé-
D e l’homme r e i t c e ( l ) .
en société. ^ j r Ceinture des filles. — Coilins ( 2 j assure que, dans ie jeune âge, ies fiiies .
de Pon-Jackson portent autour de 1a taille une cordelette de poil d’opossum
, d’où pendent plusieurs cordons de même sorte, de 2 à 5 pfiuces de
longueur ; on nomme cette espèce de ceinture virginale barrtng; les filles
la conservent jusqu’à ce qu’elles soient adultes et attachées conjugalement
à un homme.
Karrahdi. — La peur qu’ils ont des revenans , fait qu’ils répugnent
singulièrement à s’approcher du tombeau d’un de leurs compatriotes
décédé ; ceux qui ont eu assez d’audace pour aller visiter des iieux si
redoutés, comptent dès ce moment parmi les Karrahdis.
On appelle ainsi les individus q u i, ayant fait preuve d’un grand
courage, s’occupent particulièrement de l’art de guérir. C ’est eux que l’on
charge de l’opération de l’arrachement des dents, de ceiles du percement
de la cloison nasale chez les hommes, et de la resection du petit doigt
des femmes; ce sont, en un mot, des espèces de docteurs, des gens
d’expérience, que l’on choisit ordinairement, dit-on, parmi les guerriers
trop âgés pour continuer à faire la guerre. Ils jouissent d’une grande autorité
parmi leurs compatriotes.
Répugnance a prononcer certains noms. — Les naturels de ces contrées
n’ont jamais à la bouche le nom de leurs amis décédés, et même quand
ils y font allusion, c’est toujours avec l’accent de la douleur et de la
crainte. Ils évitent aussi de prononcer ieur propre nom ou celui de leurs
compatriotes vivans; quand on les contraint sur ce point, on les voit
frissonner et rougir autant que s’ils avoient commis une faute grave , et en
redouter les conséquences. Une répugnance tout-à-fait semblable s’observe
chez plusieurs tribus de l’Amérique du Sud, et particulièrement chez
les Abipones. D’après Dobritzhoffer, historien de ce dernier peuple,
c’est un crime parmi eux que d’articuler le nom que l’on porte. « Lors-
» que quelques-uns, dit-il, frappoient la nuit à mon logis, quoique je
( 1 ) L a même pratique est suivie au port du R o i-G e o r g e , s itu é , comme on s a it , à une
immense distance des côtes de ia N o u v e lle -G a lle s du Sud,
( 2 ) Op, cit.
L I V R E V . — D e s S a n d w i c h a P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t . 7 4 9
» leur demandasse à piusieurs reprises : Qui êtes-vous! jamais ils ne
» répondoient autre chose que: C'est moi. A cette même question,
» ceux que je ne connoissois pas du tout faisoient signe du sourcil
■> à leur voisin de répondre. Ils mettent encore au nombre des fautes
» graves de prononcer le nom d’une personne récemment décédée.
» Plusieurs femmes n ont absolument aucun nom qui leur soit propre. »
Tout cela semble avoir été écrit pour les aborigènes de ia Nouvelle-
Hollande.
Arrachement des dents. — Parions maintenait d’un usage fort singulier,
qui, sans être générai, existe cependant, avec de légères nuances (1),
sur un grand nombre de points du littoral, fort distans les uns des
autres. Au Port-Jackson , il consiste dans l’arrachement d’une dent incisive
du côté droit de la mâchoire supérieure. II faut que les garçons, parvenus
à läge de puberté, soient soumis à cette opération; elle, est pour eux
comme le commencement de leur admission dans la classe des hommes,
et le signe qu’ils peuvent contracter mariage et prendre part aux grandes
chasses et aux combats : Hac apud illos toga, hic primus juventa honos : ante
hoc domûs pars videntur, mox reipuhücæ (2).
Les Kammerra-gals (3) jadis avoient le privilège exclusif de faire cette
extirpation, comme aussi de percer le nez des garçons et d’amputer un
doigt aux filles, non - seulement à Port-Jackson, mais encore dans les
tribus environnantes. La présence des Anglais, la diminution rapide de
la population indigène dans les lieux occupés par ies colons, ont fait
tomber en désuétude, en partie du moins, les pratiques dont il s’agit.
Au reste, voici, d’après Collins, les détails de la première de ces opérations
et des cérémonies dont elle est accompagnée.
Indépendamment des individus de la famille, quantité de personnes
de la même peuplade et d’étrangers des tribus amies se réunissent,
au iieu choisi d’avance, et qui est ordinairement un point retiré de la
( 1 ) Voyei au commencement de ce chapitre ie S. I ." ', pag. 70 4.
(2 ) « T e lle est la robe v ir ile ; c’est pour la jeunesse le premier grade : auparavant ils n’é-
..to ien t censés membres que de la fam ille ; ils le de viennent alors de l’état. „ (T a c h e , de mori-
bus Germanorum.)
( 3 ) C o llin s , A n account o f the E n g lish colony o f N e w South- Wales.
Voyage de l ’Uranie. — Historicyue. T . II. C C C C C
D e I’homnie
en société.