
i 2 i 8 v o y a g e a u t o u r DU MONDE.
Kemaiques A I’Est du cap Hom existent encore plusieurs îlots qui, ayant été
reire-deTeu. décrits.dans la division hydrographique de notre voyage, ne méritent pas
qu’on en fasse ici une mention particulière. Si l’on s’avance du côté du
Nord et de l’Est, on arrive à l’île Nouvelle, dont l’aspect agréable contraste
avec l’aridité presque générale du pays déj.à parcouru.
Les terres septentrionales voisines sont assez élevées, et montrent
sur queiques points des couches de pierres blanchâtres, sur un sol où la
végétation n’est pas étrangère.
Le cap de Bon-Succès forme ia partie ia plus Est de cette côte, et
constitue en même temps la limite S.O.du détroit de le Maire; en remontant
encore plus au Nord, on aperçoit une côte haute et abrupte, sur
laquelle sont des anses d’un médiocre intérêt. La baie de Bon-Succès est
la plus vaste et la plus commode, mais, ainsi que dans celies qui précèdent,
on n’y trouve qu’une sûreté imparfaite contre ies vents forcés du large.
Ses côtes sont hautes, escarpées, et donnent issue à plusieurs ruisseaux
qui viennent y décharger leurs eaux, Des récifs se montrent surtout
à son extrémité septentrionale, et l’on voit au fond une plage de sable
et un terrain uni, que resserrent deux grosses montagnes; près de son cap
Sud, un banc de roche et de sable s’avance à nn mille environ au large.
Le paysage, sur cette portion de terre, contraste d’une manière singulière
avec ce que l’on trouve plus au Sud: de grands végétaux, des forêts
épaisses tapissent le soi et récréent ies yeux.
Mouillages. On peut mouiller dans la baie de Bon-Succès par 7 , i o et i 2 brasses
d’eau sur un fond de sable gris, et y être bien abrité des vents, excepté de
ceux de l’E. N. E. au S. S. E. par l’Est, pourvu qu’on s’avance suffisamment
dans ie fond de l’anse. Mais si ia brise passoit subitement du côté du
large, ia grande proximité où l’on seroit de terre pourroit devenir funeste.
Il conviendra donc de ne hanter ce mouillage que dans la saison
convenable , et de n’y faire qu’un court séjour,
'Fempérature. Lorsque nous parûmes sur ces côtes, au commencement de février,
époque, avons-nous dit, qui coïncide ici avec ie milieu de l’été, le thermomètre
centigrade, pendant le jour, n’indiquoit pas au delà de 12 ", et
l’on en avoit é la nuit, à l’instant du minimum: ia hauteur moyenne se
tenoit entre 8",i et 9 / 1.
LIVRE VI. D e P o r t - J a c k so n en F r a n c e . I 2 19
« L e climat particulier à ce pays a été décrit bien différemment
par les personnes qui ont eu occasion de l’observer, et cependant je ne
doute pas que leurs récits ne soient exacts et n’aient été établis sur des
expériences particulières et précises. Je me suis assuré que la température
dépend beaucoup ici de la direction des vents régnans, ptiis-
qu’au milieu de l’été, lorsque la brise souffle fortement du Sud, et quelle
passe par conséquent au-dessus des terres glacées de ia Nouvelle-
Shetland, le thermomètre baisse souvent jusqu’à— 3 8'' Fahr. [ —g S ,“* 89
centig.], tandis que, par le riimb opposé, le temps est fréquemment presque
aussi beau que pendant l’été de nos régions. >• ( Weddell, voyage cité. )
Au mouillage, dans la baie de Bon-Succès, le même navigateur
trouva que la mer, à l’instant des nouvelles et pleines lunes, étoit haute
à deux heures, et que la marée, en renversant, portoit violemment au
Nord, contrairement à l’avis de quelques voyageurs, qui ont émis une
conclusion fautive : il est vrai que les vents modifient beaucoup la
direction de ces courans. Sur des points peu éloignés de celui-ci on
a trouvé que le marnage de la mer varioit entre 5 et 7 pieds anglais
[ 1 ” ,5 et 2“ ,i ].
Nous n’avons aperçu dans la baie de Bon-Succès aucun indice de
i’espèce humaine, mais plusieurs fumées que nous distinguâmes dans l’intérieur,
pendant que nous doublions le cap Horn, nous donnèrent ia certitude
que cette partie du globe, d’un aspect si triste et si sévère, n’étoit
cependant pas dénuée d’habitans.
Le capitaine Weddell ayant communiqué avec les indigènes de file
i’Hermite i et successivement avec ceux d’une baie voisine et plus occidentale,
appelée Indian-Cove [i], nous croyons faire plaisir à nos lecteurs
en ieur donnant le résumé de ses observations.
Les indigènes de la Terre-de-Feu, qu’il faut soigneusement distinguer
des Patagons, peuple nomade qui habite les Pampas, vastes plaines
situées au Sud de Buenos-Airesj, entre la chaîne des Cordillières et les
côtes orientales d’Amérique, sont d’une petite taille; Weddell a trouve
Ma
Espèce
humaine.
(1) Indian-Cove gît par 7 1° 20' de longitude O. P., et 55° 20' de latitude Sud. (Voyez
Weddell, A voyage towards the South pole.)
La baie de Bon-Succès est à 3” 10' de longitude environ plus à l’Est.