
P o rt-Ja ck so n . et où loute espèce de méthode chronologique reste à créer, on ne peut
coZeZhJdu. 8* Jes supputations grossières sur iage des individus; aussi les
marques plus ou moins prononcées de décrépitude sont-elles, à cet égard,
tout ce qui peut servir de guide. Quelques vieillards se montrent ç à et là,
avec la barbe et les cheveux blancs ; mais on n’a jamais vu personne dont
les dents fussent tombées de vétusté, ou qui, courbé par les années, fût
incapable de continuer la vie errante que ies sauvages aiment et suivent
généralement.
Puberte. L union des sexes a lieu plutôt que dans nos contrées mêmes
ou règne une température supérieure à celle de Port-Jackson; l’on pourroit,
à ce sujet, rapporter de nombreux abus de la force des hommes, et des
actes déplorables de brutalité commis sur des filles de l’âge le plus tendre.
Fetoudiie. Je n ai recueilli aucun fait bien constaté sur la fécondité
des femmes; cependant j ’ai appris que ia naissance de plusieurs enfans
à-la-fois n étoit pas ici une chose rare; mais l’infanticide faisant partie
des moeurs des naturels, je ne saurois affirmer que le foible développement
de la population soit un argument concluant dans ia question qu’il
■ s’agit de résoudre. J ’ignore pareillement quelle est la durée de l’allaitement.
Maladies. Syphilis. — Cette dégoûtante maladie n’est pas inconnue chez les naturels
de Port-Jackson, et il ne paroît même pas douteux que les Anglais ne
1 y aient introduite; telle étoit du moins l’opinion de Collins (i). Et quoique
pius tard il emploie sa rhétorique à montrer que les sauvages, ayant un nom
particulier [goulanong] (2) pour désigner cet horrible fléau, il se peut
qu ils 1 aient connu avant 1 établissement de la colonie, je ne vois pas qu’une
telle logique soit bien convaincante. On trouve en effet, dans la langue
des mêmes hommes, les mots djerroubber pour fusil, et as pour cheval,
sans quil vienne dans l’esprit de personne que ces objets n’aient pas été
très-récemment apportés chez eux (3).
Maladies injÊmmatoires. — Les maladies qui dérivent des suppressions
( I ) V o y e z A n account o f N ew -S o u th Wales.
( 2 ) L e mot barrong signifie ventre.
( 3 ) L e capitaine S t u r t , pendant son exploration d e là rivière M u rra y dans l’ intérieur de
la N o u v e lle -H o lla n d e , a rencontré, par 34 ° de latitude S . , et environ 138 » de longitude E . P .,
une tribu qu i, sans a voir eu aucune communication avec les E u ro p é en s, /ui'u p aru désolée par
les maladies syphilitiques. Plusieurs individus dont le nez étoit perdu , avoien t aussi toutes les
LIVRE V. — D e s S a n d w i c h à P o r t - J a c k s o n i n c l u s i v e m e n t , y t p
de transpiration , telles que rhumes , catarrhes, inflammations de la plèvre P o r t-Ja c k so n .
et des poumons, &c., sont celles qui dominent chez les habitans de la Z m ^ Z i v M u .
Nouvelle-Hollande. La cause prédisposante est évidemment l’exposition
continuelle de leur corps, privé de vêtemens, au froid des nuits; il est
même rare qu’ils dorment à couvert, à moins qu’il ne pleuve. On
remarque encore chez eux des douleurs rhumatismales et des coliques
bilieuses qui souvent emportent les nialades en fort peu de temps,
principalement ceux qui sont foibles et d’une complexion valétudinaire.
La dysenterie n’attaque pas moins les Européens que les indigènes;
mais cette maladie ayant ici peu de malignité, on ne la considère pas
comme très-meurtrière.
Fièvres, maladiercutanées. — Grâce à i’extrême pureté de l’atmosphère
et à la bonté du climat, les fièvres sont rares ic i, à moins toutefois qu’elles
ne soient la conséquence de quelque autre indisposition grave. Nous
citerons au nombre des affections cutanées une sorte de gale ou plutôt de
lèpre qui attaquant particulièrement les naturels ichtyophages , tant sur
ies bords de la mer que dans l’intérieur près des rivières (i), produit
chez eux des effets déplorables.
L ’histoire conserve le souvenir d’une épidémie qui, dès les premiers
temps de la colonie, exerça les plus affreux ravages. Eile ne sévit point, il est
vrai, contre les Européens ; mais elle fit, parmi ies indigènes, une innombrable
quantité de victimes. De tous côtés les cavernes, les chemins, ies
rochers du rivage étoient remplis ou couverts de cadavres récens ou putréfiés;
les individus que la contagion n’avoit point encore atteints s’empres-
soient de fuir ces bords désolés , laissant pour ainsi dire à la mort le soin
d’ensevelir sa proie. Cette maladie reçut des naturels ie nom àe gai gala,
mais on ne peut douter, dit Collins [op, cit.), que ce ne fût la petite vérole,
en raison des symptômes qu’elle présentoit et des traces qu’elle laissoit
sur la peau tie ceux qui en réchappoient. Lorsqu’elle eut cessé, des tribus
entières se trouvèrent anéanties ou réduites à trois ou quatre individus ,
qui se fondirent plus tard dans les peuplades voisines.
parties glanduleuses de leur corps cruellement affectées. D e fort jeunes enfans n’étoient pas
exempts de pareils symptômes. V o y . Sturt, T iv o expeditions into the interior o f southern A u s t ra lia .
( i ) Id em , op. cit. tom. 1 et II.
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