
Iles San dw ich. JVJ. Guérîn a cru remarquer qu’il y avoit ici moins de vieillards que
D e lliom m e j g vieilles femmes : il trouve l’explication de cette différence dans les comme individu. i
D u ré e de la vie. habitudes prolongées de libertinage des premiers. Taméhaméha est mort
à l’âge de soixante-dix ans; mais en général un homme de soixante offre
déjà toutes ies marques de la dernière décrépitude.
A g e de puberté. Selon le même officier, les filles sont nubiles à onze ans, quoiqu’il
ne soit pas rare d’en voir qui le deviennent dès l’âge de neuf
ou dix.
Maladies. Gale. ■—• « Nous avons été frappés, en abordant sur ces îles , de voir
que les habitans avoient le corps plus ou moins couvert de gros boutons
de gaie, dont quelques-uns suppuroient au sommet : c’est sur-tout aux
environs des articulations, et notamment aux mains, que ces boutons
étoient le pius pressés : femmes, enfans, depuis le pius pauvre jusqu’au
souverain, nui n’en paroissoit e.xempt, et même des pustules de pareilles
nature souilloient la peau de plusieurs Européens qui vivoient
depuis long-temps parmi eux. Je nomme gale cette maladie, parce qu’elle
lui ressemble beaucoup ; cependant je ne la crois pas contagieuse, et
elie ne semble se gagner que par une cohabitation prolongée avec une
personne infectée. Sans cela, cette dégoûtante incommodité n’auroit pu
manquer de se propager à bord ; il eût suffi des fréquentes poignées de
main que l’usage obligeoit de donner à ces hommes : par bonheur, aucun
accident n’en est résulté.
Syphilis. — '■ On sait qu’ils ont le malheur de connoître la syphilis:
l’avoient-ils avant l’arrivée de Co ok, ou des Espagnols ses devanciers î
c’est une question qui n’est point encore éclaircie. La défense maintenue,
autant qu’il fut possible, de laisser venir des femmes à bord de ¡'Uranie,
empêcha cette maladie de faire des progrès parmi notre équipage, et
nous n’avions au départ qu’un petit nombre de personnes infectées.'»
[M . Quoy.)
te On assure que la syphilis est beaucoup pius commune à Wahou qu’à
Owhyhi, dit M. Gaimard; toujours est-il vrai que, dans la première
de ces îles, je n’en ai vu aucun exemple très-décidé. Une ophthaimie
que j’ai observée, des tumeurs et des fistules lacrymales et salivaires,
pourroient bien cependant avoir ce caractère : quelques dartres et une
LIVRE IV .— D e G ôam a u x S a n d w i c h i n c l u s i v e m e n t . 575
ulcération ichoreuse de la conjonctive appartiendroient-eiles aussi à cette Iles .Sandwich,
catégorie! O comme individu.
» Je tiens d’un Européen fixé à Mowi, que, dans cette île, ia maladie
vénérienne se manifestoit fréquemment par des bubons aux aînés et aux
aisselles, et par des chancres ; ce qui est d’ailleurs conforme à ce qu’observa
le médecin Roblet, pendant le voyage de Marchand, en 1791 . »
Affections catarrhales. —■ « Les affections de ce genre ont paru très-
fréquentes à M. Quoy. Elles portent, dit-ii, leur action sur ia muqueuse
pulmonaire, occasionnent de nombreuses toux, qui, dégénérant en phthi-
sie , font succomber les malades. J ’aperçus une fois, sous un hangar,
une jeune fille étendue sur des nattes, et près de mourir de cette affreuse
maladie- On doit avec vérité en attribuer la cause, i." aux changemens
de l’atmosphère, qui de chaude devient souvent brusquement très-fraîche,
par suite de l’action des fortes brises; 2.° au défaut de vêtemens assez
chauds, qui puissent soustraire le corps à i’infiuence de ces variations;
3 .“ aussi à l’habitude qu’ont les naturels de coucher plusieurs nuits de
suite en plein air, &c. Il nous est arrivé de voir des hommes grands, forts,
vigoureux, ayant de ces toux opiniâtres qui devoient finir par leur être
fatales.
Lèpre. — » On rencontre encore ici la terrible lèpre, moins commune
et moins variée peut-être qu’aux iles Mariannes, mais non moins funeste
à ceux qui en sont attaqués. Un individu atteint d’éléphantiasis
avoit la jambe couverte d’ulcères rongeans ; et une femme dont les os
du nez n’existoient déjà plus, faisoit entendre cette espèce de sifflement,
symptôme propre à cette période avancée de la maladie.
» Une espèce de dartre lépreuse couvroit diverses parties du corps de
quelques personnes. Je ne sais pas si cette infirmité tient véritablement
de ia lèpre, ou si elle appartient aux dartres simples ; peut-être est-elle
occasionnée par l’abus de la liqueur nommée ava : Cook et Vancouver
disent qu’à la longue cette boisson enivrante occasionne une sorte de
lèpre blanche.
Ulcères. — » Nous avons vu aussi quelques ulcères putrides entretenus
par ia malpropreté. »
Dysenterie. — M. Gaimard vit à Owhvhi un dysentérique dans un
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